Style de vie...
Téléphone portable nouvellement sorti, iPad, iPhone dernier cri, tablette tactile, écran de télévision grand format, ordinateur portable pour chaque membre de la famille... font partie du quotidien de beaucoup. Beaucoup qui travaillent, en ne touchant que le salaire minimum, se rendent au food truck, dans un bistro, une petite brasserie ou se font livrer un menu à leur bureau, parce que ce n'est plus à la mode de se préparer un sandwich ou un repas à la maison pour l'emporter ensuite à son boulot, parce que le temps manque, parce que c'est beaucoup moins cher quand même, donc en plus de faire ringard, ça fait radin, parce que n'importe quelle excuse est bonne... Et beaucoup défilent dans les rues pour se plaindre d'un pouvoir d'achat restreint.
Médecine générale gratuite, sécurité sociale et CMU à disposition sans verser un centime d'euro, dentiste, ophtalmo également gratuits. Aides au logement, à l'éducation (prime de rentrée scolaire, etc.), prime de Noël, réduction du prix de l'abonnement de l'eau, du gaz, de l'électricité, allocations familiales... pour les sans revenus ou les plus modestes. Mais beaucoup en veulent encore.
Beaucoup ont pleuré, se sont offusqués, ont été meurtris, ont été même dévastés lorsque la cathédrale Notre-Dame de Paris a été ravagée par un violent incendie. Mais peu ont pleuré, ont été offusqués, meurtris ou dévastés lorsque des véhicules mobiles divers ont été incendiés lors des manifestations des samedis, voire des dimanches. Peu ont ressenti des émotions similaires quand des bâtiments historiques (arc de triomphe...), tout autant symboliques de notre patrimoine culturel, ont été tagués, abîmés au cours de ces mêmes manifestations. Des commerces détruits, des rues délabrées, dont des morceaux ont été arrachés, des rixes entre force de l'ordre et manifestants... Beaucoup qui fustigent contre le pouvoir politique en place pour déplorer leur condition de vie en causant la fermeture de petits commerces, et par conséquent en envoyant des employés de la même condition de vie que la leur au chômage.
Beaucoup qui souhaitent du changement sans vouloir faire partie de ce changement. Un esprit collectif pour lutter contre le réchauffement climatique qui jette ses ordures dans les forêts, sur les plages, qui laisse ses déchets dans les caddies de supermarché ou sur le bitume du parking, parce que c'est fatiguant de marcher 5 mètres pour les jeter dans la poubelle qui leur est destinée. Des voitures qui se garent sur des places réservées aux handicapés, parce qu'elles sont plus près des portes du magasin et que c'est tout autant éreintant de marcher quelques mètres de plus. D'ailleurs si beaucoup pouvaient se garer directement dans le hall d'une galerie commerciale, ils le feraient. Idem pour déposer les gamins à l'école, dont les pauvres petits chéris ne peuvent pas marcher 10 mètres, car ils ont parfois toute une grande cour de récré d'à peine 100 m2 à traverser. Alors beaucoup bloquent la circulation en s'arrêtant en plein milieu de la route, sans mettre le clignotant pour signaler l'arrêt ; c'est une option qui est devenue de plus en plus facultative de nos jours. Beaucoup oublient aussi qu'il faut stopper au feu rouge, qu'un céder le passage est par définition laisser passer l'autre. Quant à la priorité au niveau des ronds points, n'en parlons pas, et des voitures qui doublent à coup à gauche, à coup à droite sur l'autoroute, parlons-en encore moins...
Une insatisfaction d'un peuple qui ne sort de son hexagone que s'il en est contraint. Un peuple qui vit dans sa bulle et sous bulle en palabrant sur la misère du monde devant sa télé et qui se réconforte quand il donne un paquet de riz ou de lait en poudre à un pays pauvre qui n'a pas d'eau potable. Beaucoup qui s'attristent de la situation des sans-abri, mais qui ignorent ou changent de trottoir lorsqu'ils croisent un clochard sur son chemin. Beaucoup qui s'insurgent contre la situation disetteuse de son prochain, mais qui ne se sacrifient pas d'une boîte de raviolis à offrir à la banque alimentaire, parce que d'autres le font déjà, alors pourquoi en rajouter...
Beaucoup qui ne seront vraiment pas contents de lire cet article en s'insurgeant sur son manque de tolérance. Mais peu le comprendront, ils sauront que droits et devoirs sont liés, la tolérance et l'empathie ne sont pas synonymes d'anarchie, les responsabilités de l'un ne sont pas les responsabilités de l'autre. Le tout un chacun a son propre rôle à jouer dans sa sphère privée afin d'améliorer la sphère publique. Rejeter sans cesse la faute de l'un sur l'autre et vice versa, incomber autrui de ce qui relève de sa propre obligation ne permettra pas notre monde à devenir meilleur... Et le changement, c'est avant tout par une remise en question de soi et donc par soi qu'il commence.
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