La suppression de l'ENA ?

By CR

L’École Nationale d’Administration (ENA) fut créée en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle représente une grande école d’application française située à Strasbourg chargée d’assurer la sélection, la formation initiale et continue des hauts fonctionnaires de l’État.

Chaque année, elle accueille 80 à 100 élèves en formation initiale auxquels s’ajoutent un tiers d’étrangers, une soixantaine d’élèves de masters spécialisés ainsi qu’une centaine d’élèves étrangers dans le cadre des cycles internationaux. À ces promotions, s’adjoignent des sessions courtes de formation continue à Paris et à Strasbourg pour des fonctionnaires français et étrangers, soit près de 11 000 personnes par an.

Les 6 500 anciens élèves de l’école sont communément appelés « énarques ». Au cours de la Ve République, les énarques jouent un rôle central dans la vie politique française ; 4 Présidents de la République, 9 Premiers ministres, de nombreux ministres et secrétaires d’État, entre autres, y en ont été issus.

Étant d’un certain prestige dans l’enseignement supérieur en France, l’ENA est souvent associée à l’élitisme et à la technocratie devenue sources de critiques. Le 8 avril 2021, le président de la République française, Emmanuel Macron, a annoncé la suppression de l’école, remplacée par l’Institut du Service Public (ISP).

Pourquoi ne pas détruire Harvard, Cambridge, etc. ?

Voudrions-nous d’un monde d’individus égaux dans la bêtise ? Un monde où l’élitisme dans tout domaine deviendrait tabou. Il y a des intellectuels d’un côté et des manuels de l’autre. C’est un état de fait. Tout le monde n’est pas conçu pour les études, comme tout le monde ne l’est pas pour les travaux manuels. Et dans un même corps professionnel, même poste, certains individus sont plus compétents que d’autres. C’est aussi un état de fait. Alors que sera la reconnaissance professionnelle ?

Pourquoi tout supprimer à chaque fois ? Cet esprit révolutionnaire qui dure depuis plus de deux siècles en France devrait peut-être évoluer lui aussi. On ne casse pas les bases, on les améliore.

Bien évidemment, ce n’est qu’un avis personnel. Comme vous l’aurez compris, je n’adhère absolument pas à la suppression de cette grande institution française. Je suis pour son évolution, non sa révolution.

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