Texas : le serment d'hypocrite
Il
n'y aurait apparemment pas que les vaches qui auraient été atteintes de
folie ! Et il n'y aurait pas non plus que les pays musulmans qui
restreindraient de plus en plus les droits des femmes !
La preuve !
Alors que l’État du Texas, aux États-Unis, adoptait une
loi le 19 décembre 2016 obligeant les établissements médicaux à
enterrer ou incinérer les fœtus morts issus d'une fausse-couche ou d'un
avortement, il signe à nouveau un projet de loi visant, sous le manteau, à limiter encore un peu plus le droit à l'avortement.
Ainsi ce mardi 21 mars, le sénat de cet État a adopté une loi, baptisée Senate Bill 25,
permettant aux gynécologues de mentir ou d' "omettre" la délivrance
d'informations sur l'état de santé du futur enfant à la mère, notamment
concernant des malformations et des risques de handicaps.
Non
seulement cette loi ne laisse plus la possibilité à la future maman de
disposer de son corps comme elle le souhaite, puisque le choix revient
entièrement au médecin, mais surtout elle va plus loin en empêchant le
droit aux parents d'attaquer le gynécologue concerné en justice.
Qui
plus est, cette loi fera aussi barrière à l'interruption médicale de
grossesse (IMG) qui est généralement pratiquée lorsque le futur bébé
présente un risque important de handicap ou de maladie sévère ou encore
si la santé personnelle de la mère est mise en danger. En France, cette
pratique, ne nécessitant aucun délai d'intervention, est usuelle si les
risques sont prouvés.
Cette
loi dangereuse est une véritable atteinte aux droits de la femme, comme
l'a ainsi déclaré Margaret Johnson, représentante de la Texas League of Women Voters au cours de l’audience préliminaire au vote de la loi : "Cette
loi restreint considérablement le droit constitutionnel des femmes à
avorter. C’est à elles seules que revient la décision d’avorter ou non.
Et pour cela, elles doivent avoir entre leurs mains toutes les
informations. La loi Senate Bill 25 est un moyen peu subtil pour les
médecins d’imposer aux patients leurs croyances personnelles."
De
surcroît, les conséquences de cette loi seront également financières
pour les futurs parents qui se verront alors dans l'obligation d'assumer
à leur charge tous les frais qui découleront par la suite de la
naissance d'un enfant handicapé ou en mauvaise santé. L’État, non. De la
même façon, ces parents n'auront pas eu le temps non plus de se
préparer au préalable à la venue de cet enfant ou de prévoir d'éventuels
traitements expérimentaux, ainsi que l'a souligné Rachel Tiddle, une
jeune femme ayant accouché d'un bébé mort-né souffrant de troubles
sévères, au cours de cette même audience, en précisant que "si elle avait connu la santé de son bébé, elle aurait cherché des traitements expérimentaux."
Cependant,
afin que cette loi puisse être validée par le Gouverneur de l’État,
elle doit être avant admise par la Chambre de représentants du Texas.
Or, sachant que le Gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, est
réputé pour ses opinions ultra-conservatrices et anti-IVG, il y a de
forte chance que cette loi passe.
Enfin, le Texas est l'un des États où la politique en matière d'avortement est la plus stricte aux États-Unis.
Il est vraiment loin le rêve américain...
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