Île de Béniguet

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By CR

Appartenant à l’archipel de Molène, elle se situe à 3 milles marins du Conquet, dans le Finistère, en Bretagne.

Correspondant au breton benniget, soit « béni », et à l’équivalent du prénom Benoît, cette signification populaire du mot Béniguet est contestée. Certains auteurs donnent sa provenance au vieux mot celtique Ben, se retrouvant également dans les noms Bénodet ou Binic, par exemple, et signifiant « coupure, bout, extrémité », car l’île serait à la coupure entre l’archipel et le continent, ainsi qu’elle est la première rencontrée en venant du continent.

Histoire :

Elle comporte des traces d’occupation néolithique, avec la présence de menhirs et de dolmens, ainsi que des vestiges romains.

En 2015, l’ornithologue Pierre Yésou trouva dans un amas coquillier un tesson de poterie qui s’est avéré appartenir à la culture campaniforme, entre 2 500 et 2 200 avant J.-C.. Durant l’été 2021, un chantier de fouilles commença et permit de mettre en évidence trois autres périodes d’occupation de l’île, à l’âge du bronze ancien, à l’époque mérovingienne et au milieu du Moyen-Âge. Ces fouilles se poursuivirent en 2023.

Au Moyen Âge, elle appartenait aux Comtes de Léon qui la cédèrent à l’Abbaye de Saint-Mathieu en 1169. Elle fut ensuite vendue en 1569 pour 96 livres à Jean Kerlec’h Sieur du Plessis, laquelle lui rapporta 5 livres par an. En 1736, l’abbaye souhaita récupérer son ancienne propriété et engagea des procès. À la Révolution, elle devint bien national et fut racheté par un commerçant du Conquet.

Vers 1870, les industriels Pellieux et Mazé-Launay installèrent deux usines à soude, l’une à Béniguet et l’autre à Trielen. Ils inventèrent un nouveau modèle de four qui traitait 60 kg de goémon toutes les deux heures, les convertissant totalement en 3 kg de soude. Mais ce brûlage du goémon était très polluant en raison de l’abondance des fumées émises.

En 1899, elle et ses îles avoisinantes, qui appartenaient jusque-là à la commune de Ploumoguer, furent annexées par la commune du Conquet.

De 1815 à 1953, elle fut occupée par des paysans cultivant essentiellement du seigle et du colza ainsi que pratiquant l’élevage, affectant parfois jusqu’à 20 manœuvres. Les galets furent aussi exploités, d’abord par des gabares de Lampaul-Plouarzel, puis durant la guerre, pour la construction de blockhaus.

En décembre 1927, le chalutier Cyclamen de Saint-Nazaire, pris dans une tempête, finit par s’échouer sur une grève de sa côte ouest. En avril 2012, le voilier français Bételgeuse, victime aussi d’une tempête, s’échoua à peu près au même endroit, mais put être sauvé.

Entre 1945 et 1947, elle fit l’objet du film documentaire Goémons de la réalisatrice française Yannick Bellon, un témoignage unique et rare de la vie en son sein.

En 1953, elle devint la propriété de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Dans les années 1960, le projet d’en faire un champ de tir pour l’armée fut repoussé par la démission collective du Conseil municipal du Conquet. En 1993, elle fut classée réserve de chasse et de faune sauvage (RCFS) par arrêté préfectoral.

En 2021, elle fut intégrée à la réserve naturelle nationale d’Iroise et perdit alors son statut de réserve de chasse et de faune sauvage.

Géographie :

Elle est composée d’une bande de terre orientée sud-ouest/nord-est. Elle a une longueur 2,5 km et une largeur maximale de 300 mètres. Ses côtes sont sablonneuses ou recouvertes de galets à l’est, tandis que son sud et son ouest sont plus rocheux.

Cf. Wikipédia.

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