Île Cézon
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Accessible à pied à marée basse, elle située à l’embouchure du fleuve côtier Aber-Wrac’h, aber du pays de Léon dans le nord-ouest du Finistère, en Bretagne. Ce fleuve est le plus long et le plus septentrional des abers de la Côte des Abers.
Elle comporte un fort construit par Vauban.
Son nom viendrait du breton saozon, qui signifie saxon ou anglais.
Elle fut fortifiée dès l’époque romaine afin de protéger le port de l’Aber Wrac’h. L’importance de cette fortification fut toujours vitale pour ce port, déjà cité dès le 14è siècle comme port de relâche important.
Bordant le chenal d’accès de l’Aber Wrac’h, elle fut choisie par Vauban en 1685 pour y établir un fort destiné à assurer la défense de ce site stratégique, permettant aux corsaires et caboteurs de venir s’y abriter ; l’Aber Wrac’h étant le seul mouillage en eau profonde entre Brest et Roscoff, offrant même un abri aux navires de guerre ou de commerce de tonnage plus importants. De plus, l’arsenal de Brest n’étant qu’à une trentaine de kilomètres, l’établissement d’un fort permettait de dissuader un éventuel débarquement anglais visant à prendre le port de Brest à revers, par la terre.
Le projet original de Vauban était au départ plus ambitieux. Son idée était de construire des batteries sur quatre îles différentes afin de bien protéger toute la côte d’un éventuel débarquement. Les îles de Cézon, de la Plate, de la Croix et du Four devaient être aménagées. Mais faute de moyens, seule l’île Cézon fut retenue pour la construction d’une batterie.
Les travaux, confiés à l’ingénieur Isaac Robelin, débutèrent en 1694 et se terminèrent en 1705. Suivant les plans de Vauban, Isaac Robelin fit dresser en premier lieu une tour d’artillerie de forme ovoïdale, relativement bien conservée aujourd’hui, accessible par un petit pont-levis et installa plusieurs batteries défendant le chenal d’accès de l’aber. Du fait de sa petitesse, l’île devint un fort militaire à part entière.
Divers bâtiments occupant l’espace intérieur du fort furent également construits ou aménagés, dont des casernes, corps de garde, plateformes d’artillerie, etc. Tout au long de la vie du fort, plusieurs éléments vinrent s’ajouter, comme la guérite construite au 19è siècle, les magasins à poudre et aux vivres datant de 1859, le fourneau à rougir les boulets construit vers 1808, différant des fourneaux à réverbère de type Meusnier observables ailleurs sur la côte et présentant un certain nombre d’originalités, une citerne et un mât de pavillon, planté au sommet de la tour. Ce dernier permettait de communiquer par signaux avec les navires entrant ou avec d’autres sémaphores.
À la fin du 18è siècle, en temps de paix, 35 hommes de troupes régulières commandés par 2 officiers et le personnel nécessaire au fonctionnement du fort y résidaient. La majorité d’entre eux était des paysans ou des ouvriers recrutés sur place pour servir comme hommes de main, chaloupiers, charretiers, entre autres. En temps de guerre, la garnison s’élevait à 55 hommes commandés par 4 officiers.
L’artillerie était composée de 6 pièces d’artillerie, dont 2 canons de 18 livres et 4 de canons de 12 livres, toutes montées sur affût de côte. La poudrière abritait 2 807 livres de poudre et chaque pièce d’artillerie disposait de 50 coups de canons.
L’île fut attaquée à plusieurs reprises par les Anglais pendant les guerres de la Révolution française et du Premier Empire.
En 1889, le fort fut déclassé.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’île retrouva son importance stratégique. Les Allemands y construisirent des blockhaus, des tourelles pour mitrailleuses, des soutes à munition et des abris pour les soldats.
Le 27 juillet 2015, l’île Cézon et son fort furent inscrits aux monuments historiques par arrêté.
En 1957, l’île fut vendue à un propriétaire privé par l’administration des Domaines. Depuis 1994, elle fait l’objet de travaux de restauration coordonnés, depuis 2015, par une association.
En décembre 2020, son territoire de 28 000 m2, fut acquis par le Conservatoire du littoral qui envisage un nouveau programme de restauration.
Cf. Wikipédia.
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