La viande du futur à base de cellules d'animaux
Amis épicuriens, amies épicuriennes, abstenez-vous de lire ce qui va suivre au risque de vous provoquer une apoplexie !
Des startups projettent de révolutionner la consommation de viande en proposant des alternatives à celle-ci, à base de cellules animales cultivées en laboratoire.
En 2013 déjà, Mark Post, un scientifique néerlandais de l'Université de Maastricht, avait conçu le premier hamburger de synthèse, qui avait été baptisé "Frankenburger". Depuis des startups ont suivi le mouvement.
En Israël, la startup Aleph Farms s'est récemment enorgueillie de la création du projet SuperMeat, lequel promet des morceaux de poulet à partir de cellules prélevées "sans douleur". Sur son site, il est précisé qu'après ce prélèvement les cellules sont reproduites en laboratoire pour réaliser une viande à l'aide de la technologie 3D. Cependant, aucune information n'indique la manière dont ces cellules sont prélevées sur l'animal vivant. La compagnie Future Meat Technologies basée à Jérusalem garantit, elle, une production de muscles et de graisse non génétiquement modifiés.
Quant à la société Memphis Meats, siégeant à San Francisco en Californie aux États-Unis, elle se concentre sur du bœuf, du poulet et du canard en laboratoire. À l'image du projet SuperMeat, cette viande dite "propre" est créée à partir de cellules prélevées et cultivées en laboratoire. Sa production n'utiliserait qu'environ 1 % de la terre et 10 % d'eau utiles à l'agriculture animale classique. L'entreprise JUST Clean Meat affirme de son côté fournir du poulet à partir de cellules prélevées sur une plume ! Josh Tetrick, le fondateur de cette startup a tenu à expliquer : "De la même manière que l'on fait fermenter la bière, on met ces cellules ensemble, elles se reproduisent plusieurs fois et à la fin, on obtient de la viande hachée".
Bien que le coût de toutes ces productions soit encore trop élevé et ne permette ainsi pas de rendre disponible un produit à la vente, certains spécialistes envisagent toutefois une commercialisation dans les 5 ans à venir.
Mais aussi, ces technologies suscitent de plus en plus l'intérêt d'investisseurs. C'est le cas d'ailleurs de la startup californienne qui a réussi à convaincre Bill Gates, l'entrepreneur britannique Richard Branson, connu grâce à ses succès avec sa marque Virgin Group, et l'ancien PDG de General Electric, Jack Welch. L'industrie agro-alimentaire, ne voulant pas être à la traîne de l'innovation, se lance également sur le terrain, comme Tyson Foods, le premier exportateur de bœuf américain, siégeant à Springdale en Arkansas, qui a pris des parts dans Future Meat Technologies et Memphis Meat, dont l'entreprise américaine Cargill, spécialisée dans la fourniture d'ingrédients alimentaires et le négoce de matières premières, s'est invitée au capital de cette dernière.
Ces nouvelles startups affichent ainsi la volonté de changer durablement le système de production de la viande en évitant d'élever et de tuer des animaux. En dépit de pouvoir vendre une viande naturelle, elles avancent l'argument d'une limitation des émissions de gaz à effets de serre ; la culture de cellules in vivo générant beaucoup moins de méthane que les flatulences des ruminants, et d'une utilisation moindre de ressources naturelles.
En résumé, remplacer de la m... par de la m...
Adieu donc veau, vache, cochon, couvée...
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