"Il y a une culture de l’impunité, d’acceptation de la violence et du langage violent contre les femmes dans toute la structure du pouvoir qui soutient cela"
Ce 21 juillet dernier, lors d'une session à la Chambre des Représentants aux États-Unis, l'élue démocrate de la 14ème circonscription de New York Alexandria Ocasio-Cortez a été traitée de "salope" par l'élu républicain, Ted Yoho.
Ce dernier a réfuté ces propos, bien que plusieurs médias affirment avoir été témoins de cette agression verbale. Il s'est exprimé dans la presse : "Marié depuis 45 ans et père de deux filles, je fais très attention aux mots que j’emploie. Ceux qui m’ont été attribués par la presse à l’attention de ma collègue n’ont jamais été prononcés".
Le 23 juillet, au cours d'une intervention au Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez a réagi publiquement à cette insulte :
"Je tiens à préciser que les commentaires du représentant Yoho ne m’ont pas profondément blessée parce que j’ai fait partie de la classe ouvrière. […] Ce genre de langage n’est pas nouveau. J’ai rencontré des mots prononcés par Monsieur Yoho et des hommes qui prononçaient les mêmes mots que Monsieur Yoho alors que j’étais harcelée dans des restaurants. J’ai jeté hors des bars des hommes qui avaient utilisé un langage comme celui de Monsieur Yoho. […] ll y a une culture de l’impunité, d’acceptation de la violence et du langage violent contre les femmes dans toute la structure du pouvoir qui soutient cela. […] Mais ce qui me pose problème, c’est d’utiliser les femmes, nos épouses et nos filles, comme boucliers et excuses pour justifier un mauvais comportement. Monsieur Yoho a mentionné qu’il avait une femme et deux filles. J’ai deux ans de moins que la plus jeune fille de Monsieur Yoho. […] Je suis aussi la fille de quelqu’un. Mon père, heureusement, n’est pas vivant pour voir comment Monsieur Yoho a traité sa fille. Ma mère a pu voir à la télévision l’irrespect de Monsieur Yoho à mon égard sur le sol de ce bâtiment. Et je suis ici parce que je dois montrer à mes parents que je suis leur fille et qu’ils ne m’ont pas élevée pour accepter les abus des hommes."
Avec cette prise de la parole, l'élue démocrate a tenu aussi à démontrer un manque de considération envers un sujet pourtant crucial, celui de la banalisation des insultes faites aux femmes qui ne devrait plus être. Son discours puissant a suscité une réaction vive à travers le monde.
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