Le féminin sacré ?

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"Depuis quelque temps, le "féminin sacré" est dans toutes les bouches. Mais de quoi parle-t-on exactement ? D’une idée qui évoque la puissance des femmes et plus largement cette énergie féminine capable de nous propulser aux sommets. Nos explications et nos conseils pour adopter ce mode de vie spirituel" D'après Caroline Michel sur le site aufeminin.

Waouh ! Le féminisme de mon temps vient de prendre un "sacré" coup de dépoussiérage ! Et le "féminisme" actuel à la c... poursuit son chemin. Alors comment occuper les bobos en mal de vivre ? Le "féminin sacré" est apparemment là pour ça. Autant dire aussi que le Coronavirus a donné des idées à certaines.

L'article propose ainsi :

  • Pour se connecter à son féminin sacré, commençons par déconnecter ;
  • Apprenons la solitude ;
  • Écoutons notre cycle, écouter la Lune ;
  • Fions-nous à notre intuition ;
  • Ouvrons notre cœur aux synchronicités ;
  • Stimulons notre énergie créatrice ;
  • Osons les rituels sacrés...

Autre le fait que l'on dirait un prospectus d'une secte tentant de rassembler des fidèles, on pourrait penser également se retrouver en plein Festival de Woodstock.

"Le féminin sacré passe aussi par le groupe"

C'est bien ce que j'avance, c'est une secte...

Mais un peu de démagogie...

"Et le masculin sacré ? "

Démagogie mise de côté :

"Des livres pour aller plus loin et éveiller son féminin sacré."

L'article poursuit :

"Éveillez votre féminin sacré", "Renouez avec votre féminin sacré"… En ce moment, le féminin sacré est partout et fait l’objet de nombreux articles. Mais pas simple de comprendre exactement de quoi il en ressort. Pour faire efficace et accessible, et proposer une définition, disons que le féminin sacré, "The Sacred Feminine" en anglais, est une ressource que nous avons en nous, et qui nous propose de nous connecter à notre essence féminine. Il s’agit, en d’autres mots, de renouer avec sa force féminine, son énergie féminine, la femme originelle. Concrètement, dans la vie de tous les jours, le féminin sacré revient à opérer une transformation en soi pour devenir plus libre. Le féminin sacré propose d’écouter son corps, son intuition, son cœur, pour retrouver toute sa puissance et s’accomplir. Il ne s’agit ni d’un nouveau "truc" de développement personnel ni d’une tendance féministe, mais plutôt d’un mode de vie spirituel, d’un chemin initiatique qui flirte avec une dimension divine et encourage à devenir soi-même."

"The Sacred Feminine", oui en anglais, ça passe mieux ! C'est plus chic et plus vendeur. En outre même si l'auteur de l'article précise qu' "il ne s'agit ni d’un nouveau "truc" de développement personnel ni d’une tendance féministe, mais plutôt d’un mode de vie spirituel, d’un chemin initiatique qui flirte avec une dimension divine et encourage à devenir soi-même", c'est un nouveau "truc" de développement personnel et une tendance féministe un peu quand même.

Retour à la démagogie :

"Les hommes aussi peuvent éveiller leur féminin sacré, puisque chaque individu, indépendamment de son genre, de son orientation sexuelle et de sa sexualité, est animé par une énergie féminine (le yin) et une énergie masculine (le yang). L’une représente l’intuition, la sensibilité, la créativité ; l’autre, la chaleur, la force, l’action."

Euh... Disons que cette définition du yin et du yang est quelque peu basique. C'est un peu plus complexe que cela.

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L'énergie "masculine" et "féminine" pour l'un et l'autre, certes, or il s'agit à la base avant tout de l'interaction indissociable entre l'ombre et la lumière (le mal et le bien) ; c'est-à-dire que l'ombre (le "mal") ne peut exister sans la lumière (le "bien") et vice versa. En résumé, c'est ce que l'on appelle l'équilibre des forces ou énergies négatives et positives. Le "défaut" de l'un complète la "qualité" de l'autre et inversement. En résumé, le mal est nécessaire pour servir le bien et le bien est utile pour servir le mal. C'est pareil pour la physique ; le plus et le moins (sans connotation bien sûr de notion de "bien" ou de "mal") Ce n'est pas ici une notion relative à la morale, mais un concept d'équilibre naturel entre ce que l'on considère de "bon" et de "mauvais". Donc davantage d'une interprétation. Et le véritable symbole du yin et du yang (omis dans la photo de l'article) est le blanc avec une tache noire en son centre et le noir avec une tache blanche en son milieu. L'auteur ne doit pas être bouddhiste apparemment, ou, tout du moins, ne pas connaître son sujet...

Fin de la démagogie, recrutement des adeptes :

"Entrons dans les détails et découvrons comment éveiller son féminin sacré pour se sentir plus entière, heureuse et apaisée, mais surtout aller "au bout de soi", de ses désirs et de ses rêves."

Oh, comme c'est beau !

Aller "au bout de soi"... (Pars donc en solo sur une île ou ailleurs (pas genre Koh Lanta avec un service médical d'urgence en cas de problème ou avec Mike Horn pour te venir en aide) et tu iras au bout de toi...)

Bref... Je ne continue pas de commenter cet article que je vous laisse découvrir... ou pas. Je me permets simplement d'apporter mon opinion que vous devez avoir déjà compris.

Ce féminisme à outrance de grande tendance de nos jours qui se cache derrière ce soi-disant nouveau "mode de vie spirituel" n'empêche pas les droits féminins acquis d'être remis en cause, voire même abolis dans certains pays, et ce de plus en plus. Il n'évite pas non plus l'accélération des violences en tout genre à l'encontre des femmes. La période de confinement en a d'ailleurs été révélatrice. Dans les faits, il produit le contraire. À ma génération, on ne parlait ni de féminin sacré, ni de masculin sacré, mais le respect des sexes était là. Une fille avait moins peur de sortir la nuit dans la rue qu'aujourd'hui, se posait certainement moins de questions sur sa tenue vestimentaire pouvant lui attirer des ennuis ou pas. Elle ne se faisait pas agresser autant dans les transports en commun. Elle ne subissait pas autant de violences... Elle était plus libre. Elle savait surtout mieux se défendre, et avec ses armes à elle non ceux des hommes.

 

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