Île Maudez
By CR
Située dans l’archipel de Bréhat, elle est cependant rattachée à la commune de Lanmodez. Difficilement accessible à pied sec, en raison du fort marnage, en période de mortes eaux, elle est isolée du continent. Elle est séparée du reste de l’archipel par le profond chenal du Trieux. Elle s’écrit aussi Modez.
D’une longueur d’1 kilomètre environ et d’une largeur de 250 mètres au maximum, elle est orientée sud-ouest/nord-est. Elle n’est pas boisée, à l’exception de quelques arbustes plantés dans un jardin au sud de l’ancienne église prieuriale.
Histoire :
Des traces archéologiques attestent d’une occupation depuis l’époque néolithique.
Selon la tradition, au 6è siècle, saint Maudez vint s’y retirer après avoir établi des ermitages à Pleubian, puis à Lanmodez. Une légende raconte aussi que l’île était infestée de serpents que saint Maudez chassa par ses prières incessantes. Il y établit une communauté monastique, construisant plusieurs petites cellules pour lui et ses disciples, ainsi qu’une église. Il y finit ses jours.
En 878, ses reliques furent transportées à la cathédrale de Bourges pour fuir l’arrivée des Normands, ainsi qu’à Saint-Mandé, près de Paris. En 1202, ses restes revinrent à l’abbaye de Beauport. D’autres reliques furent réparties entre neuf églises, dont la cathédrale de Quimper, Châteaulin, Le Juch, l’hôpital de Lesneven. Un buste-reliquaire est visible à Plouézec et un bras-reliquaire à Saint-Jean-du Doigt.
Le monastère fut relevé après les invasions normandes. L’église semble avoir été édifiée à partir du 11è siècle.
Au 12è siècle, l’île et son monastère furent donnés à l’abbaye de Bégard, fondée en 1130. L’établissement devint un prieuré jusqu’à la Révolution. L’île fut alors entièrement cultivée.
Elle fut un lieu de pèlerinage très fréquenté. Une charte de 1491, dont une copie datant du 18è siècle fut retrouvée, de Jean, abbé de Bellevaux, ordre de Citeaux, diocèse de Besançon, accorda des indulgences aux fidèles qui contribuèrent à la réparation et l’enrichissement de l’église prieurale.
À partir du 16è siècle, l’île fut affermée. Les terres furent exploitées par un fermier qui occupa l’ancien prieuré devenu métairie et aucun religieux ne résida plus sur l’île. L’église continue néanmoins d’attirer de nombreux pèlerins. En l’absence des religieux sur l’île, leurs droits furent contestés. En 1608 et 1640, « un certain frère Jean de Knegriou », puis l’abbaye cistercienne de Coatmalouen essayèrent de s’emparer du prieuré. En 1678 et 1704, l’abbaye de Bégard dut défendre ses droits sur l’île contre deux recteurs de Lanmodez qui tentèrent de l’annexer afin d’en percevoir les revenus.
À la Révolution, l’île fut vendue comme bien national. En 1883, les bâtiments en ruine, les vestiges du chœur de l’église prieurale ainsi que du cloître furent abattus et une chapelle moderne y fut construite.
Durant toute la première moitié du 20è siècle, l’île fut encore cultivée par des cultivateurs de Lanmodez. En 1951, il fut rapporté qu’il y était produit les premières pommes de terre primeurs de la région de Paimpol.
L’intérieur de l’île est aujourd’hui une propriété privée qui appartient depuis 1968 à la famille Lescault en tant que résidence secondaire. Si elle n’est plus cultivée, elle demeure bien entretenue.
Cf. Wikipédia.
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