Fonctionnaire contraire au fonctionnel
Tandis que le mouvement des gilets jaunes poursuit son chemin de lutte, à juste titre ou pas, à chacun son opinion, mon combat, lui, a commencé il y a un peu plus de deux mois maintenant.
La guerre avec les fonctionnaires, plus particulièrement de la CPAM, a été déclarée.
Ceci dit, je vous rassure, que les fonctionnaires soient français, anglais ou autres, ils sont tous les mêmes. À croire qu'il existe un gène propre à eux. C'est peut-être d'ailleurs le seul corps professionnel unitaire. Les fonctionnaires sont internationaux. Les lenteurs administratives aussi.
À mon arrivée en France, il a fallu que je me réinscrive donc à la sécurité sociale. Ayant pris soin de conserver ma carte vitale durant mon expatriation en Angleterre, je pensais alors, naïvement, qu'en un mois tout au plus mon inscription serait validée.
Que nenni !
Première démarche dans une agence de la CPAM proche de chez moi, sans être venue les mains vides, mais en possession du document d'inscription trouvé sur son site Internet, rempli et accompagné des pièces jointes requises, et bien entendu de mon ancienne carte vitale. Une employée pas très aimable me reçoit. Elle me dit que ma carte vitale n'est plus bonne. Elle a plus de 5 ans et sa réactivation n'est plus possible. Je dois faire la demande d'une nouvelle. Mais celle-ci ne pourra s'effectuer que lors d'une seconde démarche. Hé oui, les fonctionnaires sont comme ça, chaque chose en son temps ! Impossible d'établir plusieurs choses à la fois afin de faciliter la chose ! Car comme tout le monde le sait bien, trop de choses tuent la chose.
Cette employée refuse également mon dossier. En cause, un document manquant. Papier que j'aurais pu lui transmettre via la Poste ou mail par la suite. Ce n'est pas envisageable, me rétorque-t-elle. La France n'est pas l'Angleterre. À chaque pays, ses codes. En clôture de ce charmant échange, l'employée m'informe de l'inutilité d'un autre déplacement. Je dois juste envoyer mon dossier COMPLET, insiste-t-elle sur ce point, par courrier postal. Après réception de celui-ci par le service d'inscription, je recevrai dans ma boîte aux lettres une demande à compléter pour une nouvelle carte vitale.
Je repars alors penaude avec mon dossier et ma carte vitale sous le bras, après plus d'une heure d'attente et un entretien d'à peine deux minutes.
En toute bonne élève disciplinée que je suis, j'applique ensuite les consignes à la lettre. Je vérifie plusieurs fois qu'aucun papier ne manque et j'envoie par courrier postal en tarif prioritaire mon dossier. Un mois passe, toujours rien à l'horizon de ma boîte aux lettres. Je décide de contacter la CPAM par téléphone afin de savoir ce qu'il est advenu à mon dossier. Une semaine avant de parvenir à avoir enfin un interlocuteur au bout du fil ! Tout aussi charmant que sa collègue, ce monsieur m'indique qu'il n'est pas habilité à me fournir le renseignement. Je dois retourner à l'agence à laquelle j'ai envoyé mon dossier pour en savoir plus.
Je me déplace à nouveau à cette dite agence. Arrivée à l'heure d'ouverture matinale près de ce bureau de la CPAM, je vois une longue file d'attente devant les portes. Deux femmes surgissent alors hors de son entrée pour prévenir la foule que les employés de la CPAM ne sont pas là et ne viendront pas.
Petit aparté. L'agence de cette CPAM sont des locaux loués en partage avec le bureau de la Mission locale. La CPAM à droite, la Mission locale à gauche, une fois à l'intérieur. La Mission locale ouvre tous les jours du lundi au samedi. Mais pas la CPAM qui n'ouvre que le mardi et le vendredi avec bien sûr des horaires de bureau.
Ces deux femmes, très gentilles, elles, employées à la Mission locale, nous notifient donc que ce vendredi, elles n'ont vu aucun personnel de la CPAM, et sans trop nous donner de détail, persistent à nous répéter que personne de la CPAM ne se déplacera. Nous devrons revenir tous le mardi suivant.
Youpi !
Un peu lasse de cette situation, je prends une décision radicale, celle de reconstituer mon dossier et de l'envoyer en recommandé avec accusé de réception à une autre agence de la CPAM.
Au bureau de poste, je retrouve mon adorable postière (sans ironie) qui m'avise que la CPAM de laquelle Mériel dépend est en fait celle à qui j'envoie présentement mon dossier, la CPAM de Cergy-Pontoise, non celle de Beaumont-sur-Oise, l'agence à laquelle je m'étais ainsi rendue. Interloquée par la nouvelle, je la remercie de l'information, en précisant quand même qu'aucun fonctionnaire de la CPAM avec qui j'ai échangé n'a été fichu de me dire que je ne m'adressais pas à la bonne CPAM. J'en ai alors conclu que mon dossier avait dû partir à la benne. Merci la CPAM de m'aider au maintien de ma forme ! Au moins, je fais du sport !
Aujourd'hui, je suis au point de départ. Mon dossier est certes envoyé à la bonne agence, mais toujours pas de nouvelles. Je vais donc repartir en guerre pour remporter ce foutu trophée de la victoire : ma couverture sociale !
À suivre...
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