USA : les enfants migrants enfermés dans des cages
Les employés du service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis avaient révélé au grand jour dans une vidéo l'affreuse réalité de la politique migratoire mise en place par Donald Trump qui avait affirmé une "tolérance zéro". Une vidéo dans laquelle apparaissent des enfants et adolescents séparés de leurs parents et détenus dans des cages pendant plus de 22 heures par jour.
Une vidéo provenant du centre de détention de McAllen au Texas avait ainsi montré plus de 2 300 enfants et adolescents, séparés de leurs parents qui tentaient de rejoindre le sol américain par la frontière mexicaine, enfermés dans des cages en fer grillagées. Entassés comme du bétail, ils dorment à même le sol, se couvrant de papier aluminium pour se maintenir au chaud durant la nuit. Et une seule heure leur est accordée hors de ces cages pour se dégourdir les jambes dans la journée.
Ces images et enregistrements audio qui scandalisent tout le pays depuis un moment ont conduit le Président à concéder sur sa politique en matière de migration. Une réunion à huit clos avec les élus Républicains du Congrès a eu lieu ce mercredi 20 juin. Le Président a signé un décret visant à garder les familles réunies arrêtées à la frontière. Mais ce n'est pas sans demander une contrepartie. Bien qu'il active les parlementaires à adopter une proposition de loi sur l'immigration afin de mettre un terme à ces situations, il souhaite toutefois un durcissement des mesures pour lutter contre l'immigration.
Des situations qui découlent directement de sa politique ferme vis-à-vis des migrants. "Le gouvernement a décidé de poursuivre pénalement, de manière systématique, toute personne majeure qui passerait la frontière sans papiers, avant même l'inspection du dossier de demande d'asile. Ne pouvant être envoyés en prison, les mineurs sont placés en centre d'hébergement pendant que les adultes sont détenus par la police des frontières", a-t-il été rapporté dans Le Figaro.
Face à cette réaction vive des citoyens américains outrés par cette façon dont sont traités les migrants, Trump impuissant s'est alors retourné vers les parlementaires estimant que seule une nouvelle législation pouvait résoudre la situation. Il s'est exprimé sur Twitter en déclarant que c'était le travail du Congrès de "changer des lois obsolètes et ridicules".
En échange du rassemblement des familles, Trump a remis sur le tapis la construction de son fameux mur sur la frontière mexicaine en sollicitant les élus à ce que de nouveaux financements soient alloués et que les chiffres de l'immigration légale soient abaissés. Il a aussi réaffirmé son idée sur Twitter : "Si vous n'avez pas de frontière, vous n'avez pas de pays !".
Cependant, Trump n'a toujours pas pris de décision sur les différentes propositions de loi dans les mains des Républicains. "Au Sénat, les parlementaires conservateurs préparent un texte qui permettrait aux familles d'être détenues ensemble et d'être jugées en priorité par les tribunaux. À la Chambre des représentants, deux textes rivaux sont à l'étude. Un premier, nuancé, offre une possibilité de légalisation pour des jeunes immigrés tout en fournissant des fonds pour la construction du mur. Un autre, plus dur, prévoit de durcir les contrôles sur l'emploi des travailleurs immigrés", a-t-il été renseigné dans Le Figaro.
Malgré la pression de Trump, il n'est pas certain que la majorité conservatrice arrive à l'adoption de sa loi sur l'immigration. Un autre enjeu majeur est également à prendre en considération. Les conséquences sur les élections de mi-mandat prévues en novembre prochain, souvent compliquées pour l'exécutif en place. Craignant donc de perdre leur siège, certains élus Républicains prétextent cette situation pour ouvertement se distancer de Trump.
Trump essuie un autre retour de bâton de sa mauvaise politique en la matière, rapporté sur Franceinfo. Une dizaine d’États américains, dont Washington, Californie, New Jersey, Massachusetts, Maryland, Nouveau-Mexique, Pennsylvanie, Iowa ou encore l'Illinois, va poursuivre l'administration Trump pour sa politique migratoire. Le procureur général de l’État de Washington, Bob Ferguson, qui l'a annoncé ce jeudi 21 juin, a ainsi déclaré dans un communiqué : "C'est une politique aberrante, cruelle et anticonstitutionnelle […] nous allons y mettre un terme". Il a également dénoncé le "chaos" provoqué par cette politique de séparation des familles et le décret signé ce 20 juin qui selon lui "cherche à détenir de manière indéfinie les enfants et leurs parents et continue à poursuivre pénalement les demandeurs d'asile". Il a tout autant déploré les "conditions inhumaines et horribles" dans lesquelles vivent ces migrants dans les centres de détention de la police de l'immigration et des frontières. Un manque de contact, parfois durant des semaines, entre les mères et les enfants dont elles ont été brutalement séparées à la frontière.
Enfin, d'autres États pourraient suivre...
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