La gentiane jaune

By CR

Gentiana lutea, appelée encore grande gentiane, est une espèce de plantes de la famille des Gentianaceae. Elle est originaire d’Europe méridionale et d’Asie mineure, présente notamment dans des divers massifs montagneux européens, dont les Alpes, le Massif central, le Jura, les Pyrénées et les Vosges. Elle fut aussi observée dans les hautes Ardennes belges en 2013. Appelée également gentiane officinale, jouvansanne, quinquina d’Europe, quinquina indigène, quinquina des pauvres, lève-toi-et-marche, bananier des Alpes ou jansonna, elle est considérée comme faisant partie de la flore obsidionale de France.

Grande herbe robuste et vivace, en milieu naturel, elle peut vivre 50 ans, mais ne fleurit qu’à partir de 7 à 10 ans pour la première fois. Elle mesure 1,50 mètre de haut environ. Ses fleurs sont de couleur jaune. Ses feuilles sont opposées et nervurées. Elles sont pétiolées à la base, sessiles et embrassantes sur la tige. Ses grandes fleurs jaunes sont serrées à la base des feuilles supérieures. Leur corolle est divisée en 5 à 9 lobes presque jusqu’à la base.

Elle est parfois confondue avec le vérâtre blanc ou hellébore blanc, violemment toxique, dont les fleurs sont blanches et les feuilles alternées ; les fleurs de la gentiane sont jaunes et les feuilles opposées.

Sa distribution mondiale est l’Europe centrale et méridionale. En Suisse, elle se trouve dans le Jura, les Alpes et les Préalpes. Son habitat type est ainsi les pelouses acidophiles montagnardes à subalpines.

Elle est connue depuis des temps très anciens pour ses propriétés apéritives. Elle entrait d’ailleurs dans la composition de la thériaque, une préparation connue depuis l’Antiquité contenant une cinquantaine de composants, dont une assez forte dose d’opium, à laquelle des vertus toniques et efficaces contre les poisons, venins et certaines douleurs lui étaient attribuées. Sa forte racine, notamment, contenant des glucosides amers, sert à fabriquer des boissons apéritives très réputées.

Son rhizome et ses racines sont utilisés en phytothérapie comme le supposent ses noms vernaculaires. Mais la gentiane est surtout utilisée dans des apéritifs, dont la liqueur de gentiane (Suze, Salers, Avèze, etc.) ou l’alcool de gentiane, la Bière de Fleurac et le Picon, auxquels elle apporte son amertume.

Sa récolte est réalisée essentiellement dans le Massif central par un « gençanaïre » ou « gentianaire », qui désigne ainsi en occitan un individu qui récolte la gentiane. À l’aide d’une fourche particulière appelée « fourche du diable », ces personnes peuvent extraire plus de 200 kg de racines par jour, ce travail pénible s’effectuant de mai à octobre.

Près de 1 000 à 1 500 tonnes sont exploitées chaque année pour satisfaire les besoins de l’artisanat et de l’industrie. En volume, elle est l’une des trois premières plantes médicinales et aromatiques utilisées en France. Ses applications sont nombreuses en pharmacie, médecine humaine et vétérinaire, en boissons et spiritueux, en cosmétique, en fabrication d’arômes et d’extraits, en gastronomie, entre autres.

Traditionnellement, elle est employée en tant qu’antiseptique, antiscrofuleux, antiémétique, roboratif, sialogogue, vermifuge, tonique digestif, amer digestif, pour élaborer des liqueurs de gentiane et apéritifs amers, stimuler l’appétit, faciliter la digestion, traiter la dyspepsie atonique, l’atonie gastro-intestinale, diminuer la diarrhée, soigner la fatigue due aux maladies chroniques ou soulager l’épuisement.

Dans les Pyrénées, elle s’hybride avec la gentiane de Burser, plante endémique, pour former la gentiane de Marcailhou. Dans les Alpes, d’autres hybrides sont également observés avec la gentiane pourpre, la gentiane ponctuée et la gentiane de Hongrie.

Le Cercle Européen d’Étude des Gentianacées (CEEG), association culturelle suisse fondée en 1993, seul cercle en Europe consacré aux Gentianes, réunit l’ensemble des professionnels et des particuliers autour de la filière gentiane en France. Il existe également une revue éditée par cette association.

L’espèce est classée sur la liste rouge de l’INPN en région Champagne-Ardenne. Elle fait aussi l’objet de plusieurs restrictions concernant la cueillette dans différentes zones du territoire français.

Enfin, sa floraison est de juin à août.

Cf. Wikipédia.

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