8 avril 1971

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By CR

Journée internationale des Roms.

Explications :

Il suffit de prononcer le mot « Rom » pour que la plupart des gens l’associe aussitôt à la population des tziganes, des gitans, ou encore, des manouches, des « voleurs de poules », etc. Mais que sait-on réellement de cette communauté et pourquoi autant de discriminations à leur encontre ?

Depuis 1971, les Roms représentent entre 10 et 12 millions de citoyens de l’Union Européenne. Malgré cela, la majorité d’entre eux subit perpétuellement persécutions et discriminations. À tel point, qu’une Journée Internationale des Roms a dû être créée pour que l’Union Européenne les intègre pleinement dans ses débats.

Et cela date depuis très longtemps. Les communautés roms ont toujours dénoncé des difficultés importantes dans l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la santé ou au logement.

Il est important de noter, malheureusement, que la moitié des enfants ne sont pas scolarisés et les adultes sont analphabètes à plus de 50 %. Quant à leur espérance de vie, elle est inférieure d’une quinzaine d’années à celle des populations des pays dans lesquels ils vivent, sans doute à cause de leur condition et hygiène de vie.

Par conséquent, Amnesty International et d’autres associations de soutien se démènent chaque année afin de sensibiliser les autres populations aux problèmes rencontrés par le peuple Rom.

Or, pour mieux comprendre ce peuple, il est utile de connaître son histoire. Les Roms sont devenus un peuple de l’Union Européenne à part entière, ainsi, le 8 avril 1971, en choisissant leur drapeau et leur hymne, symboles de leur minorité dans l’Union Européenne.

Constitués de quatre groupes nomades, soit les Kalderash, Curara, Lovara et Boyasa, ils font tous partie de la grande famille des tziganes, surnommés également Romanichel ; peuple de Rom en « Sinti », un mélange d’allemand et de roumain.

Mais avant d’en arriver là, les Roms commencèrent dès l’an 1000 leur exode en quittant l’Inde et l’Égypte, dont ils étaient originaires, pour se rendre en Perse. Une fois les Balkans atteints au 14è siècle, ils se dispersèrent un peu partout en Europe. Ils se convertirent alors au Christianisme au contact de la population chrétienne entretenant de bons rapports avec eux.

Deux siècles plus tard, en Europe de l’Ouest, une grande vague migratoire de Roms eut lieu. Ce qui poussa certains pays, n’arrivant plus à les gérer et à les contenir, à envoyer des milliers d’entre eux dans les colonies africaines et américaines.

Dès 1930, ils furent confrontés à la politique nazie de l’époque décidant de leur extermination quasi totale. Entre 250 000 et 500 000 Roms furent tués ou déportés dans les camps de concentration sur les 700 000 qui vivaient en Europe à ce moment-là. Ce génocide fut surnommé « Samudaripen », signifiant « meurtre total » en langue Romani.

Mais, le plus affligeant, ce furent les persécutions et discriminations dont les Roms sont encore victimes aujourd’hui. Et malgré la mise en place de différentes stratégies d’intégration par l’Union Européenne, une « tziganophobie » se veut de plus en plus présente.

D’autant plus que celle-ci ne peut être combattue qu’une fois la reconnaissance de son histoire, sa culture et sa contribution au patrimoine européen acceptée et validée par les différentes instances européennes.

Il est important de spécifier aussi qu’il fallut attendre 1982 pour que l’Allemagne reconnaisse officiellement ses responsabilités dans ce massacre et 1997 pour qu’un Président de la République française y fasse référence lors d’une cérémonie des victimes de la déportation.

En rappel, la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne interdit pourtant toute discrimination fondée « sur la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales… »

Enfin, d’après certaines données, de nombreux Roms vivent toujours dans des conditions de pauvreté extrême et continuent d’être les victimes d’une exclusion sociale.

Espérons qu’en cette énième Journée Internationale des Roms, la politique européenne fasse un pas plus concret vers eux.

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