Donald va mal


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Retour sur les aventures de notre petit Donald qui pourraient rivaliser avec Les Malheurs de Sophie ou encore Martine.

Mis en accusation par les Représentants, il revient désormais aux Sénateurs d'organiser son procès en destitution. Ce procès devrait débuter en janvier. Des élus démocrates de la Chambre des représentants, sous bonne escorte, quitteront l'aile sud du Capitole afin de rejoindre son aile nord, munis de l'acte d'accusation du Président. Ils joueront le rôle de procureurs en lisant les deux chefs d'accusation retenus contre lui : "abus de pouvoir" et "entrave au travail du Congrès".

Effectivement, le Président aurait demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le démocrate Joe Biden, l'un de ses rivaux potentiels à la présidentielle de 2020, et exercer des pressions afin d'obtenir ces renseignements notamment en gelant une aide militaire destinée à ce pays en crise ouverte avec la Russie. À la révélation de ces faits, il aurait ensuite entravé l'enquête du Congrès en interdisant à ses conseillers de témoigner ou de fournir des documents.

Les 100 sénateurs seront alors appelés à leur tour à jouer les rôles de juges et de jurés. Le président de la Cour suprême des États-Unis, John Roberts, arbitrera le procès. Quelques semaines plus tard, ces derniers jugeront de la culpabilité ou pas du Président. Pour que la destitution soit prononcée, une majorité qualifiée des deux tiers doit être atteinte, soit 67 sénateurs votant en faveur de la destitution. Or, les démocrates ne sont que 47.

La Constitution américaine est très succincte en matière de destitution. La Chambre des représentants est en charge de l'enquête à mener et de mettre le président en accusation, "impeachment", en cas de "trahison, corruption ou autres crimes et délits sérieux". Le Sénat le juge ensuite à une majorité des deux tiers lors d'un procès présidé par le chef de la Cour suprême. Pour le reste, le Sénat décide de la durée et de la modalité des débats.

Bien qu'il apparaisse que le Président passera à travers les gouttes, puisque le Sénat est ainsi majoritairement républicain, le verdict pourrait surprendre.

Après le vote historique de la Chambre sur la mise en accusation du Président, devenant ainsi le 3e Président américain après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 à être mis en accusation, le républicain Richard Nixon, pris dans le scandale du Watergate, ayant préféré démissionner en 1974 avant de subir le même sort, la chef démocrate Nancy Pelosi a réclamé au Sénat un "procès juste", menaçant de retarder la transmission du dossier d'accusation tant qu'elle n'aurait pas eu un minimum de garanties. Quant au chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, il a sollicité la convocation de quatre proches du Président, dont l'ancien conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, ou son chef de cabinet Mick Mulvaney, n'ayant pas été autorisés à témoigner à la Chambre des représentants. Afin de valider ces auditions, l'opposition minoritaire n'a alors besoin que d'une majorité simple de 51 voix. L'objectif n'est donc pas complètement inaccessible si quelques républicains se joignent aux démocrates sur ce point.

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