L'Isle-Adam
Comme je vous l'ai plus ou moins évoqué hier, L'Isle-Adam fut une très belle découverte. Malgré un temps gris persistant durant ce court séjour, les températures estivales, elles, n'ont pas fléchi.
Cette ville francilienne du centre nord du Val-d'Oise située sur la rive gauche de l'Oise est à une petite trentaine de kilomètres au nord-nord-ouest de Paris, une dizaine au nord-est de Pontoise et une bonne quarantaine au sud de Beauvais. Elle rassemble avec Parmain, sa commune voisine de la rive droite de l'Oise, une petite agglomération d'environ 16 000 habitants, dont les siens propres s'appellent les Adamois, Adamoises.
Perle de L'Île-de-France, elle se love entre la forêt domaniale et l'Oise. Son histoire riche fait d'elle aujourd'hui un prospère chef-lieu de canton à l'extrême nord de l'aire urbaine parisienne, aux portes du parc naturel régional du Vexin français, du Pays de France et de la Picardie.
De l'an Mille à la Révolution française, les seigneurs de L'Isle-Adam, de Villiers de L'Isle-Adam, de Montmorency et les princes de Bourbon-Conti ont apprêté cette ville d'allures d'un petit Versailles. Même si la Révolution a effacé la plupart de leurs traces, ce "Paradis terrestre", comme l'appelait Honoré de Balzac, y ayant séjourné, a toutefois conservé son patrimoine artistique et historique. Parmi ces personnages hauts en couleurs, le célèbre paléontologue et ancien Gouverneur général de la Côte d'Ivoire, l'abbé Henri Breuil, y a vécu les dernières années de sa vie, l'officier et explorateur de l’Afrique de l'Ouest ainsi qu'administrateur colonial français, Louis-Gustave Binger, y est décédé, l'écrivain, poète, journaliste et parolier français, Francis Carco, s'y est installé quelques temps, le "célèbre carrossier parisien, et le château du Parc, dit de la Commanderie", Charles Binder, y est devenu châtelain et maire, le peintre Jules Dupré qui y est mort, et encore bien d'autres.
Mais L'Isle-Adam est aussi un lieu où la nature est protégée. Soucieuse dans la volonté de préserver son patrimoine arboré, ses plates-bandes, pelouses et massifs fleuris, elle s'est vue récompensée par l'obtention puis la conservation du titre de la 3e fleur du concours régional des villes fleuries pour son cadre de vie. Les espaces verts, entretenus par les 13 jardiniers municipaux et le chef de service, sont passés de 10 hectares (ha) en 1971 à 105 en 2016. L'Isle-Adam, Ville-parc, dénombre plus de 3 500 arbres, dont 12 000 m de haies taillées, 3 000 m2 de massifs fleuris et 2 000 arbres d’alignement élagués tous les 3 ans. Elle comprend également de nombreux étangs, des bords de l'Oise aménagés pour une promenade avec des passerelles en bois reliant l'île de la Cohue, et bientôt elle pourra s'enorgueillir d'un port fluvial.
De plus, elle est riche de bâtiments les plus somptueux les uns que les autres, notamment le Pavillon chinois du 18e siècle (que je n'ai eu le temps de visiter), l'église de la fin du 15e siècle (Saint-Martin de l'Isle-Adam*) avec ses splendides vitraux (que je n'ai pas pu photographier en raison d'une messe qui se déroulait à ce moment-là), le presbytère néo-gothique, la mairie style Renaissance et son annexe Castelrose, jolie maison bourgeoise du centre ville, le château Conti et son parc dans l'île du Prieuré, le musée Louis-Senlecq (d'arts et d'histoire) dans un bâtiment du 18e siècle et de nombreuses statues, comme la sirène "Evila" dans les bras du Cabouillet (signifiant que l'on venait dans ce bras de l'Oise remuer la vase, la cabouiller, afin d'attirer le poisson pour une bonne pêche), "SIARAM" dans l'allée Le Nôtre réalisée par Jean Marais, ou encore les "Premiers pas de danse" sur les bords de l'Oise près des écluses.
Dernier point surprenant, son célèbre pont en pierre du Cabouillet résiste depuis plus de 500 ans à toutes les calamités ; guerres, inondations, etc.
*Église Saint-Martin de L'Isle-Adam, classée Monument Historique le 8 décembre 1941 : "Alors que sa construction n'est pas encore achevée, l'église est consacrée le 14 juillet 1499 par Louis de Villiers de l'Isle-Adam, évêque du diocèse de Beauvais dont dépendait alors la paroisse de l'Isle-Adam. Ce prélat était le frère cadet du châtelain des lieux, Antoine de Villiers de l'Isle-Adam. À partir de 1537, le Connétable Anne de Montmorency poursuit la construction. En 1539, la nouvelle église devient siège de la paroisse au détriment de l'ancienne église de Nogent, alors en mauvaise état et trop petite pour accueillir tous les fidèles. Le 1er octobre 1567, en présence du Connétable, l'église est consacrée une seconde fois, par Monseigneur Philippe Le Musnier, remplaçant le Cardinal de Châtillon Odet de Coligny, évêque de Beauvais. Au cours de la nuit de Noël 1661, un violent incendie ravage l'église. Le prince Armand de Bourbon-Conti la fait rapidement restaurer. Le 2 août 1777, le cercueil du prince Louis-François de Bourbon-Conti est transféré dans la crypte de la chapelle funéraire construite par son fils. En 2010, cette crypte est redécouverte à l'occasion d'importants travaux intérieurs de l'église et, est mise en valeur à l'attention des visiteurs. À la Révolution, l'église fait l'objet de dégradations de la part de révolutionnaires adamois. Il faudra attendre le ministère de l'Abbé Grimot (1848 - 1885) pour que l'église soit entièrement restaurée (portail, nouveau clocher, adjonction de la chapelle de la Vierge...), équipée de beaux vitraux réalisés par le maître verrier parisien Gaspard Gsell et dotée d'un mobilier de valeur. Enfin, entre les années 2000 et 2011, a été entreprise une importante campagne de restauration sur ce superbe édifice Renaissance à réminiscences gothiques : nettoyage et réfection de la façade nord et du chevet, remplacement de la couverture de la nef et des bas-côtés, installation d'un chauffage par le sol..."
Enfin, dans cet écrin de douceur et de bien-être, situé donc à 30 minutes à peine de Paris et de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, se trouve La Villa de L’Écluse, un magnifique hôtel-restaurant dans lequel j'ai ainsi séjourné pendant cette courte escapade française et que je vous invite à découvrir dans l'article qui suit...
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