Archipel des Glénan
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Nommé aussi îles des Glénan et localement appelé « les Glénan », cet archipel breton du golfe de Gascogne est situé au sud de Fouesnant, dans le Finistère, en Bretagne. L’école de voile « Les Glénans », implantée sur le site depuis 1947, se réserve l’orthographe avec un « s » final au moyen d’une marque commerciale.
Faisant partie aujourd’hui de la commune de Fouesnant, il dépendait jadis de Loctudy. Les terrains de la réserve naturelle appartiennent au conseil départemental du Finistère et sont gérés par une association de protection de l’environnement, la SEPNB.
Ses îles principales, îlots et rochers sont mentionnés sur de nombreuses cartes et sont les suivants :
- Île Saint-Nicolas ;
- Île de Bananec ;
- Île du Loc’h ;
- Île de Penfret ;
- Île Cigogne, dont le nom d’origine est île Cygoigne, l’île aux sept coins ;
- Île de Drénec ;
- Île de Brunec ;
- Île de Guiautec ;
- Île de Quignénec ;
- Île de Guiriden ;
- Île aux Moutons ;
- Île de Brilimec ;
- Kastell Bargain ;
- Glud ar Yer ;
- Vieux Glénan ;
- La tête de mort ;
- Les pierres noires ;
- Castel Braz ;
- Castel Bihan ;
- Carrec Christophe ;
- Le Huic ;
- Le Gluet ;
- Le Run ;
- Bondiliguet ;
- Fournou Loc’h ;
- Roc’h ar Roac’h ;
- Les Méaban ;
- le Broc’h ;
- La pie ;
- La Chambre ;
- La Bombe ;
- Pladen ;
- Les Bluiniers ;
- Talenduic ;
- Kareg Braz ;
- Men Cren ;
- Men Goë ;
- Castel Raet ;
- Men Skey ;
- Laon Egenn Hir.
Histoire :
Au Néolithique, le niveau des océans étant plus bas qu’aujourd’hui, la zone de l’archipel n’était ainsi pas insulaire. Au 4è millénaire av. J.-C., un dolmen à couloir fut érigé au nord de l’île de Brunec et des sépultures furent mises sur les îles Saint-Nicolas, de Drenec et de Bananec. La population d’agriculteurs qui y vivait dut laisser probablement d’autres traces, que l’élévation du niveau de la mer, de 6 mètres en 5 000 ans, détruisit. Les fouilles archéologiques du tertre (tumulus) de l’île de Brunec en 1926 révélèrent que celui-ci fut déjà visité et dégradé.
En 1888, deux tombeaux contenant des urnes cinéraires furent découverts par les gardiens de l’île aux Moutons. De nombreuses sépultures préhistoriques sur l’île du Loc’h furent également retrouvées. En 1921, une fouille dirigée par le commandant Bénart et le lieutenant de vaisseau Massé mit à jour un tas de cendres et charbons posé sur une dalle évoquant des rites de crémation antérieurs au christianisme sur l’île du Loc’h. En 1976, un incendie de végétation fit apparaître trois petits cairns sur l’île de Penfret.
Les îles furent occupées à l’époque gallo-romaine, comme l’attestèrent les amphores, pièces de monnaie et autres traces retrouvées sur l’île aux Moutons et sur l’île Saint-Nicolas.
Dix-huit barrages de pêcheries anciennes qui servaient de pièges à poissons, datant de la Préhistoire, de l’Antiquité et du Moyen Âge, furent identifiés dans l’archipel.
Le roi Gradlon, connu aussi sous le nom de Gradlon Meur (Gradlon le Grand), roi légendaire d’Armorique (actuelle Bretagne) et de Cornouaille, aurait donné les îles de l’archipel aux moines de Saint-Gildas-de-Rhuys qui en revendiquent la propriété depuis l’an 399, mais aucune trace de cet acte ne fut conservée.
Au 13è siècle, un prieuré fut édifié sur l’île Saint-Nicolas, donnant ainsi le nom du saint très vénéré par les marins au Moyen Âge.
Au Moyen Âge, l’archipel fut une possession de l’abbaye de Rhuys. En 1502-1503, les moines bénédictins se firent confirmer leur possession par la duchesse Anne et le roi Louis XII. En 1633, Henri de Bruc, alors abbé de Rhuys, trouva un locataire pour l’archipel, Claude Desbrosses qui y resta jusqu’en 1637 payant 40 livres par an. En 1651, il fut suivi par Pierre Levesque. Dans les années suivantes, l’abbé de Rhuys prit sa retraite à Saint-Germain-des-Prés et l’abbaye de Rhuys nécessita des travaux. Des biens propriétés de l’abbaye furent mis en vente. Le 23 octobre 1658, le surintendant des finances du royaume de France Nicolas Fouquet se porta acquéreur de l’archipel. Les moines, souhaitant élever le prix, s’opposèrent à la vente. Un accord fut trouvé le 17 août, mais Nicolas Fouquet fut arrêté le 5 septembre et l’archipel resta propriété de l’abbaye jusqu’à la Révolution française.
La plus ancienne carte mentionnant les îles remonte à 1313, dans l’atlas maritime de Pierre Vesconte, où l’archipel y figure sous le nom de grana. En 1466, les îles furent nommées Glaram et en 1585, elles prirent l’appellation de Glenan.
L’archipel constituait un abri intéressant pour les corsaires pratiquant la guerre de course. Une guerre y fut déclarée et des forbans vinrent se cacher dans ses îles. Différentes actions furent entreprises pour tenter de déloger ces marins, notamment par Pierre Mauclerc. En 1481, cinq navires furent armés avec 525 hommes pour « nettoyer la côte ». Les corsaires ne prirent pas pour cible les gros convois armés, mais les barques de marchands. En 1647, cinquante navires furent ainsi rançonnés par des pirates de Biscaye. Le seigneur de Missirien Guy Autret, habitant le château de Lézergué près de Quimper, relata la situation dans un écrit du 22 avril 1648. L’année suivante, le marquis de Kerjean René Barbier décida de chasser ces corsaires. Il trouva des navires ancrés proches de Penfret, en coula trois, arraisonna trois et chassa les trois autres. En 1688, la guerre reprit entre la France et l’Angleterre. Des corsaires de Guernesey descendirent jusqu’à l’archipel. Le 4 avril 1704, la flotte royale y fut attaquée. Les pêcheurs de Locmaria fréquentant l’archipel fournirent les corsaires en vivres diverses pour continuer à travailler. En 1778, lors d’une autre guerre entre la France et l’Angleterre, des corsaires anglais arraisonnèrent et pillèrent les navires dans les parages de l’archipel, et à nouveau durant les guerres de la Révolution française et de l’Empire, participant alors au blocus continental.
L’archipel avec les roches l’environnant provoquèrent de nombreux naufrages et les récits abondant de nombreuses fortunes de mer au fil des siècles furent la providence des îliens.
Cependant, les îliens portèrent parfois secours aux navires en difficulté, notamment lors du naufrage de L’Étiennette, de Saint-Brieuc, le 28 décembre 1775, ou encore lors du naufrage de la frégate La Royale sur les roches Les Pourceaux le 5 août 1781, dont la cargaison fut récupérée puis transportée à Concarneau.
En 1714, le marchand Pastoureau, du Passage Lanriec, obtint des moines de Rhuys d’établir un négoce de poisson sur l’île Saint-Nicolas. L’accord incluant une franchise d’impôt stipulait la construction d’un fort que le marchant ne bâtit jamais. À la disparition de ce dernier, Pierre de Lhérétaire reprit le négoce. En juin 1717, l’ingénieur Isaac Robelin vint choisir l’emplacement du fort. Il fit aussi mention d’une presse à l’île Saint-Nicolas pour préparer les sardines. Cette presse permettait aux pêcheurs de passer la semaine sur l’archipel, le poisson était préparé dans celle-ci et ramené sur le continent par chasse-marée. À la suite d’une nouvelle guerre, les corsaires de retour dans l’archipel, Pierre de Lhérétaire quitta peu après l’archipel.
Le 26 juillet 1755, le nouveau gouverneur de Bretagne Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis en déplacement dans l’archipel visita certaines de ses îles. Se reposant sur l’expérience des Sept-Îles où un fort avait éloigné les pirates, il préconisa la construction d’un fort à l’île Cigogne, laquelle se déroula laborieusement ; l’île Cigogne était sans eau et les ouvriers devaient loger sur l’île Saint-Nicolas. Un aumônier fut exigé pour célébrer des messes pour les officiers chargés de la surveillance des lieux. En 1763, la guerre de Sept Ans s’acheva, la paix stoppa les travaux du fort qui ne fut pas totalement achevé. À la fin des années 1770, des corsaires anglais revinrent autour de l’archipel. De nombreux bateaux y furent capturés par des Anglais, les marins locaux abandonnant leur navires de peur d’être ramenés au Royaume-Uni. Les travaux reprirent au début de la Révolution française.
La pauvreté des pêcheurs de l’archipel fut alors importante comme en témoigne un inventaire du 5 octobre 1740.
En 1768, l’archipel fut afféagé à Landais de Clemeur, de manière semble-t-il irrégulière, au détriment de l’abbaye qui en était depuis longtemps le propriétaire légitime, moyennant une rente de 300 livres et payable à la recette du Domaine de Concarneau. En 1791, Alain de Kernafflen de Kergos en devint le nouveau propriétaire, dont l’archipel fut vendu ainsi comme bien national. Après l’occupation anglaise durant l’Empire, à partir de 1819, Alain de Kernafflen de Kergos tenta de développer l’élevage de bovins, de chevaux et de porcs ainsi que des cultures de blé, de seigle et d’orge en installant des fermiers sur l’île Saint-Nicolas, puis sur les îles du Loc’h, de Penfret, de Drénec et de Quignénec. L’expérience qui dura une quarantaine d’années jusqu’à la mort de Kernafflen de Kergos fut peu concluante.
Dans le courant du 19è siècle, l’archipel connut plusieurs propriétaires. En septembre 1855, le négociant parisien François-Alphonse Théroulde acheta à la famille de Kernafflen de Kergoz la plupart de ses îles. En juillet 1868, le maire de Plomeur et conseiller général du canton de Pont-l’Abbé Hippolyte de Pascal les acquit à son tour, en cédant aussitôt une portion de l’île du Loch à Félix du Marhallac’h pour que ce dernier, devenu prêtre, puisse y construire une chapelle.
En 1813, la fille d’un ancien terre-neuvas, dite « demoiselle Bouillon », eut l’idée de faire sécher le poisson selon la manière utilisée à Terre-Neuve, déjà en usage à Molène et à Sein. La « sècherie Bouillon » couvrit le sable des plages de l’île Saint-Nicolas de rangées de sardines, de lieus, de juliennes, de raies, entre autres. L’archipel vit augmenter sensiblement sa population de pêcheurs et de nombreuses cabanes de planches furent alors installées sur l’île Saint-Nicolas, servant d’abri aux pêcheurs venus du continent et dormant temporairement sur place. Vers le milieu du 19è siècle, la production de poisson séché, vendue principalement à Concarneau, atteignit les 1 200 quintaux par an.
En 1870, le baron Fortuné Halna du Fretay, en association avec Eugène Toulgoët et René Madec, obtint une concession sur une partie du domaine public maritime de l’île Saint-Nicolas pour y créer un vivier de crustacés, un grand réservoir de 800 m2, en raison de l’abondance des crustacés dans l’archipel et de la pureté des eaux. Ce réservoir de 38 mètres de long sur 23 mètres de large et 6 mètres de profondeur était divisé en dix-huit compartiments en pierre maçonnée. Les crustacés étaient pêchés grâce à des casiers dans les environs par des pêcheurs venus des ports voisins du continent, de Trégunc jusqu’au Pays Bigouden, qui séjournaient temporairement dans des baraques en bois. La « Pêcherie des Glénan » eut souvent en stock de 60 000 à 70 000 crustacés et approvisionnait les plus grandes tables parisiennes de l’époque ainsi que des caboteurs anglais. En 1882, les viviers furent vendus et devinrent par la suite la propriété de la maison Deyrolle de Concarneau, puis des établissements Prunier, célèbre restaurant parisien.
L’archipel vécut aussi des essais d’exploitations agricoles. Mais, l’exiguïté des îles et le climat venté, les embruns chargés de sel en particulier, expliquent ces tentatives timides. Entreprises pourtant tentées en raison de l’isolement des habitants cherchant à trouver sur place une partie de leur nourriture, grâce à des jardins potagers, entourés de murets ou de palissades, sur les îles de Penfret, de Saint-Nicolas et du Loc’h, notamment par les Anglais occupant l’île du Loc’h à partir de 1803. Du bétail fut aussi acheminé du continent sur l’île Saint-Nicolas.
Une autre activité connut un essor. À partir de 1784, l’activité goémonière se développa à l’initiative de négociants qui installèrent des goémoniers venus de Granville pour le compte des verreries royales de Rouen. En dépit d’une interruption temporaire en 1790, à la suite d’une pétition du conseil municipal de Concarneau dont les membres se plaignaient de la baisse des rendements de la pêche à cause des fumées engendrées par les brûleries, l’exploitation du goémon reprit en 1794. Elle se développe jusqu’au 19è siècle pour le compte de la verrerie du Kernével à Lorient. En 1874, le baron Fortuné Halna du Fretay construisit une usine à soude sur l’île du Loc’h, près des plages où le goémon était le plus abondant. Il était récolté à l’état de goémon vert, soit au moment où il venait d’être coupé, sa teneur en iode étant la plus forte. La soude était acheminée vers une usine d’iode située à Pont-l’Abbé, propriété de Jean-Louis Paisant. Pendant les premières années, les bénéfices réalisés furent considérables, mais l’usine ferma assez rapidement, car un nouveau procédé de production de la soude causa une baisse des deux-tiers de son prix. Les bâtiments abandonnés tombèrent en ruines et disparurent, à l’exception d’une cheminée conservée pour son utilité comme amer.
Pour sa part, Alain de Kernafflen de Kergos tenta dès 1797 une exploitation du maërl pour fabriquer de la chaux, mais ce fut un échec.
Dans l’Entre-deux-guerres, dans la nuit du 8 au 9 janvier 1924, un raz-de-marée occasionna d’importants dégâts dans l’archipel.
Dans la nuit du 17 au 18 février 1940, le bateau hollandais Alga coula dans les environs de l’archipel, dont les sept hommes d’équipage parvinrent à se réfugier sur l’île aux Moutons. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1941, le chalutier Ginette-Marcel, de Concarneau, s’échoua aux Leuriou, le naufrage fit 5 morts et 1 rescapé sauvé par le Goulmoor, un autre bateau de pêche de Concarneau.
Le 3 février 1943, le cadavre d’un aviateur néo-zélandais de la RAF fut trouvé sur l’île du Loc’h et déposé à la morgue de Concarneau.
Le 11 octobre 1944, deux marins du Charles-Aimé furent emportés par la mer près de l’archipel.
Pendant l’été 1945, les anciens résistants Hélène et Philippe Viannay découvrirent en naviguant ses îles et y revinrent l’été suivant. En 1947, Philippe Viannay, alors directeur de France-Soir, décida de fonder le Centre de formation internationale (CFI), destiné à favoriser des rencontres d’étudiants venus du monde entier. Il installa un premier centre de vacances de six grandes tentes sur l’île du Loc’h, avec l’accord de la famille Bolloré, alors propriétaire de l’île. En 1948, une activité de loisirs nautiques commença grâce à l’achat de trois dundees-thoniers qui permirent des campagnes de pêche à la voile. En 1949, le CFI s’installa sur l’île de Penfret, incluant un premier bâtiment en dur déjà existant, la « cabane Le Floch ». En 1950, le CFI acquit la totalité de l’île de Penfret, à l’exclusion du phare et du sémaphore, puis en 1953, loua l’île de Drénec, achetée en 1964, et en 1957, Fort-Cigogne. En 1958, l’association prit le nom de « Centre nautique des Glénans », développant des activités nautiques diversifiées à bord de bateaux conçus pour la pratique de la voile de loisirs. Un cours de formation et de perfectionnement de la pratique de la voile fut organisé dès 1951, débouchant en 1961 sur la publication du Cours de navigation des Glénan, maintes fois réédité et remis à jour, véritable Bible des « voileux ».
Le nombre des stagiaires augmentant rapidement, avec 300 en 1951, 700 en 1953, etc., des hébergements en dur se développèrent. D’abord sur l’île de Penfret, les bâtiments existants furent repris, comme une ferme en ruine, restaurée dès 1951, située au centre de l’île, les locaux du sémaphore furent aménagés et des nouveaux bâtiments furent construits. La ferme existant sur l’île de Drénec fut également restaurée en 1954 et agrandie par la suite. Un bâtiment fut construit en 1966 sur l’île de Bannec et le fort Cigogne fut progressivement réaménagé.
En 1959, le Groupe atlantique de plongée (GAP), séduit par la pureté des eaux de l’archipel, installa une base sur l’île Saint-Nicolas dans l’ancienne ferme, puis dans l’ancien abri de canot de sauvetage. En 1980, il prit le nom de « Centre international de plongée Quimper-école des Glénan ».
Ces activités nautiques ne furent pas sans effet sur l’environnement. À partir de 1955, des plantations de pins, cyprès et tamaris furent réalisées, chaque année, principalement sur l’île de Penfret, afin de limiter l’érosion. Mais, ce fut finalement un échec, car les arbres plantés brûlèrent presque tous pendant la nuit du 20 au 21 août 1977. La pertinence de ce programme de plantation d’espèces exogènes était de toute façon controversée.
Le 18 octobre 1973, l’archipel devint site naturel classé et l’île aux Moutons fut classée réserve naturelle. En 1974, le département du Finistère acheta près de 80 % de l’île Saint-Nicolas, ainsi que l’île Giautec, au titre des espaces naturels sensibles.
En 1988, le « Pardon des Glénan », tombé en désuétude depuis plus d’un siècle, fut réactivé à l’initiative du recteur de Fouesnant. Depuis, un dimanche au début du mois de septembre sur l’Île Saint-Nicolas lui est consacré chaque année. Cet évènement rend hommage aux marins péris en mer et rassemble les sauveteurs en mer des stations de Fouesnant-Beg Meil, Loctudy, Trévignon-Concarneau, Saint Guénolé-Penmarch, Bénodet, de Doëlan et du centre de formation et d’intervention SNSM de Cornouaille.
En décembre 1999, le nouveau bateau communal « Fouesnant-Les Glénan », long de 10,4 mètres et large de 3,7 mètres, destiné à relier l’archipel à la cale de Beg Meil et à assurer le ravitaillement de l’archipel, fut mis à l’eau.
En 2019, la campagne de pêche à la coquille Saint-Jacques fut interdite, en raison de la présence de toxines amnésiantes. En décembre 2020, la campagne de pêche très réglementée, avec 18 jours de pêche prévus, 21 licences de bateaux délivrées, ainsi qu’avec un quota de 300 kg par jour et par bateau, fut soumise aux aléas des contraintes sanitaires.
En 2021, la prolifération des poulpes décima les bancs de coquilles Saint-Jacques, victimes également des étoiles de mer, aux alentours de l’archipel. Ce phénomène entraîna une telle diminution des prises que la campagne de pêche fut raccourcie de 4 jours, fermant dès le 23 décembre 2021, sur décision du comité des pêches, même si seulement 14 bateaux côtiers avaient été autorisés pour la campagne de pêche 2021-2022 avec des horaires réduits de 9 h à 13 h et des quotas restreints à 300 kg par bateau et par jour. Seules 4,5 tonnes de coquilles furent pêchées contre plus de 100 tonnes chaque année auparavant.
Enfin, concernant l’évolution démographique de l’archipel. Bien qu’il semble avoir été presque inhabité, tout du moins par une population permanente, pendant la première moitié du 18è siècle, sa population atteignit son maximum vers 1870, avec plus de 70 habitants, sans compter les pêcheurs saisonniers qui « cabanaient » en été sur ses îles. La chapelle Notre-Dame-des-Iles, ressemblant à une grosse cabane de planche et de toile goudronnée, fut construite et desservie par le recteur Félix du Marhallac’h sur l’île du Loc’h. Mais elle ne subsista qu’une quinzaine d’années, car elle fut détruite par une tempête en 1883. Son dernier recteur Jean-Noël Thymeur, originaire de l’île de Sein, quitta alors l’île du Loc’h. La paroisse Notre-Dame-des-Iles fut officiellement supprimée au printemps 1892 et la population déclina. En 1946, elle ne s’élevait plus qu’à 24 habitants, en 1962, à 16, en 1975, à 3, en 1985, à 1 seul et désormais 0.
Géographie :
L’archipel des Glénan se compose de neuf îles principales et de nombreux îlots. L’île aux Moutons, isolée du groupe majoritaire, se trouve à 7,6 km au sud de la pointe de Mousterlin. Avec l’île de Penfret, le reste de l’archipel, très regroupé, se situe à 10,5 km au sud-ouest de la pointe de Trévignon, sur la côte bretonne. Cet ensemble géologique granitique aurait été autrefois une seule île, supposant même qu’il aurait été rattaché au continent.
L’archipel actuel est extrêmement découpé, ce qui rend sa superficie difficilement calculable. Malgré les efforts du Service hydrographique et océanographique de la Marine, la cartographie de l’ensemble des récifs du site n’est toujours pas entièrement accomplie.
L’archipel fut parfois décrit comme « un aperçu de Tahiti en Bretagne Sud ». Il est célèbre pour la clarté des eaux de « La Chambre », le meilleur mouillage de l’archipel, une zone protégée au centre-ouest du « cercle de mer », souvent comparée à un lagon. Cet espace qui s’étend entre les îles Saint-Nicolas, de Drénec, de Bananec et Cigogne sert de zone de mouillage aux plaisanciers.
Lors des grandes marées, « La Chambre » peut être traversée à pied et devient le paradis des pêcheurs pédestres qui ramassent des ormeaux et des palourdes sous la surveillance de la gendarmerie maritime.
L’archipel abrite une plante endémique, le narcisse des Glénan, Narcissus triandus ssp capax. Identifiée en 1803 et présente dans tout l’archipel, cette sous-espèce ne cessa de régresser au fur et à mesure de la déprise agricole des îles. Ce narcisse se développe en pelouse rase et l’abandon de l’élevage entraîna l’apparition de landes broussailleuses. Dès 1924, il avait presque complètement disparu. En 1974, sous l’impulsion de Bretagne vivante, Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne, une partie de l’île Saint-Nicolas fut classée en réserve naturelle et son accès fut interdit par une clôture.
Mais, cette mesure faillit provoquer sa disparition complète. L’arrêt du piétinement et la poussée de la lande à fougères et ajoncs furent néfastes à la reproduction par graines, et non par bulbes, de la plante. En 1984, il n’en subsistait qu’environ 3 000 pieds. En 1985, la SEPNB prit la gestion de la réserve de l’île Saint-Nicolas qui fut débroussaillée et la population de narcisse se remit à augmenter. Le maintien en pelouse rase est assuré désormais, par débroussaillage, ou par des animaux pâturant la réserve, moutons à l’origine, puis poneys et ânes. Grâce au fauchage régulier de la lande et aux mesures prises pour éviter le piétinement touristique, le nombre des pieds recensés était de 150 000 en 2010.
Ces narcisses existent aussi sur d’autres îles et îlots de l’archipel, dont sur les îlots du Veau, La Tombe et l’île de Brunec. Cependant, la plante est menacée par les colonies de goélands nicheurs qui favorisent le développement de plantes nitrophiles, mais en raison de l’accessibilité limitée et du statut privé de ces îlots, le choix de la non-intervention fut retenu. Sur le Veau et la Tombe toutefois, des fils furent tendus dans le but d’empêcher l’accès et la nidification des goélands sur les stations de narcisses.
Il est toutefois à noter que les chercheurs ont récemment admis que cette espèce n’était pas endémique, puisqu’elle existe également à l’état sauvage au Portugal et en Espagne. C’est à la fin du 19è siècle qu’un bateau portugais rempli de bulbes et faisant route vers les Pays-Bas, s’échoua dans l’archipel avec sa cargaison. Le narcisse des Glénan est donc présent dans la péninsule ibérique et l’archipel des Glénan.
D’autre part, le rapport Natura 2000 préconise l’enlèvement des espèces végétales exogènes introduites et proliférant aux dépens des espèces autochtones, ainsi que la protection des prairies existantes, des bancs de maërl, la restauration des habitats dunaires dégradés, la protection des espèces en période de nidification, en particulier les sternes pierregarins de l’île aux Moutons, et d’autres espèces d’oiseaux, comme le plongeon arctique, le cormoran huppé, le Pluvier à collier interrompu, le goéland brun, ou encore le goéland argenté. La flore doit aussi être protégée, dont le narcisse des Glénan, mais aussi la bourrache des dunes, l’oseille des rochers, la salicorne.
La pêche est désormais limitée à la pêche côtière, avec des bateaux de moins de 12 mètres. La pêche des coquilles Saint-Jacques, ainsi interrompue pendant plusieurs années en raison d’un virus les infectant, a repris en novembre 2013 pendant une quinzaine de jours, sept bateaux ont débarqué 58 tonnes au total, en alternance à Loctudy et à Concarneau.
Enfin, l’archipel est également classé réserve de pêche sous-marine.
Cf. Wikipédia.
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