La Vendée

By CR

Département français situé dans la région des Pays de la Loire et dans la province historique du Poitou, il correspond à l’ancien Bas-Poitou. Il est traversé par la rivière Vendée, affluent de la Sèvre Niortaise, à laquelle il doit son nom. La Roche-sur-Yon est sa préfecture et sa ville la plus peuplée ainsi que son principal centre urbain.

Histoire :

Son territoire était probablement occupé dès l’Antiquité par le peuple gaulois des Ambilatres ou Ambiliates appartenant à la confédération armoricaine qui combattit Jules César. Il fut rattaché au territoire des Pictons par Auguste vers 16 av. J. C. en récompense de l’aide apportée aux romains par les Pictons lors de la guerre des Vénètes.

Il y a 2 000 ans, il est ainsi devenu la partie occidentale du Poitou, soit le Bas-Poitou qui est la section maritime et armoricaine du Poitou, au sein du Royaume puis du duché d’Aquitaine. Et en raison de la distance le séparant de Poitiers, de son littoral vulnérable aux attaques maritimes et de la forte influence de la ville de Nantes sur cet espace, il a été longtemps l’enjeu d’ambitions territoriales opposées de l’Anjou, de la Bretagne et de l’Aquitaine.

Au Haut Moyen Âge, afin de faire face aux raids vikings, très destructeurs dans la région, la majeure partie de son territoire constitua l’Herbauges, un comté indépendant du Poitou qui incluait également le Pays de Retz et les Mauges. En 942, après la destruction de ce comté par les Normands et un bref rattachement à la Bretagne, l’essentiel de ce territoire retomba sous domination poitevine au cours du siècle suivant.

Pour mettre fin aux luttes incessantes entre les trois puissants voisins, une région de marches (Marches Bretagne-Poitou) fut créée au nord du Bas-Poitou permettant à celle-ci de bénéficier de nombreuses exemptions fiscales. Sous l’Ancien Régime, à l’image de la Bretagne, mais contrairement au reste du Poitou, ce territoire, correspondant peu ou prou à l’actuelle Vendée, était exempté de gabelle.

Sa localisation entre le massif armoricain et le bassin aquitain l’a souvent placé au cœur des grands affrontements historiques, dont la Guerre de Cent Ans.

Il fut marqué par la Renaissance et la Réforme, comme en témoigne la présence de ses nombreux châteaux datant de cette période. Richelieu, évêque de Luçon, évoquait l’évêché « le plus crotté de France ». De par sa situation intermédiaire entre la Bretagne, bastion de la ligue catholique, et l’Aquitaine, centre du croissant Huguenot, le Bas-Poitou se trouva au cœur des conflits des guerres de Religion au 16è siècle et au 17è siècle. Cette caractéristique fut renforcée par la proximité de la Rochelle et d’une forte présence protestante dans le département, surtout dans sa moitié orientale. Une forte répression contraignit les protestants à la conversion ou à l’exil. Cette influence fut souvent sous-estimée par la suite, puisque le département fut en partie évangélisé de nouveau au 17è siècle et au 18è siècle par des pères catholiques, dont Louis-Marie Grignion de Montfort, enterré à Saint-Laurent-sur-Sèvre, restant l’un des plus connus. La carte de la Vendée contre-révolutionnaire catholique recouvrait en partie celle du Bas-Poitou huguenot.

Au début de la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, il fut créé à partir de la portion Bas-Poitou de la province du Poitou, de l’île de Noirmoutier, de 16 communes des Marches Bretagne-Poitou et de l’évêché de Nantes, sans la paroisse poitevine de Remouillé rattachée au tout nouveau département de la Loire-Inférieure.

En premier lieu, il fut pensé à lui donner l’appellation « Les Deux Lays », associant ainsi les noms des deux rivières du département : le petit Lay et le grand Lay qui se rejoignent dans la commune de Chantonnay. Mais la désignation de Vendée fut finalement choisie, reprenant alors le nom de la rivière éponyme située au sud du département, et son chef-lieu fut fixé à Fontenay-le-Comte.

Célèbre dans l’histoire de France pour les guerres de Vendée durant la Révolution, son territoire vit en effet s’affronter paysans insurgés (les Blancs) et armées révolutionnaires (les Bleus) durant plusieurs années, en un conflit qui fut la cause de centaines de milliers de morts et qui marqua durablement la mémoire vendéenne. Il faut toutefois dissocier pour partie le territoire de la Vendée militaire qui s’étend dans les bocages (massif armoricain) du sud de la Loire (sud de la Bretagne, sud de l’Anjou et un grand quart nord-ouest du Poitou avec Cholet pour épicentre), du département de la Vendée basé et conçu à partir du Bas-Poitou. Il faut aussi dissocier les Vendéens des Chouans, la chouannerie étant au nord de la Loire.

Le décret impérial du 25 mai 1804, pris par Napoléon Ier, alors premier consul de France, détermina le transfert de la préfecture de Fontenay-le-Comte à La Roche-sur-Yon. Naquit alors une ville moderne dessinée par les ingénieurs Cormier et Valot sous la forme d’un pentagone possédant un plan en damier organisé autour d’une vaste place civique.

Le 8 août 1808, face à la lenteur des travaux de construction de « sa » ville, Napoléon Ier s’y rendit et à la vue de ceux-ci, il dit : « J’ai répandu l’or à pleines mains pour édifier des palais, vous avez construit une ville de boue ». Car Emmanuel Crétet, son ministre de l’intérieur et directeur des Ponts et Chaussées, avait décidé sans son avis de la faire reconstruire par François Cointeraux, premier spécialiste du pisé.

Certains travaux seront finis après la chute du Premier Empire, comme l’église Saint-Louis commandée en 1804 et terminée en 1829. La Roche-sur-Yon compte aujourd’hui encore plusieurs bâtiments de style néo-classique, tels que le théâtre municipal, l’église Saint-Louis ou encore l’ancien palais de justice. La ville se développa petit à petit jusqu’à atteindre les limites du territoire de la commune. Cas unique en Europe, La Roche-sur-Yon a changé huit fois de nom en moins de 70 ans.

La ville a célébré tout au long de l’année 2004 le bicentenaire de sa création par Napoléon Ier, dont sa singularité première réside ainsi en son tracé géométrique en forme de pentagone, son maillage en forme de grille ou damier et sa division en quatre quartiers organisés autour d’une grande place centrale. La création de cette ville nouvelle résulte bien évidemment du transfert du chef-lieu initialement choisi, celui du Fontenay-le-Comte, ancienne capitale du Bas-Poitou. Outre les nombreuses manifestations organisées à cette occasion, ont été commandées plusieurs œuvres pour laisser une trace significative de cet événement : une tapisserie monumentale réalisée par Jacques Brachet, une sculpture de Jean-Pierre Viot, et une médaille créée par Thérèse Dufresne. Une Fédération des cités napoléoniennes d’Europe a été constituée, parmi lesquelles se trouvent Ajaccio, Iéna, Pontivy, Pultusk, Waterloo et bien sûr La Roche-sur-Yon.

Le département fut également marqué par la Première Guerre mondiale, puisqu’il connut des pertes supérieures à la moyenne nationale. Georges Clemenceau, originaire de Mouilleron-en-Pareds, a vécu une partie de sa vie dans une longère vendéenne à Saint-Vincent-sur-Jard. Et au cours de la Seconde Guerre mondiale, le général De Lattre de Tassigny, originaire de Mouilleron-en-Pareds, s’illustra lors de la libération de la France.

L’historial de la Vendée, musée situé aux Lucs-sur-Boulogne, bourg qui fut dévasté par les colonnes infernales du général Turreau sous la Terreur, a ouvert en juin 2006 ; il retrace l’histoire de la Vendée de la Préhistoire à nos jours et accueille des expositions temporaires. Sur le même site, le mémorial de la Vendée rend hommage aux victimes des guerres de Vendée.

Géographie :

Géographiquement, il fait partie du Grand Ouest français. Il appartient à la fois au massif Armoricain (bocage) et au bassin Aquitain (Plaine et Marais), ce qui annonce le Grand Sud-Ouest français, immédiatement au sud de ce département, en Charente-Maritime. Il s’apparente donc essentiellement à une partie du Massif Armoricain, située au sud de la Loire et longtemps séparée du Bassin Aquitain par le Golfe des Pictons, l’actuel Marais Poitevin.

Il est limitrophe des départements de la Loire-Atlantique au nord, du Maine-et-Loire au nord-est, des Deux-Sèvres à l’est, de la Charente-Maritime au sud, et est bordé par l’océan Atlantique à l’ouest.

Il est moyennement peuplé, soit 102 hab./km2, avec cependant une croissance démographique soutenue depuis la deuxième moitié du 20è siècle. Multipolaire, il possède de nombreuses villes, dont La Roche-sur-Yon au centre avec ses 55 147 habitants, mais seulement près de 116 600 habitants dans l’aire urbaine en 2010. À cette même date, il comptait 8 communes dépassant 10 000 habitants, 19 communes dépassant 5 000 habitants et 89 communes dépassant 2 000 habitants. La répartition des populations n’est pas égale sur l’ensemble de son territoire. Ses villes du sud-est sont moins dynamiques démographiquement que ses villes du nord et de son littoral qui connaissent une forte croissance de leur population.

Enfin, situé ainsi sur la côte atlantique française, il bénéficie d’un climat océanique. La durée annuelle d’ensoleillement est d’environ 2 100 heures pour La Roche-sur-Yon et monte à 2 300 heures sur les côtes des Sables d’Olonne. C’est d’ailleurs de ce fait que la côte vendéenne est surnommée « la côte de lumière », de par son fort ensoleillement comparable à celui de la Charente-Maritime, de la Gironde ou des Pyrénées-Orientales. Il est un des départements les plus ensoleillés de France au niveau de l’énergie reçue avec 1 268 kWh par m2 et par an.

Cf. Wikipédia.

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