Îlot de la Colombère

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By CR

Appartenant à l’archipel des Ébihens, il se situe au nord de la pointe de Saint-Jacut-de-la-Mer. D’une superficie de 0,21 hectare, il est orienté nord-sud. Il mesure environ 280 mètres de longueur et 80 mètres dans sa plus grande largeur. Son point culminant est à 11 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Il est accessible à pied à marée basse, via l’île principale de l’archipel, mais son accès est réglementé depuis les années 1980 ; une colonie de sternes ayant motivé la création d’une réserve ornithologique. L’association Bretagne vivante en assure le suivi ornithologique, le maintien et le renforcement des effectifs de la colonie de sternes pierregarin, caugek et de Dougall présents sur l’île depuis la fin des années 1960 ; les sternes de Dougall étant les plus fragiles et les moins nombreux.

Il est classé en Zone de Protection Spéciale (ZPS) par le réseau Natura 2000.

La Colombière et la Grande Roche (îlot plus au sud) sont constitués d’un « granite de qualité soumis à l’extraction pendant plusieurs siècles » ; un « leucogranite, à dominante potassique » ; « granite à grain fin, légèrement bleuté dans les échantillons frais ».

L’exploitation se faisait dans l’estran ou au-dessus par la méthode des coins ou par les grandes perforations à la barre à mine. Les fragments de taille abandonnés se sont accumulés en galets et ont formé un platier. Les ruines du bâtiment servant d’hébergement et de forge aux carriers sont visibles au sommet de l’île.

Il est fort probable qu’au 14è siècle l’essentiel du donjon du fort-la-Latte fut construit de ce matériau. Selon les archives, aucun doute ne subsiste concernant la construction de la tour de l’île des Ébihens de 1694 à 1697, dont ce matériau fut associé au granite des îles Chausey.

À partir de 1705, l’entrepreneur et architecte de Saint-Malo Sieur d’Atour obtint des moines de l’abbaye de Saint-Jacut une concession d’exploitation pour cinquante ans. Ce granite fut notamment employé pour la construction de la porte Saint-Vincent. En 1761, des procès eurent lieu après la mort dudit Sieur entre la ville et les moines à propos de cette exploitation.

En 1791, l’îlot fut vendu pour 60 livres comme bien national.

Un autre document d’archive datant de 1849 atteste de la qualité du granite en comparaison à celui de Saint-Germain-de-la-Mer se brisant à la mise en œuvre, mais dont il s’est imposé malgré les contraintes d’approvisionnement bien plus fortes. Il s’agit de la construction d’un quai à Port-Nieux en La Fresnaye.

Dans la seconde moitié du 19è siècle, des autorisations furent accordées, assorties de certaines réserves liées à la sécurité de la navigation. L’arrêté du préfet du 12 juin 1865 imposa une exploitation limitée à partir du sud de l’île, préservant les points hauts de l’îlot servant d’amers. De 1889 à 1909, la société Batas Frères, créée dans ce but, exploita l’îlot pour les besoins de Saint-Malo.

Cf. Wikipédia.

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