Les cyclamens
By CR
Ils sont un genre de plantes vivaces tubéreuses à fleurs de la famille des Primulacées, comportant plus d’une vingtaine d’espèces botaniques. Le nom vulgaire en usage pour les désigner reprend le terme scientifique. Dans de nombreux pays méditerranéens, ils croissent en plein air et principalement dans les régions fraîches et montagneuses. La plus grande concentration d’espèces est en Asie Mineure. Le Cyclamen purpurascens remonte jusqu’en Europe centrale. Le Cyclamen somalense pousse dans le nord-est de la Somalie. Quant au Cyclamen persicum, il est à l’origine des cultivars non rustiques au feuillage ou aux fleurs variés, vendus sous le terme générique de « cyclamen de fleuriste ».
Le nom Cyclamen est la transposition du mot grec κυκλάμινος, dérivé de κύκλος, signifiant cercle ou couronne. Les cyclamens sont des géophytes, à gros tubercule arrondi et aplati, en forme de petit pain. Dans certaines régions, la croyance populaire dit que les cochons les déterrent, d’où leur nom vernaculaire de « pain-de-pourceau ».
Leurs feuilles se développent en rosette basilaire de laquelle émergent des fleurs gracieuses portées par une tige mince. Leur face supérieure est souvent marbrée de blanc, où dans sa partie centrale un motif en « sapin de Noël » apparaît. La face inférieure des feuilles de plusieurs espèces est pourprée. Cette couleur, servant de calorifère, capterait la lumière qui traverse la feuille et la transformerait en chaleur. Les feuilles disparaissent en été, sauf chez les Cyclamen purpurascens et Cyclamen colchicum.
Le genre Cyclamen est remarquable par le fait qu’il y a des espèces en fleur pratiquement chaque mois de l’année.
Leurs fleurs abondantes sont rouges, roses, blanches ou panachées. Celles de certaines espèces, dont le cyclamen des Alpes, Cyclamen purpurascens, répandent un parfum agréable.
Après fécondation, le pédoncule floral se tord en tire-bouchon à partir de son sommet, sauf chez le cyclamen de Perse et celui de Somalie. Chez le Cyclamen graecum, le pédoncule floral se tord à partir de son milieu et chez le Cyclamen rohlfsianum, à partir de sa base.
La capsule fructifère, qui mûrit sur le sol, libère de grosses graines recouvertes d’un mucilage sucré, qui sont dispersées par les fourmis.
Concernant son histoire, pendant l’Antiquité, le cyclamen était surtout connu en Occident pour ses vertus thérapeutiques, car il contient un puissant toxique purgatif.
Les Romains l’appréciaient pour sa floraison, son parfum et sa discrétion. La présence du cyclamen de Perse sur les îles grecques de Rhodes, Karpathos et Crète, ainsi que dans le nord de l’Afrique, en Algérie et en Tunisie, semble être l’ouvrage de moines et membres d’autres ordres religieux, puisqu’il se trouve le plus souvent à proximité des monastères et des cimetières.
Le cyclamen fut introduit en Europe au 16è siècle et fut cultivé dans les jardins botaniques de la reine Élisabeth I d’Angleterre.
Délaissé au 18è siècle, durant lequel il fut plutôt considéré comme une plante de collection, il revint en vogue à partir du 19è siècle, lors du courant romantique. À la fin de ce siècle, il connut d’ailleurs un très grand succès en Savoie, lequel commença dans le massif des Bauges par de petits bouquets que les plus démunis des Baujus vendaient aux touristes de passage. Très vite, cette idée de ramener ce petit bouquet chez soi en souvenir d’une excursion à la grotte de Bange ou au col de Leschaux, tout en faisant œuvre de bienfaisance, fit son chemin. Un commerce s’organisa non loin dans la ville d’Aix-les-Bains où des vendeuses s’installaient sur le parvis de thermes, un panier à la main, pour vendre leurs petits bouquets aux curistes. Des kiosques leur succédèrent, les fleuristes se lancèrent également par la suite et la fleur s’imposa finalement à tous les coins de rues.
Le résident aixois Guido Gonin, déjà connu pour ses gravures de mode, s’empara du dessin de la fleur pour enjoliver de nombreuses réalisations graphiques qu’il conçut dans la ville, comme des affiches, des éventails, des cartons d’invitation, des cartes postales ou encore des pages de couvertures de journaux et de revues.
En 1905, la reine Alexandra de Danemark, épouse d’Édouard VII, roi du Royaume-Uni, déclara la guerre aux chapeaux de plumes et particulièrement aux garnitures d’aigrettes et de paradis, ne tolérant que la plume d’autruche, obtenue sans la mort de l’oiseau. Car elle trouvait une mode cruelle qui se faisait par le massacre d’innocents volatiles.
Tandis qu’à Paris les élégantes firent de la résistance, dans les villes de loisir leurs chapeaux à plumes empêchant de bien voir les spectacles agaçaient. Le consensus s’affirma à Aix-les-Bains où la plume fut abandonnée, sauf celle d’autruche, et l’élégance sur le thème du chapeau fleuri pour, en quelque sorte, honorer les nombreux Britanniques qui fréquentaient la ville dans le sillage des trois séjours que la reine Victoria y avait passés se développa.
Le 30 août 1905, la mode du cyclamen fut définitivement établie par une fête du cyclamen qu’organisa le casino d’Aix-les-Bains. Ce jour-là, chacun était tenu d’arborer des cyclamens, au corsage de ces dames, à là boutonnière de ces messieurs. Après un concours de cannes et d’ombrelles fleuries, Louis Dame fit jouer sa polka Cyclamen dans les jardins du casino, dans les salons, le corps de ballet aixois interpréta ensuite la valse des cyclamens, et la fête se termina par une pluie de cyclamens.
Dans le langage des fleurs, le cyclamen symbolise la tendresse et le fort attachement. Il est la fleur idéale qui s’offrait pour exprimer sa jalousie et sa profonde affection avec délicatesse. Dans le code amoureux, il symbolise la durée et la sincérité des sentiments, un geste subtil et silencieux. Lumineuse et agréable à regarder, cette fleur souligne l’aspect sublime de la personne aimée.
L’Église catholique y voyait le symbole du cœur de Marie saignant sur la Terre. Ce concept fut d’ailleurs repris par les peintres flamands.
Au Japon, le cyclamen est la fleur sacrée de l’amour.
Cf. Wikipédia.
Enfin, le Cyclamen de Naples fleurit en automne et le Cyclamen coum, en hiver.
Commentaires
Enregistrer un commentaire