Île Wrac'h
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Roc’h Gored en breton, elle est l’une des îles de l’Aber Wrach dans le Finistère, en Bretagne, et est située sur le territoire de la commune de Plouguerneau. Elle est connue pour son phare.
Le mot Wrac’h serait à l’origine le nom d’une vieille déesse ou sorcière honorée dans un sanctuaire païen local avant la christianisation. La Wrac’h ou Gwrac’h est une incarnation de la déesse mère primitive, une conception de la divinité remontant au néolithique, dont la trace se retrouve dans toutes les cultures indo-européennes sous des appellations variées, tels que Ana, Anna, Anu, Dana, Danu, entre autres. Pour les peuples d’Armorique, elle est devenue la Mamm-Goz, la vieille mère des bretons, christianisée sous le nom de sainte Anne. La nuit du 31 janvier appelée Noz ar Wrac’het marquait la fête celtique du renouveau de la nature. En Irlande, cette déesse, nommée Brigit, christianisée sous le nom de sainte Brigitte, est célébrée le 1er février à la fête Imbolc. L’expression Gwrac’h an Diaoul, signifiant « la vieille femme du diable », désigne traditionnellement une sorcière. Des toponymes présents le long de l’Aber-Wrac’h, soit le « pont Krac’h » ou « pont du diable », représentant l’Enfer, illustrent aussi ces anciennes croyances.
Selon une autre explication, le terme Wrac’h serait une déformation de Ach, nom d’un seigneur dont l’aber marquait la limite des terres et dont le souvenir est conservé dans le nom de l’archidiaconé d’Ac’h notamment.
Histoire :
Le menhir de Menozac’h à l’apparence d’un rocher recouvert de goémon, immergé désormais à marée haute en raison de la remontée du niveau de la mer après son édification, était sur la terre ferme lors de son implantation. Il date d’environ 5 000 ans avant J.-C.
Concernant sa récolte du goémon, selon le témoignage d’un goémonier, la coupe du goémon noir n’était autorisée que pendant le mois de mai et uniquement pour les familles habitant la commune, dont toute infraction était sévèrement réprimée. Les cultivateurs de Plouguerneau descendaient à la côte avec des charrettes et des chevaux pour profiter des premiers jours de récolte. En deux jours, l’île était couverte de goémon et, si le soleil était présent, des petits tas de goémon sec se dressaient pour laisser la place au goémon frais remontant de la grève. Ces tas étaient ensuite regroupés en tas volumineux pour être à l’abri de la pluie et de la pourriture. Pendant cette période, les enfants n’allaient pas à l’école. Dès qu’ils étaient capables de tenir une faucille, ils participaient à la coupe, étalaient le goémon remonté sur les dunes de l’île par les charrettes, devaient surveiller la météo et ramasser le goémon presque sec avant l’arrivée d’une averse.
Géographie :
Elle est accessible à pied par l’estran en fonction des horaires de marées, soit depuis la plage de Saint-Cava trois heures avant et trois heures après la marée basse. Trois Petites îles Wrac’h sont situées à l’ouest de l’île principale.
Cf. Wikipédia.
Phare de l’île Wrac’h
Il se situe sur l’une des îles de l’archipel de Lilia, bourg de la commune de Plouguerneau, dans l’estuaire de l’Aber-Wrac’h. En alignement avec le phare de Lanvaon, il indique le chenal de l’Aber Wrac’h.
Le port de l’Aber-Wrac’h existe depuis le Moyen Âge et connaît un trafic important. Dès son origine, la signalisation du port fut assurée par quatre feux, soit un sur l’île Wrac’h et un au sommet du clocher de Plouguerneau, pour le nord, et deux à Landéda, pour le sud.
Le phare fut construit en granit et sa mise en service date de 1845. Il est entouré d’un petit ensemble de logis, de jardins et de cales qui servaient à la vie quotidienne des gardiens. Il se présente comme une tour carrée blanche avec un haut peint en rouge. Électrifié depuis 1973, il est automatisé depuis 1994.
Il abrite une station météo du système Diabox, proposé par l’Ifremer, dont les données sont accessibles en temps réel et gratuitement.
Il fut gardienné de 1845 à 1993.
Parmi les gardiens, François Léon fut déporté en Allemagne, sous le prétexte qu’il détenait un fusil de chasse au phare, et fut fusillé le 15 septembre 1943 à Cologne ; son épouse Marianne qui resta au phare jusqu’en 1945 devint gardienne du phare de Lanvaon jusqu’en 1961.
D’après le neveu de l’un des anciens gardiens du phare François Bellec, gardien entre 1949 et 1964, la vie de gardien était difficile. Vers 1936, le gardien devait monter à l’échelle pour allumer le phare avec une lampe à pétrole, même par jour de tempête. En plus de l’entretien du phare et des terrains, il s’occupait de la peinture des balises de l’Aber Wrac’h et avait également un rôle de garde-côte, notamment pour la surveillance des extractions de sable. Les gardiens disposaient d’un bateau pour la pêche, le goémon et leur ravitaillement.
François Roudaut fut gardien du phare entre 1964 et 1973.
Depuis l’été 2006, la maison adjacente est transformée en résidence d’artistes ; le public est invité à venir découvrir des expositions, les horaires dépendant de la marée.
L’association Îles et Phares du Pays des Abers (IPPA) dispose d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) concédée par l’administration des Phares et Balises. Elle rénove, entretient, ouvre les locaux et les jardins des gardiens du phare et y organise des manifestations culturelles, comme des soirées « contes », des expositions de peinture, de photographies, de sculptures, etc.
Enfin en période estivale, le phare abrite des artistes et des expositions.
Cf. Wikipédia.
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