L'Eure

By CR

Département français de la région Normandie, il tient son nom de la rivière Eure qui le traverse avant de rejoindre le fleuve Seine. Évreux est sa préfecture. De 1956 à 2016, il appartenait à la région Haute-Normandie dont il constituait sa partie méridionale. Ainsi intégré actuellement à la région Normandie, il est limitrophe des départements de la Seine-Maritime au nord (deuxième et seul département qui appartenait aussi à l’ancienne région Haute-Normandie), de l’Oise, du Val-d’Oise et des Yvelines à l’est, d’Eure-et-Loir au sud, de l’Orne et du Calvados à l’ouest.

D’une altitude moyenne de 150 mètres, il est constitué de plateaux séparés par des vallées plus ou moins profondes, lesquelles délimitent les différentes régions naturelles, soit le pays de Lyons, le Vexin normand, le Vexin bossu, la vallée de la Seine, le plateau de Madrie, la campagne de Saint-André, le plateau du Neubourg, le pays d’Ouche (partagé avec l’Orne), le Roumois, le Lieuvin, le Marais-Vernier, le pays d’Auge (partagé avec le Calvados et l’Orne) et un petit secteur du Perche qui se prolonge dans les départements d’Eure-et-Loir et de l’Orne.

Son point culminant est à 243 mètres, dans le sud, aux abords du Perche, dans le village du Mesnil-Rousset. En remontant vers le nord, l’altitude baisse lentement pour finalement s’approcher du 0, notamment près de l’estuaire de la Seine.

Avec un taux de boisement de 23 %, il est le département normand le plus boisé. Principalement implantées dans les vallées ou leurs abords, les forêts couvrent environ 132 775 hectares de son territoire. Elles sont constituées à 85 % de feuillus, chêne et hêtre principalement, et à 15 % de résineux, pin sylvestre, douglas et pin noir essentiellement.

Il compte trois forêts domaniales :

– La forêt de Lyons qui est le plus grand massif forestier de Normandie avec ses 11 000 hectares. Elle se situe à cheval sur son Nord-Est et le Sud-Est de la Seine-Maritime. Elle est considérée comme l’une des plus belles hêtraies d’Europe grâce à sa clarté et à son aspect cathédrale dû au caractère élancé de ses hêtres, jusqu’à 45 mètres de hauteur, qui laissent passer la lumière. Elle est parcourue par environ 300 km de chemins forestiers et abrite l’arboretum des Bordins.

– La forêt de Montfort qui se situe sur la rive droite de la Risle avec une superficie d’environ 2 800 hectares. Elle est dominée majoritairement par les résineux, pins sylvestres, épicéas et autres douglas. Elle offre environ 150 km de chemins balisés dans un cadre au relief vallonné.

– La forêt de Bord-Louviers qui se trouve à côté des vallées de l’Eure et de la Seine sur une surface d’environ 4 600 hectares. Elle est constituée de pinèdes au nord sur les terrasses de la Seine, d’une hêtraie dans la plaine centrale et d’une majorité de chênes sur les plateaux du Sud.

Ses autres grandes forêts sont celles de Beaumont-le-Roger, de Conches, de Breteuil, d’Évreux et de Bourth.

Son réseau hydrographique de surface, modérément développé, s’étend sur plus de 3 176 km de cours d’eau. Il est concentré sur un petit nombre de rivières principales qui, avec leurs principaux affluents, représentent un linéaire total de 1 350 km. Ses rivières prennent pour la plupart leur source en dehors des limites départementales.

D’une manière générale, ses vallées humides prennent une direction Nord-Sud, à l’inverse des vallées sèches qui s’orientent plutôt vers une direction Est-Ouest. Sous l’effet du climat périglaciaire quaternaire, ces vallées ont vu leurs versants évoluer de façon différente. Le versant nord présente une pente douce et se trouve recouvert de colluvions argilo-limoneuses tandis que le versant sud présente une pente abrupte sur laquelle la craie affleure.

Enfin, la diversité de l’organisation du bâti sur son territoire constitue son caractère identitaire. Se trouvent ainsi :

Des villes nichées :

De nombreuses villes sont implantées au creux des vallées, afin d’être notamment proches des rivières, dont l’eau est utile au développement industriel, comme pour Évreux, Pont-Audemer, Bernay, Brionne, Verneuil-sur-Avre, Pacy-sur-Eure, Gisors, entre autres. Il en résulte des villes discrètes, nichées dans les vallées, le plus souvent entourées de coteaux boisés, non visibles depuis les plateaux. Mais des vues urbaines d’ensemble remarquables se dégagent aussi depuis le sommet des coteaux, exemple du Château-Gaillard qui offre une vue imprenable sur Les Andelys et la vallée de la Seine ou encore le donjon de Brionne qui domine la vallée de la Risle.

Des villages jardinés :

Des villages typiques y sont présents, cas du Lieuvin, pays d’Auge, Roumois et pays d’Ouche, où les maisons ne se regroupent pas autour de l’église. Chaque habitation conserve son terrain tout autour, créant un tissu villageois aéré. Le village s’organise autour d’une route ou d’un carrefour qui prend rarement l’aspect d’une rue dû aux abords généralement enherbés. Il offre ainsi une ambiance jardinée où la végétation y est présente partout ; les clôtures sont transparentes ou se parent de haies champêtres et taillées, les arbres des jardins débordent généreusement sur la rue.

Des villages agricoles :

Des villages, généralement assez grands, présentent un caractère un peu austère dans le Vexin normand, sur les plaines du Neubourg et de Saint-André. De grandes fermes, dont les bâtiments s’alignent perpendiculairement à la rue, offrent des façades aveugles prolongées par des murs d’enceintes. Peu de maisons s’ouvrent directement sur la rue, les jardins n’étant pas visibles. Une place ou une mare demeure souvent l’espace le plus végétal et convivial.

Des villages-rues des plateaux :

Des villages étirés le long des routes possèdent un système parcellaire ancien, organisé perpendiculairement à la chaussée et relativement étroit. Les habitations se dénombrent sur une seule ligne le long de la route, laquelle constitue le seul lien entre elles. L’ensemble forme une campagne habitée où les relations entre villages et espaces agricoles environnants sont étroites, aussi bien d’un point de vue physique que visuel.

Des quartiers de la reconstruction :

Des centres urbains de certaines villes ont été gravement endommagés par les bombardements allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, contrairement aux villes de Basse-Normandie ou du Havre qui furent bombardés par les Alliés avant le débarquement. Cas des villes de Vernon, Gisors, Louviers et Évreux qui furent sinistrées à 47 %. Lors de la reconstruction d’après-guerre, un nouveau matériau incontournable apparaît, le béton armé, lequel se marie par force aux vestiges médiévaux préservés.

Des paysages de périphéries :

Des paysages autour des grandes villes sont gagnés par la péri-urbanisation, notamment autour d’Évreux ou de Louviers. Fortement marquées par la standardisation et l’absence d’identité, ces périphéries constituent des espaces non urbains mais sous influence urbaine qui grignotent de plus en plus les terres agricoles. Composés de lotissements d’habitat individuel, de zones d’activités et commerciales, d’échangeurs et de ronds-points routiers, ces paysages se retrouvent partout sur le territoire français.

Cf. Wikipédia.

Commentaires

Articles les plus consultés