Donna Nook
Je vous emmène au pays des phoques, mon merveilleux voyage de quelques heures.
Certes,
sous un ciel gris et brumeux, sous le vent glacial de la Mer du Nord et
une pluie fine qui pénètre jusqu'aux os, mais avec une chaleur
indescriptible dans le cœur et un véritable moment de tendresse qui vous
fait oublier tout le reste...
Situé
au North Somercotes en Angleterre, à environ une trentaine de minutes
en voiture de Grimsby, la plage de Donna Nook est un endroit faisant
office de réserve naturelle pour les phoques.
Venant
sur cette plage uniquement à cette période de l'année, la visite de ces
charmantes grosses bêtes à poil est loin de ressembler à un voyage
touristique pour elles.
Les femelles y viennent pour mettre au monde leur petit et les mâles pour la reproduction.
Composant
une population de presque 2 000 mammifères, les phoques envahissent
ainsi tout le long de la plage sur une étendue de 6 miles (10 km)
En
2010, suite à une augmentation de la mortalité des phoques causée par
les visiteurs et les photographes en tout genre qui ne respectaient pas
leur intimité, l'association de bienfaisance bénévole Wildlife Trust Lincolnshire a clôturé la zone en interdisant l'accès de la plage au public durant cette période de l'année.
Cette
lande côtière abrite donc tout ce petit monde dont le silence n'est pas
non plus d'or. Des bruits ahurissants, un boucan d'enfer.
Entre
gémissements, grognements et ce qui pourrait même s'apparenter à des
espèces de rugissements plaintifs, les femelles accouchent après de
longues heures de souffrance.
On
y voit d'ailleurs un peu partout étalés sur tout le long de la plage
des placentas qui font le régal de certains oiseaux marins.
C'est aussi là que l'on constate que la nature est bien faite. Rien ne se perd, le recyclage est en marche.
Et on y observe ainsi des bébés phoques qui ont encore accroché à leur petit bedon le petit bout rouge du cordon ombilical.
Les
mâles, eux, essayent de tuer les petits afin de pouvoir se reproduire
avec les femelles. Mais, ils sont repoussés avec violence par ces
dernières qui veulent protéger leur petit.
Des
cris rauques dignes d'un film d'horreur accompagnés de crachas sont
alors lancés sur les mâles. Les plus insistants d'entre eux se voient
même recevoir une correction plus que dissuasive. La femelle le fait
fuir à coups de morsure sur le bas du dos. Le mâle se met à pousser un
cri effroyable en s'en allant à toute vitesse. Au vu de la rapidité de
sa fuite, The Flash à côté risquerait de se faire voler la vedette.
Enfin,
les bébés qui ont un peu grandi partage des moments tendres avec leur
maman ou se prélassent tranquillement sur la lande. Mais, quoi qu'il
soit, aucun d'eux n'est isolé. Il y a toujours maman dans les parages
pour le surveiller et le protéger.
C'est
la fin du voyage. Cette petite pause que je n'aurais jamais crue un
jour vivre. Cet arrêt de quiétude malgré tout où la nature sauvage est à
portée de main. Ce temps qui se fige un court instant nous permettant à
sa façon de nous ressourcer. Ce vrai bon et beau moment qui nous
apporte une bonne leçon de force et de fragilité...
J'espère
qu'à travers cette petite balade de plaisir simple, vous aussi vous
avez pu voyager un peu dans ce monde à la fois féroce et adorable.
N.B. : Ces photos sont les miennes et ne se sont soumises à aucuns droits réservés. Vous pouvez donc les utiliser.
Bon dimanche !
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