Îles de Cancale

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Commune française située dans le département d’Ille-et-Vilaine, en région Bretagne, Cancale est réputée pour ses huîtres plates sauvages issues de bancs naturels existant en eau profonde et, vers 1950, pour ses huîtres creuses d’élevage.

Histoire :

Au Paléolithique moyen, une présence humaine fut attestée sur la côte cancalaise. Des traces de présence gauloise (ferme de la Ville es Péniaux) et gallo-romaine (villas gallo-romaines, pesons de pêche) furent également trouvées.

Selon le texte hagiographique et en partie légendaire Vita Meveni écrit vers 1084 par le moine Ingomar, saint Méen, parti du pays de Galles, aurait débarqué dans la baie du Mont Saint-Michel pour fonder Cancale vers 545. Il aurait ensuite évangéliser l’Armorique, d’où l’existence d’une pierre portant ses empreintes de pied et d’une fontaine aux pouvoirs miraculeux (guérison contre ergotisme, rachitisme, folie, maladies de la peau telle l’impétigo appelé localement « mal de saint Méen ») issue d’une source dans la grève de « Val ès Porcons », en contrebas de l’ancienne église de Saint-Méen.

Selon Ogée, Les Vikings auraient ravagé Cancale et le pays de Dol en 996. L’église cancalaise de Port-Pican ayant été pillée, la construction de l’église Saint-Méen-de-Judicaël débuta à l’emplacement de l’église paroissiale actuelle. Le nom Konkaven évolua en Cancaven, lequel se retrouve pour la première fois dans une charte du duc Alain III de Bretagne en 1032, puis en Cauncall en gallo.

Dès le 16è siècle, Cancale fut réputée pour ses marins engagés dans la « grande » pêche à Terre-Neuve sur les morutiers de Saint-Malo, ainsi que de Cancale. Il existait des chantiers de construction de navires sur le port de la Houle, les derniers terre-neuviers construits dans ces chantiers quittèrent le port après la grande grève des marins de 1911. De retour de leur campagne de pêche, les terre-neuvas pratiquaient d’octobre à mars la pêche côtière, le maraîchage ou le ramassage des huîtres. En 1545, François 1er accorda par lettres patentes au bourg de Cancale, jusque-là simple paroisse ressortissant du siège royal de Dinan, le titre de « ville » à part entière pour sa qualité de fournisseur d’huîtres plates de la table royale ; les échevins de Paris ayant passé un contrat pour être livrés deux fois par semaine. Le roi Henri II accorda à la ville le privilège de tirer le papegai.

En 1612, Cancale fut le port d’où partaient les navires, la Régente, la Charlotte et la Sainte Anne, du seigneur de la Ravardière Daniel de La Touche, pour le Brésil. Daniel de La Touche fut d’ailleurs le fondateur de la ville de São Luis dans le Maranhão au Brésil.

De 1758 à 1779, de nombreuses tentatives de débarquement de la part des Anglais eurent lieu dans le but d’attaquer Saint-Malo par la terre ; un boulet réputé tiré par un bateau anglais orne le petit jardin du presbytère. Il en découla alors la construction, sur des plans de Vauban, du fort des Rimains, constituant la forteresse en mer la plus puissante de la région à cette époque.

En 1787, Louis XVI publia une ordonnance réglementant le dragage des huîtres afin d’éviter l’épuisement du gisement naturel ; plus de cent millions d’huîtres plates étaient chaque année extraites de la baie. Chaque printemps autour de la période de Pâques, les bisquines, surtoilées pour avoir suffisamment de puissance, avaient le droit d’aller draguer les huîtres pendant environ quinze jours. Dès le signal des gardes, une flottille de 200 bisquines se mettait en route. Ce spectacle était appelé la caravane. À marée haute, elles venaient décharger leur pêche (coquilles vides et huîtres) dans le port. Les tas de chaque bateau étaient triés à marée basse par les femmes. Les huîtres sauvages pouvaient devenir énormes et s’appelaient alors « pieds de cheval ».

Avant la Seconde Guerre mondiale, les bateaux étaient à voile. Ils furent ensuite remplacés par des bateaux de pêche à moteur, chalutiers et canots. Chaque jour, le bateau des Affaires Maritimes surveillait la pêche limitée en temps, en général de 6 h à 18 h. L’histoire de la Caravane ayant eu lieu un dimanche de Pâques fit ainsi l’objet d’un roman de Roger Vercel : La caravane de Pâques.

Les bateaux ostréicoles sont aujourd’hui de grands chalands à fond plat en aluminium.

Une petite anecdote. Marguerite Julienne Le Paistour, née le 2 août 1720 à Cancale, se faisait passer pour un homme. Elle parvint à être durant plusieurs années le bourreau officiel de la Ville de Lyon, avant d’être démasquée et de passer dix mois en prison. Elle finit par se marier avec Noël Roche et eut une fille, prénommée Marguerite, née à Cancale en 1750.

En 1878, John Singer Sargent présenta au Salon de Paris son tableau représentant un groupe de femmes et d’enfants allant ramasser des crustacés dans des bassins peu profonds pour leur dîner du soir.

De 1898 à 1947, la ville fut desservie par la ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique et à traction vapeur des Tramways bretons la reliant à Saint-Malo.

À partir de 1876, la ville se développa avec la construction de la nouvelle église paroissiale Saint-Méen et l’ouverture de l’axe du port de la Houle vers le centre-ville. Cancale fut alors principalement composée de deux secteurs, le centre-ville, dit le « Bourg » ou « ville-haute », où vivent armateurs, capitaines de navire et commerçants, et le port de la Houle, dit « ville-basse », en contrebas de la falaise, sise sur un amas coquiller, où habitent les pêcheurs dans des maisons abritées des « rues de derrière ».

Après la Seconde Guerre mondiale, des lotissements ceinturèrent la ville au nord et à l’ouest, englobant progressivement les anciens villages ruraux de la Verrie, la Forge et la Ville Pain.

Dans la nuit du 19 au 20 janvier, en raison du froid exceptionnel de −16 °C, le port de la Houle se retrouva gelé et pris par la banquise durant toute une semaine. Les parcs à huîtres furent très touchés et, selon Cancale, 100 ans de vie municipale, 80 % des huîtres plates furent détruites.

En 2019, l’élevage des huîtres de Cancale fut inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Géographie :

Cancale se situe à l’extrémité ouest de la baie du Mont-Saint-Michel, sur les côtes de l’Ille-et-Vilaine, la côte d’Émeraude, à quinze kilomètres à l’est de Saint-Malo. La baie de Cancale est délimitée par la pointe des Roches Noires au sud et la pointe des Crolles au nord. La superficie de la commune est de 1 261 hectares. Son altitude varie entre 0 et 56 mètres.

Ses îles :

  • Île des Landes
  • Île des Rimains
  • Îles de Dinard, dont Île Harbour

Elle est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagne successives. Le site géologique de la bande côtière se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien, dans lequel se sont mis en place des granitoïdes intrusifs formant le batholite mancellien.

La morphologie littorale résulte de l’érosion différentielle entre une roche magmatique, le leucogranite de Cancale, affleurant à Port-Briac et à la pointe du Grouin, et les métasédiments briovériens plus tendres, métasédiments « à phtanites » présentant des alternances schisto-gréseuses, aux dépens desquels s’est formée la baie du Mont-Saint-Michel et sur lesquels s’est développée la commune. À l’ouest de Cancale, la bande de micaschistes et paragneiss de Langrolay correspond à l’enveloppe métamorphique des migmatites de Saint-Malo. La couche quaternaire est composée de loess pédogénéisés reposant sur des sables éoliens tronqués ou sur le substrat rocheux très fortement arénisé.

Les principaux aspects de la géologie de cette bande côtière peuvent être abordés au cours de promenades géologiques qui permettent d’observer sur un espace réduit des roches d’âge et de nature différents, des structures géologiques, comme des cisaillement, faille, pli, schistosité, témoins de phénomènes géologiques d’ampleur, tels que magmatisme, tectogenèse, métamorphisme, érosion, etc.

Enfin, la station météorologique de Météo-France, installée sur la commune et sa mise en service de 1944 à 1998, permet de connaître en continu l’évolution des indicateurs météorologiques.

Cf. Wikipédia.

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