Île des Morts

By CR

Située dans la baie de Roscanvel, au sud-ouest de la rade de Brest, elle se place entre Roscanvel et l’île Longue. À 300 mètres à l’est-nord-est se trouve l’île Trébéron.

Histoire :

À la fin du 17è siècle, l’activité maritime de Brest qui s’était intensifiée engendra des épidémies. L’île de Trébéron fut alors désignée comme zone de quarantaine et les navires contagieux furent dirigés vers l’île des Morts.

Au 18è siècle, un lazaret fut construit sur l’île de Trébéron. Celle-ci fut aménagée au fil des ans, par des plantations d’arbres notamment. Quant à l’île des Morts, elle devint le cimetière pour les hommes n’ayant pas réussi à survivre au lazaret de l’île voisine et servit de sépulture jusqu’en 1808, d’où son appellation.

Au cours de ce même siècle, l’approvisionnement en poudre de l’arsenal de Brest se réalisait depuis la poudrerie de Pont-de-Buis. Transportée par bateau, la poudre faisait une dernière escale sur l’île d’Arun, à l’embouchure de l’Aulne. Mais, le magasin à poudre de l’île d’Arun, étant exigu et éloigné de l’Arsenal, ne pouvait convenir au contexte des guerres napoléoniennes.

En 1808, le directeur des Travaux Maritimes Jean-Nicolas Trouille décida alors l’aménagement de l’île des Morts en magasins à poudre. Les travaux de déroctage, effectués par les forçats du bagne de Brest, permirent de niveler un plateau accueillant trois magasins à poudre sur deux niveaux, des bâtiments de 45 mètres de long sur 12 de large. Et pour éviter toute explosion, l’utilisation du métal y fut proscrite.

En complément à ces bâtiments, un môle s’élançant vers l’île Trébéron, plusieurs cales de débarquement et une longère servant de casernement pour les troupes responsables du lieu furent bâtis.

En 1868, avec l’arrivée du chemin de fer à Brest, la Marine décida la construction d’un nouveau magasin à poudre à Guipavas. Cet ensemble des magasins à poudre et bâtiments annexes sont d’ailleurs connus sous l’appellation de « la pyrotechnie Saint-Nicolas ». L’île des Morts resta toutefois utilisée pendant les deux guerres mondiales, les vestiges d’une voie ferrée « Decauville » y sont encore présents.

Au début du 20è siècle, le lazaret de l’île de Trébéron fut transformé en sanatorium. De nombreux marins et ouvriers de Brest y furent envoyés en cure. Et durant la Première Guerre mondiale, il servit de centre de repos pour les soldats en convalescence.

En 1960, les installations des deux îles furent déclassées. Quelques années plus tard, l’île de Trébéron et l’île des Morts entrèrent dans le périmètre de protection érigé autour de l’Île Longue et furent interdite d’accès. Elles sont devenues depuis le refuge de nombreux oiseaux.

L’île des Morts et ses bâtiments, dont la qualité de réalisation a assuré la pérennité jusqu’à aujourd’hui, sont entretenus au minimum, dans l’optique d’une éventuelle mise en valeur des vestiges. La faune y a ainsi pris ses aises et régulièrement des campagnes de dératisation doivent y être menées.

Cf. Wikipédia.

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