Contraception et droit à l'IVG dans le monde
Nous sommes à l'aube du 21e siècle avec son lot de technologies qui évoluent sans cesse, des techniques scientifiques innovatrices dans tous les domaines au développement de l'intelligence artificielle, mais où en sont les droits fondamentaux humains de la femme en matière de contraception et d'avortement dans le monde ?
Des chercheurs du Guttmacher Institute à New York aux États-Unis ont réalisé une étude coordonnée sur l'avortement qui a été notamment publiée dans The Lancet en 2016. The Guttmacher Institute (anciennement The Alan Guttmacher Institute) est un institut de recherche qui apporte des statistiques sur le contrôle des naissances et l'avortement aux États-Unis ainsi que dans le monde. Les recherches statistiques qu'il a accomplies durant près de 50 ans sont considérées dans le milieu scientifique. Son action a montré que les données scientifiques, si elles sont obtenues, analysées avec fiabilité, présentées de façon compréhensible et diffusées en temps réel, peuvent avoir une influence sur les politiques de la santé publique, les programmes électoraux et les pratiques médicales.
CONTRACEPTION
"Plus de 80 % des grossesses non désirées se produisent chez des femmes qui n'ont pas accès aux méthodes modernes de contraception, et bon nombre d'entre elles se terminent par des avortements", a expliqué Gilda Sedgh du Guttmacher Institute, coordinatrice de l'étude. Elle a de même précisé que les taux d'avortements les plus élevés s'observaient dans les zones où ils étaient interdits. Cela amène ces femmes à risquer leur vie, comme l'a souligné Diana Greene Foster de l'Université de Californie : "On n'empêche pas les avortements en les criminalisant, mais on conduit les femmes à recourir à des services ou à des méthodes illégales".
Il a été aussi constaté que l'Europe est la région où le recours à l'IVG a le plus baissé. Il a été divisé par 2 entre 1990-1994 et 2010-2014. En revanche, il a peu évolué en Afrique et en Asie entre ces deux périodes.
Quant aux femmes des pays à la législation très restrictive, elles se tournent vers des nouvelles méthodes. L'ONG Women on Waves, d'ailleurs, propose de leur délivrer une téléconsultation médicale, puis leur adresser par envoi postal le médicament Misoprostol permettant l'avortement jusqu'à 12 semaines.
IVG
En France, la situation évolue doucement. De plus en plus de femmes en âge de procréer font appel à d'autres moyens contraceptifs au détriment de la pilule, grâce à la loi Veil de 1974 qui a légalisé l'IVG.
Un meilleur accès à la contraception a eu également pour résultat une baisse du nombre d'avortements pratiqués dans les pays développés, tel que l'a révélé une étude de l'INED.
Selon l'étude du Guttmacher Institute, en moyenne 1 grossesse sur 4 dans le monde a abouti à une interruption volontaire de grossesse entre 2010 et 2014. Outre la fracture nord-sud des pays en développement, le taux le plus élevé est en Amérique Latine, alors que les législations sur l'avortement y sont pourtant très restrictives.
Dans l'ensemble des pays de l'Union Européenne, sauf Malte, ce droit à l'avortement, de manière plus ou moins restrictive, est autorisé.
Mais, alors que l'Irlande autorisait en 2013 le droit à l'IVG, l'avortement fera cependant l'objet d'un référendum fin mai de cette année, ainsi que l'a annoncé le Gouvernement le 29 janvier. Il est toutefois à rappeler que le droit à l'avortement en Irlande est accordé seulement si la poursuite de la grossesse est un "risque réel et substantiel" pour la vie de la femme. Le viol, l'inceste ou encore la malformation du fœtus ne constituent pas des raisons légales d'avorter. Par conséquent, dans ces cas, cette intervention, donc illégale, est passible d'une peine d'emprisonnement de 14 ans.
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