Une évolution majeure pour lutter contre le VIH
Actuellement, au vu des circonstances, tout tourne autour du Covid-19. De ce fait, nous avons tendance à oublier les autres virus qui s'avèrent tout autant mortels. C'est le cas du VIH.
Mais une découverte majeure en matière de prévention du VIH vient d'être faite. Lundi 18 mai, les Instituts américains de santé (NIH) ont publié une nouvelle étude concernant un médicament en injection, le cabotegravir, qui serait plus efficace que le comprimé de PrEP (prophylaxie pré-exposition), commercialisé par les marques Truvada et Descovy aux États-Unis, et seul médicament préventif homologué actuellement.
Selon cette étude, relayée notamment par l'AFP ainsi que d'autres journaux et magazines, la prise du cabotegravir en injection toutes les huit semaines serait plus efficace et moins contraignante que la prise quotidienne des comprimés de PrEP qui réduisent déjà à 99% le risque d'infection par le VIH.
Cette étude réunit les résultats préliminaires d’un grand essai clinique lancé il y a plus de trois ans dans sept pays, dont les États-Unis, le Brésil, la Thaïlande et l’Afrique du Sud, auprès d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ainsi que de femmes transgenres, de moins de 30 ans en majorité ; ces groupes étant considérés comme les plus à risque dans l'épidémie de VIH. Un autre essai est en cours sur les femmes.
Ces résultats se basent sur le suivi de plus de 4 500 personnes. La moitié a reçu l’injection tous les deux mois du médicament cabotegravir (avec des comprimés placebo de PrEP), et l’autre moitié a reçu une injection placebo (avec de vrais comprimés de PrEP). Tous les participants ont été ainsi traités par une méthode ou une autre.
50 participants ont toutefois été contaminés par le VIH durant la période, mais de façon inégale, soit 12 dans le groupe cabotegravir, et 38 dans celui du Truvada. Ce qui signifie une efficacité de l’injection supérieure de 69% à celle du Truvada, déjà considéré comme le meilleur défenseur en matière de prévention, notamment aux États-Unis où 200 000 personnes à risque, au moins, le prennent, selon le laboratoire Gilead.
Kimberly Smith, directrice de la recherche et du développement chez ViiV Healthcare (groupe GSK), a d'ailleurs déclaré à ce sujet : "Nous sommes très satisfaits des résultats, non seulement en raison de la forte efficacité du cabotegravir, mais aussi car nous avons démontré la haute efficacité dans une étude qui représente de façon adéquate les populations les plus démesurément frappées par le VIH : les MSM (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) noirs aux États-Unis, les jeunes MSM partout dans le monde, les femmes transgenres."
Devant ces résultats très positifs, les responsables de l’essai clinique ont décidé de mettre fin prématurément à l’essai en aveugle afin que tous les participants puissent bénéficier de la méthode la plus efficace, l’injection.
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