L'agave

By CR

Il est un genre de plantes de la famille des Asparagaceae. Les noms « pita », « maguey » ou « cabuya » leur sont aussi attribués.

Dans ce genre, des centaines d’espèces furent décrites. Elles sont originaires du continent américain, principalement du Mexique, ainsi que du sud-ouest des États-Unis, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Des espèces furent acclimatées dans les régions méditerranéennes et sur d’autres continents, notamment en Indonésie par les colons néerlandais pour la production de fibres textiles.

Il est divisé en deux sous-genres : Agave et Littaea. L’identification des différentes et nombreuses espèces s’avère difficile, certaines d’entre elles n’étant que des variations. L’origine géographique de certaines espèces est ainsi indéterminée.

Les espèces les plus courantes sont :

– Agave americana, la plus connue, est parfois aussi appelée maguey au Mexique, Aloes Américain Aloe (mais ne faisant pas partie de la famille des Aloe), ou encore « plante centenaire » par allusion à sa longévité. Le délai nécessaire à la floraison est de plusieurs années, mais dépend de même de la vigueur de l’individu, de la richesse du sol et du climat. Cette espèce fut introduite en Europe vers le milieu du 16è siècle. Elle se répandit dans le milieu naturel tout autour de la Méditerranée, bien qu’elle craigne les fortes gelées. Elle est cultivée pour son bel aspect, avec une bande jaune sur le bord de feuilles (variante marginata), ou une bande blanche dans le milieu des feuilles (variante medio-picta). Les feuilles se déroulant du centre de la rosette vers l’extérieur, la trace des épines sur le bord extérieur des feuilles au cœur de la rosette s’y voit nettement. Elle se reproduit très rapidement par ses rejets.

– Agave attenuata, originaire du centre du Mexique, mais rare dans son habitat naturel, a une hampe florale courbe, dont elle tire l’un de ses nombreux surnoms, Agave queue de renard, et ne possède pas de fortes épines, contrairement à la plupart des autres espèces d’agave. Elle est aussi cultivée comme une plante de jardin. Elle est donc une plante idéale pour les bords de sentiers.

– Agave tequilana ou Agave bleu est l’espèce utilisée pour la production de la boisson nationale, appelée donc Tequila. Dans l’État de Jalisco au Mexique, plus de 34 658 hectares de territoire sont déclarés comme patrimoine mondial par l’UNESCO afin de protéger les plantations d’agave bleu de la région.

Le terme Agave vient du grec ancien signifiant « digne d’admiration ». Il pourrait s’agir d’une référence à Agavé, tante de Dionysos dans la mythologie grecque, qui instaura le culte de ce dernier, lié au vin, par analogie avec la boisson alcoolisée fabriquée à partir de certaines espèces du genre. En français, son nom est masculin.

Les agaves sont des plantes succulentes qui forment une rosette de feuilles épaisses, se terminant par une pointe acérée et présentant des bords épineux. Comme les Yucca, autre genre de la famille des Asparagaceae, les espèces du genre Agave sont appréciées en tant que plantes ornementales.

Leur croissance est lente, plusieurs années d’attente avant leur floraison. Ce genre est monocarpique, c’est-à-dire que les différentes espèces ne fleurissent qu’une seule fois avant de mourir. La grande hampe florale, mesurant jusqu’à 8 mètres de haut chez Agave americana, porte en général de nombreuses fleurs tubulaires. La multiplication sexuée est assurée par les graines ou de façon asexuée par des bulbilles, ainsi que par des rejets à la base de la rosette et dans un rayon d’un ou deux mètres, tout au long de la vie de l’individu et au moment de sa disparition après floraison.

Elles sont très souvent appelées de façon erronée aloès.

Les fleurs, les feuilles, surtout au printemps lorsqu’elles sont riches en sève, les tiges florales (torréfiées, elles deviennent sucrées comme de la mélasse) et la sève, également appelée aguamiel (« miel », « eau ») sont comestibles. Aujourd’hui, des dérivés alimentaires dans les supermarchés et épiceries s’y trouvent, dont le sucre et le sirop d’agave. Ce dernier, également appelé « nectar d’agave », est employé comme une alternative au sucre en cuisine.

Avant l’arrivée des Espagnols, les peuples originaires d’Amérique produisaient le pulque ou Octli, une boisson faiblement alcoolisée par fermentation du suc de Agave atrovirens, prélevé en coupant la hampe florale, contenant donc 12 % à 15 % de sucre. Les conquistadors distillèrent cette boisson pour obtenir le mezcal et la tequila à partir des cœurs de l’agave bleu, soit l’Agave tequilana. Le mezcal est un spiritueux ainsi à base d’agave d’origine mexicaine et est très populaire dans l’État d’Oaxaca.

Moins connu à l’échelle mondiale, le bacanora est un autre type de spiritueux à base d’agave provenant de l’État de Sonora au Mexique.

En 2001, le gouvernement mexicain et l’Union Européenne définirent une appellation contrôlée « 100 % Blue Agave Tequila ». Elle doit être obtenue à partir de l’espèce Weber Blue Agave, selon des méthodes bien définies et dans certains États du Mexique seulement.

Les feuilles de plusieurs espèces fournissent des fibres, dont Agave rigida variante sisalana, chanvre-Sisal, Agave decipiens, chanvre faux-Sisal. Agave americana est à l’origine de la fibre « pita » utilisée comme fibre végétale au Mexique, dans les Antilles et le sud de l’Europe. Séchées, les tiges peuvent être utilisées pour fabriquer des sortes de flûtes. Séchée et coupée en tranches, la hampe florale fournit des rasoirs, et le jus tiré des feuilles produit de la mousse semblable à celle du savon. Les indigènes du Mexique se servent l’agave pour faire des stylos, des clous et des aiguilles. La plante est aussi largement utilisée pour des haies le long des chemins de fer.

Les fibres végétales de l’agave sont exploitées durant la période précolombienne dans diverses régions d’Amérique. Elles sont ensuite mélangées puis progressivement remplacées par les fibres de coton qui lui seront préférées durant la colonisation. Le lien entre le travail des fibres végétales de l’agave et des natifs-américains est encore vivace, mais son utilisation sur le plan industriel ne se fait qu’à titre de composante végétale alternative et occasionnelle.

Du point de vue médicinal, les feuilles prises par voie orale sont utilisées pour traiter la constipation et la flatulence ou comme diurétique. Les racines sont prises par voie orale pour traiter les articulations arthritiques.

Concernant la valorisation énergétique des déchets d’Agave, la bagasse d’Agave peut être méthanisée ou séchée et brûlée ou faire l’objet d’une carbonisation hydrothermale pour en tirer de l’énergie.

Le jus de nombreuses espèces d’agaves peut provoquer, par contact cutané, une dermatite, due à des agents irritants contenus dans le suc de la plante, dont l’oxalate de calcium, saponine irritante. Le mal de agaveros est une dermatite irritative dont souffrent, au Mexique, les travailleurs manipulant des agaves pour la fabrication de la tequila. En Europe, des cas de dermatite purpurique chez des jardiniers ayant coupé des agaves à la tronçonneuse sont rapportés.

La plante d’agave est associée dans la culture aztèque à la déesse Mayahuel. Elle aurait été transformée en cette plante à la suite de la colère des autres divinités. Elle représente un symbole culturel important de la culture mexicaine dû à sa forte présence dans son histoire.

Enfin, sa période de floraison est l’été.

Cf. Wikipédia.