Google s'engage dans l'armée...


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Révélé par le site américain Gizmodo qui a mené l'enquête, un partenariat a été conclu entre Google et le Département de la Défense des États-Unis dans un projet d'intelligence artificielle. L'entreprise de la Silicon Valley s'est engagée auprès de l'armée américaine à mettre à son service ses technologies d'intelligence artificielle afin d'analyser un nombre important de vidéos réalisées par ses drones espions. Cette collaboration, sur l'initiative de Elon Musk, patron très médiatique de Tesla, et Mustafa Suleyman, cofondateur de la société Deepmind Technologies spécialisée dans l'IA ayant intégré l'entreprise Alphabet (maison mère de Google) en 2014, n'a pas été vraiment bien perçue au sein même de la firme.

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Cette nouvelle a eu l'effet d'une bombe parmi les employés de Google. Scientifiques et experts des technologies du monde entier, s'interrogent sérieusement sur l'utilisation de cette intelligence artificielle par l'armée. Une centaine d'entre eux a lancé un appel aux Nations Unies en 2017 pour interdire les armes autonomes.

Ce projet très controversé, baptisé Maven, connu aussi sous l'appellation de Algorithmic Warfare Cross-Functional Team (AWCFT) signifiant "Équipe inter-fonctionnelle de guerre algorithmique", est un programme émis en urgence par le Département de la Défense en avril 2017 afin qu'il soit le plus rapidement opérationnel.

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L'objectif premier est de développer des technologies d'apprentissage automatique, dites machine learning, permettant d'analyser la multitude d'informations vidéos collectée par les drones de surveillance de l'armée. Une quantité telle qu'il est quasi impossible qu'elle puisse être traitée par l'Homme, raison pour laquelle l'armée veut confier la tâche à une intelligence artificielle.

Il s'agit d'une technologie de vision par ordinateur capable d'identifier automatiquement des véhicules ou tout autre objet intéressant l'armée au sein de 38 catégories. Elle permet ainsi de suivre les déplacements d'un individu. Sa mise en place date de décembre 2017 dans la lutte contre l’État islamique.

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Or, de nombreux spécialistes craignent que l'utilisation de l'IA dans ce domaine produise des dérives considérables. En 2016 d'ailleurs, un article sur le site de l'ONG ProPublica a dévoilé l'emploi de logiciels à travers tout le pays, afin de prévoir la récidive de criminels à partir de photos, accablant de façon arbitraire les individus noirs.

Face au déferlement de ses employés totalement opposés à une telle alliance, Google s'est défendu en affirmant que sa contribution ne serait pas directement liée au combat, au point de vue offensif. Argument qui n'a convaincu personne. Sachant que l'ancien patron de Google, puis d'Alphabet, Eric Schmidt, tout en demeurant directeur au sein du conseil d'administration de la firme de Mountain View, a démissionné de son poste en décembre 2017 afin de prendre la direction du comité d'experts conseillant le département de la Défense sur les apports de l'IA dans l'armée, Defense Innovation Board.

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Selon The Wall Street Journal, le Département de la Défense des États-Unis a dépensé près de 7,5 milliards $ dans des domaines liés à l'intelligence artificielle en 2017. Et selon le site Gizmodo qui a interrogé un porte-parole, Google conscient du caractère controversé de l'utilisation de sa technologie dans le domaine militaire, certifie une mise en place de garde-fous et d'une politique adaptée. Peut-être pour ne pas rendre caduque sa célèbre et historique devise : "Don't be evil", "Ne soyez pas mauvais" ?

Affaire à suivre...

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