Algérie : des "femmes fantômes"
Alors
que nous sommes à 2 jours du premier tour de l'élection présidentielle
en France et que notre futur président sera définitivement élu le 7 mai
prochain, l'Algérie, de son côté, a entamé sa campagne pour les
législatives qui auront lieu le 4 mai à venir.
Jusque-là, rien de réellement troublant, sauf que...
La
Haute instance de surveillance des élections algérienne a mis en
demeure différents partis en raison d'avoir effacé le visage de
certaines de leurs candidates aux législatives sur leurs affiches.
C'est la première fois qu'une telle sanction est appliquée dans le pays.
En effet, depuis 2012 la loi algérienne impose des quotas de représentation des femmes dans les assemblées élues. Mais, selon Algérie focus : "certains partis politiques n'incluent des femmes dans leur liste que parce que la réglementation l'exige."
De
ce fait, certains partis politiques ont alors pris l'initiative de
faire disparaître sur leurs affiches le visage de leurs femmes
candidates en ne laissant qu'apparaître leur identité avec un dessin
d'une femme voilée et du blanc au lieu de leur visage ou encore montrées
de dos.
Or,
le plus incroyable est qu'il semblerait que cette initiative ne soit
pas masculine, mais des candidates elles-mêmes. En exemple, sur cette
affiche (en-tête, en haut, à droite), à Adrar, la députée sortante,
Naima Salhi, a décidé d'être représentée telle quelle sur ses affiches,
tandis que l'une de ses candidates (en dessous d'elle) a préféré avoir
le visage gommé afin de conserver son anonymat.
Quel
est donc la logique de vouloir cet anonymat alors qu'elle se présente
pour devenir députée et qu'elle sera amenée à parler publiquement au
Parlement afin de représenter ses concitoyens ?
Appelées
ainsi "femmes fantômes", certains se posent une question de fond à
savoir si celles-ci ne servent finalement que de prête-nom pour
respecter la loi ?
Cela étant,
la Haute instance de surveillance des élections ne l'a ainsi pas entendu
de cette façon et a estimé que pour représenter le peuple, il fallait
un respect d'un minimum de visibilité. Ces partis politiques ont donc
été sommés de changer instamment leurs affiches en montrant dessus le
vrai visage de leurs candidates et de mettre un terme à ce procédé.
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