La contraception masculine


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Si un domaine se définissait comme principalement réservé à la femme c'était bien celui de la contraception. Il a toujours été estimé qu'il incombait à la femme le rôle principal de se protéger afin d'éviter une grossesse non désirée. Hormis le préservatif alloué à la base à l'homme, mais dont son emploi premier ne se destinait pas à la même protection, et préservatif qui ceci dit existe depuis un certain temps maintenant pour la femme, la contraception ne faisait pas partie des soucis majeurs de l'homme.

Cependant il y a déjà trente ans que la contraception masculine est devenue un sujet de préoccupation de recherche. De plus en plus les scientifiques se penchent sérieusement sur la question. Bien que celle-ci demeure encore loin d'être adaptée à l'homme en raison des effets secondaires lourds révélés par des essais cliniques récents, elle laisse toutefois apparaître des avancées prometteuses.

C'est notamment avec cette récente découverte plus qu'inattendue. Alors que l'équipe de Michel Aurrand-Lions au centre de recherche en cancérologie de Marseille travaillait sur l'implication d'une protéine sur le développement du cancer (leucémie), elle a découvert son rôle dans la spermatogenèse, ainsi une piste encourageante pour le développement d'un contraceptif masculin. Leurs résultats ont d'ailleurs été publiés dans le journal PLOS Genetics. Les chercheurs ont déclaré : "Le cœur de nos travaux consiste à comprendre si l'absence de certaines protéines, comme la protéine JAM-C, explique l'évolution de cellules souches du sang vers une forme cancéreuse. Or, après avoir développé un modèle de souris qui n'expriment pas le gène codant pour la JAM-C, nous avons observé que tous les mâles étaient stériles".
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Afin de mieux appréhender cette découverte, les scientifiques ont collaboré avec l'équipe de chimie biologie et biologie structurale intégrée, sous la direction du Professeur Xavier Morelli. Ils ont tenté d'établir un premier modèle de traitement en vue d'inhiber de façon transitoire la fertilité. Ils ont alors découvert une seconde protéine, la GRASP55, ayant une interaction avec la JAM-C, interaction se révélant essentielle pour la polarisation des spermatozoïdes en cette forme de têtard. Et en freinant le processus physiologique du gène GRASP55, ils ont à nouveau constaté que les mâles étaient stériles.

Mais aussi, afin de permettre à cette stérilité de n'être que transitoire, ils ont cherché une molécule capable de s'insérer entre les deux protéines et de bloquer par conséquent le bon développement des spermatozoïdes. Ils ont découvert la graspine entraînant chez la souris le blocage transitoire de la spermatogenèse lié à une bonne tolérance. Néanmoins, la graspine se montre trop instable pour envisager un futur thérapeutique. Selon Michel Aurrand-Lions, "des molécules plus stables doivent maintenant être développées à partir de ce motif de base".

Enfin, malgré cette découverte très prometteuse, le cancérologue lègue la poursuite de ces travaux à d'autres équipes que la sienne, préférant poursuivre ses recherches dans son domaine, les cellules du sang, tel qu'il a conclu : "L'inhibition de l'interaction entre JAM-C et GRASP55 pourrait également intervenir dans l'évolution des cellules souches en certaines cellules leucémiques. Nous devons aujourd'hui explorer cette voie."

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