Les Jeux Olympiques d'été - 2ème partie
Les Jeux de la XIXe Olympiade de l'ère moderne en 1968 à Mexico au Mexique,
du 12 au 27 octobre, furent les premiers Jeux à avoir lieu dans un pays
en voie de développement. 18 sports, 12 disciplines, 172 épreuves, 6
059 athlètes (5 215 hommes et 844 femmes) et 113 pays participants, dont
12 nouvelles nations, la Barbade, Belize, la Guinée, le Honduras, les
Îles Vierges américaines, le Koweït, le Nicaragua, le Paraguay, la
République centrafricaine, le Salvador, la Sierra Leone et le Suriname.
Bien que l'apartheid fut abrogé en Afrique du Sud, cette dernière qui
devait participer aux Jeux se trouva finalement refuser par le CIO en
raison des nombreuses menaces de boycotts des autres pays africains.
Pour la première fois, les deux Allemagne se présentèrent séparément,
l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest. Ces Jeux furent marqués
par des évènements politiques majeures, notamment pat l'assassinat du
pasteur Martin Luther King, le 4 avril et celui de Bob Kennedy, le 6
juin, l'entrée des chars soviétiques dans Prague, le 20 août, la guerre
du Viêt Nam et le génocide au Biafra durant la guerre civile au Nigeria,
ainsi que leurs répercussions sur les athlètes. De plus, suite au
massacre de Tlateloco, où selon les organisations des droits de l'Homme
entre 200 et 300 étudiants furent tués par la police et l'armée
mexicaine, les Jeux furent sous contrôle de l'armée et se déroulèrent
dans une ambiance relativement électrique. Des comportements et des
gestes de protestation contre la ségrégation raciale qui sévissait aux
États-Unis eurent également lieu. D'ailleurs, le 16 octobre, les deux
coureurs américains Tommie Smith et John Carlos, se présentant sur le
podium de la remise des médailles tête baissée et poing levé, ganté de
noir, (geste symbolique en soutien au mouvement politique afro-américain
des Black Panthers), furent exclus de ces Jeux et des Jeux Olympiques à
vie. Des athlètes afro-américains comme la majorité de leurs
compatriotes blancs portaient sur leur veston un macaron où se lisait
l'inscription Olympic project for human rights, Projet olympique pour les droits de l'Homme.
Ces jeux connurent des exploits sportifs exceptionnels où de nombreux
records du monde furent battus, par exemple en athlétisme sur le 100 m,
le 200 m et le 400 m masculin ou encore en saut en longueur par la
performance de Bob Beamon atteignant 8,90m. Naftai Temu, vainqueur du 10
000 m fut le premier Kényan champion olympique. Le Tanzanien John
Stephen Akhwari devint internationalement célèbre par son incroyable
courage d'avoir terminé le marathon avec un genou déboîté ; il arriva à
la dernière place une heure après les autres marathoniens et à l'arrivée
il déclara : "Mon pays ne m'a pas envoyé à 10 000 km de chez moi pour prendre le départ d'une course, mais pour la finir."
Pour
la première fois, la flamme olympique fut allumée par une femme, la
championne mexicaine d'athlétisme, spécialiste du 400 m, Norma Enriqueta
Basilio de Sotelo.
Et
pour la première fois, le CIO institua les premiers contrôles
antidopage. Au quotidien, dans 5 compétitions, 50 tests furent
effectués, comme des prélèvements urinaires des 6 premiers de chaque
épreuve individuelle. Ainsi 667 athlètes au total furent contrôlés et 1
seul cas de dopage fut attesté, celui du pentathlonien suédois
Hans-Gunnar Liljenvall où des traces d'alcool furent trouvées dans le
sang. Des contrôles de féminité furent de même réalisés par des
médecins.
Pas de mascotte.
Les Jeux de la XXe Olympiade de l'ère moderne en 1972 à Munich (capitale de la Bavière) en République Fédérale d'Allemagne (RFA),
du 26 août au 11 septembre. 36 ans après ceux de Berlin, ces Jeux
eurent lieu dans une volonté d'effacer le souvenir de la propagande
nazie de Jeux de 1936. Pour ce faire, l'emblème de ces Jeux ne fut pas
choisi au hasard, un logo représentant un "soleil lumineux" symbolisant "lumière, fraîcheur et générosité"
et la ville fut transformée. Le complexe sportif abritant les Jeux fut
l'un des plus importants et modernes de l'époque. 21 sports, dont le
judo qui fit son apparition en 1964 et le tir à l'arc, absent depuis
1920, reviennent au programme, le handball sous sa forme actuelle
devient un sport olympique (en 1936, il se disputait en extérieur et à
11 joueurs), le badminton et le ski nautique sont en démonstration. 195
épreuves, 7 134 athlètes (6 075 hommes et 1 059 femmes) et 121 pays
participants, dont 11 nouveaux (Albanie, Arabie Saoudite, Dahomey, Corée
du Nord, Gabon, Haute-Volta, Lesotho, Malawi, Somalie, Swaziland et
Togo), soit un nouveau record des participants. L'Allemagne se présente
en 2 délégations. La Rhodésie du Sud, devenue indépendante en 1965, au
même titre que l'Afrique du Sud furent refusées de nouveau à participer
sous la menace de boycott de nombreux autres pays d'Afrique, soutenus
qui plus est par le Pakistan, la Yougoslavie et les Antilles. En
parallèle, ces jeux furent marqués par la prise d'otages et l'assassinat
de 11 athlètes israéliens par un groupe de terroristes palestiniens. Le
matin du 5 septembre, un groupe de terroristes palestiniens pénétra
dans le village olympique et prit en otages 9 athlètes israéliens contre
la libération de 200 prisonniers palestiniens, 2 athlètes israéliens
furent exécutés. Le CIO suspendit les Jeux de l'après-midi en signe de
respect pour les 2 athlètes tués et en attente du résultat des
pourparlers entre les terroristes et les autorités allemandes. Dans la
soirée, suite aux pourparlers, les terroristes devaient s'envoler avec
leurs otages pour le Caire, mais au cours d'une tentative d'arrestation
et de sauvetage manquée par la police allemande à l'aéroport de Munich,
tous les otages furent tués. 4 d'entre eux furent abattus et les autres
qui se trouvaient dans l'hélicoptère se firent exploser par une grenade
lancée à l'intérieur de celui-ci. Le bilan fut donc de 11 athlètes, 1
policier allemand et 5 des 8 terroristes morts. Après avoir renoncé à
annuler définitivement ces Jeux Olympiques, le CIO organisa dans le
stade une cérémonie funèbre à la mémoire des victimes qui rassembla 80
000 personnes. Les Jeux Olympiques se poursuivirent alors dans une
ambiance peu commune, sans grande motivation de la part des athlètes. Le
nageur américain et héros de ces Jeux, Mark Spitz, fit l'objet d'une
protection toute particulière en raison de ses origines juives.
Héros
incontesté de ces Jeux avec ses 7 titres olympiques, âgé de 22 ans,
Marc Spitz réalisa l'un des plus grands exploits de l'histoire
olympique. Il remporta ainsi 7 médailles d'or en 7 jours sur 7 courses,
en battant en plus le record du monde dans chaque épreuve. Il s'imposa
sur le 100 m et le 200 m nage libre, le 100 m et 200 m papillon, et sur 3 courses de relais des équipes américaines sur le 4 × 100 m et 4 × 200 m nage libre et sur le 4 × 100 m
4 nages. Il avait déjà remporté 2 médailles d'or aux Jeux olympiques de
Mexico en 1968, mais sa performance à ces Jeux marqua l'histoire des
Jeux Olympiques en constituant le record du nombre de titres remportés
par un athlète lors d'une même olympiade, record qui fut battu par
Michael Phelps en 2008. Mark Spitz fait partie des 5 athlètes ayant
remporté 9 médailles d'or au cours de leur carrière. Après la victoire
de sa septième et dernière course, il annonça la fin de sa carrière
sportive avant de revenir sur sa décision vingt ans plus tard.
Ces
Jeux furent la consécration dans le domaine de la natation. 24 records
du monde de furent battus. Les compétitions furent dominées par les
Américains avec 43 médailles dont 17 d'or. Et pour la première fois, un
nageur, l'Américain Rick DeMont, fut contrôlé positif et disqualifié 3
jours après sa victoire sur le 400 m nage libre.
Autres
faits marquants de ces Jeux. Au basket-ball, l'URSS remporta le titre
olympique en battant les États-Unis à la dernière seconde de la fin du
match. L'équipe américaine refusa sa médaille d'argent.
Les
derniers porteurs de la flamme olympique furent 5 athlètes représentant
ainsi les 5 continents, l'Australien Clayton, le Japonais Kimiharu,
l'Américain Jim Ryun et le Kényan Keino accompagnant l'Allemand Günther
Zahn, champion d'athlétisme junior.
Enfin,
une mascotte officielle fit son apparition, le chien "Waldi, le chien",
un teckel ; animal très populaire en Bavière choisi pour ses qualités
indispensables aux athlètes, la résistance, la ténacité et l'agilité. Et
les pictogrammes destinés aux différents sports firent également leur
entrée.
Les Jeux de la XXIe Olympiade de l'ère moderne en 1976 à Montréal (Québec) au Canada,
du 17 juillet au 1er août, se déroulèrent sous haute sécurité suite à
l'évènement terroriste des précédents Jeux. Environ 100 millions $
furent adjoints à la protection des sportifs et de leur délégation, 16
000 policiers et gendarmes furent mobilisés. 21 sports, 198 épreuves, 6
028 sportifs (4 781 hommes et 1 247 femmes) et 92 pays participants,
dont 3 nouveaux (Andorre, Antigua-et-Barbuda et les Îles Caïmans) firent
leur entrée. L'Afrique du Sud fut encore exclue des Jeux ainsi que
Taïwan et la République populaire de Chine, mais ces deux derniers pays
pour des raisons autres que celle de l'Afrique du Sud. 22 nations
africaines protestèrent contre la présence de la Nouvelle-Zélande, lui
reprochant la participation de son équipe de rugby à une tournée en
Afrique du Sud, nation pratiquant l'apartheid. Et ces 22 pays quittèrent
alors les Jeux quelques heures avant la cérémonie d'ouverture, suivis
par l’Égypte, le Cameroun et la Tunisie après leur début de
participation aux épreuves. Le Sénégal ainsi que la Côte d'Ivoire ne
s'associèrent pas à ce boycott. Le CIO contesta à son tour ce boycott
spécifiant que l'Afrique du Sud n'est plus conviée depuis plus de 10 ans
aux Jeux et que le rugby à XV n'est plus un sport olympique. Quant à la
non-participation de Taïwan, ce fut le gouvernement canadien qui refusa
à ce dernier qu'il puisse concourir sous une autre bannière que celle
de la République populaire de Chine. Les deux pays décidèrent donc ne
pas participer à ces Jeux.
Quoiqu'il en fût, l'héroïne de ces Jeux resta la gymnaste roumaine Nadia Comăneci,
âgée alors de 14 ans, qui remporta 5 médailles dont 3 d'or, mais
surtout qui marqua à jamais l'histoire olympique en obtenant la note
parfaite de 10/10 à 7 reprises et demeure encore aujourd'hui invaincue.
La mascotte de ces Jeux appelée "Amik, le castor", mot issu de la langue algonquine,
a été choisie comme animal reconnu pour sa patience et son ardeur au
labeur. En outre, il est le grand symbole du Canada qui se retrouve
d'ailleurs sur certaines pièces de monnaies et timbres-poste. Côté logo,
son concepteur voulu donner la signification de "la fraternité
universelle que propose l'idéal olympique, la gloire des vainqueurs,
l'esprit chevaleresque de leurs luttes et l'accession de Montréal au
rang de ville olympique"
Enfin
le Français Guy Drut devint le premier européen à remporter le 110 m
haies et plus de 2 000 athlètes furent soumis aux tests anti-dopage,
dont 10 d'entre eux furent contrôlés positifs et disqualifiés ainsi que
déchus de leur médaille pour ceux qui en avaient obtenu.
Les Jeux de la XXIIe Olympiade de l'ère moderne en 1980 à Moscou en URSS,
du 19 juillet au 3 août, furent les premiers à se dérouler dans ce
pays. 21 sports, 203 épreuves, 5 179 sportifs (4 064 hommes et 1 115
femmes) et 80 pays participants, dont 6 nouveaux (Angola, Botswana,
Chypre, Jordanie, Laos et Mozambique) entrèrent dans les Jeux, mais le
plus faible taux de participation depuis 1956. La raison fut le résultat
d'un boycott massif d'une cinquantaine de nations, sur l'initiative des
États-Unis, suite à l'invasion de l'Afghanistan par l'Union Soviétique
en 1979. Bien que ces Jeux connurent 36 records du monde battus, la
valeur des épreuves fut remise en cause. En cette période de Guerre
froide, les États-Unis ne trouvèrent d'autre moyen de pression que le
boycott. D'ailleurs, le président américain Jimmy Carter adressa le 20
janvier 1980 un ultimatum au Kremlin : "Si dans un mois au plus
tard, vos troupes n'ont pas évacué l'Afghanistan, l'équipe olympique
américaine n'ira pas à Moscou et nous demanderons aux autres pays de
s'abstenir aussi." Ce qui fut un coup d'épée dans l'eau et le
boycott eut lieu. Ainsi, le Canada, le Japon, La Corée du Sud,
l'Allemagne de l'Ouest et 29 pays musulmans se rallièrent aux Américains
et ne participèrent aux Jeux de Moscou. 15 nations décidèrent de
défiler sous la bannière olympique et l'hymne olympique fut joué à
chaque titre remporté par ces délégations. Le Royaume-Uni alla à
l'encontre du souhait de Margaret Thatcher en envoyant une délégation.
La France laissa le libre-arbitre au Comité National Olympique et
Sportif Français (CNOSF) et les 3 fédérations, l'équitation, la voile et
le tir, s'associèrent au boycott. Et comme de nombreux pays
occidentaux, la délégation française boycotta la cérémonie d'ouverture.
La diffusion des épreuves par les télévisions occidentales fut très
restreinte tandis que le Japon et les États-Unis ne diffusèrent aucune
compétition en direct. Cependant, la chaîne américaine NBC qui avait
acheté les droits de retransmission pour 87 millions $ et renonça donc à
la diffusion des Jeux après l'annonce du boycott, dont les États-Unis
eux-mêmes, récupéra 90 % de la somme investie grâce à un contrat
d'assurance souscrit auprès de la Lloyd's of London. Concernant
le déroulement en lui-même des Jeux Olympiques, il fut marqué par les
résultats et réactions des sportifs, notamment sur le sprint du 100 m
masculin remporté par le Britannique Allan Wells qui fut la course la
plus lente depuis 1960 ou encore par le Polonais Władysław Kozakiewicz
qui décrocha la médaille d'or du saut à la perche en établissant un
nouveau record du monde à 5,78 m, mais qui se distingua surtout avec un
bras d'honneur à l'attention du public russe qui le siffla durant la
finale.
La mascotte fut "Misha, l'ours"
Pour
la première fois, les femmes concoururent à une épreuve d'aviron ainsi
qu'à une épreuve de basket où l'équipe de Yougoslavie remporta le
tournoi face à l'Italie.
Enfin, aucun athlète ne fut contrôlé positif.
Les Jeux de la XXIIIe Olympiade de l'ère moderne en 1984 à Los Angeles aux États-Unis,
du 28 juillet au 12 août, furent l'occasion de la vengeance russe en
réponse au boycott lancé par les Américains aux Jeux de Moscou. Ainsi,
une quinzaine de pays du bloc communiste ne participa pas à ces Jeux. 21
sports, 221 épreuves, 6 829 athlètes (5 263 hommes et 1 566 femmes) et
140 pays participants, malgré le boycott, représentant également le plus
grand nombre de nations participantes depuis 1896, dont 19 nouvelles
qui entrèrent dans les Jeux (Bahreïn, Bangladesh, Bhoutan, Djibouti,
Gambie, Grenade, Guinée équatoriale, Îles Salomon, Îles vierges
britanniques, Maurice, Mauritanie, Oman, Qatar, Rwanda, Samoa, Taipei,
Tonga, République arabe du Yémen et Zaïre) et pour la première fois, la
Chine. Pour la 3è fois, les États-Unis accueillirent les Jeux Olympiques
et Los Angeles devint la 3è ville organisatrice des Jeux à deux
reprises après Paris et Londres. D'autre part, ce fut aussi la première
fois que les Jeux furent entièrement financés par le secteur privé.
Le
sprinteur américain Carl Lewis, âgé de 23 ans, fut incontestablement
l'athlète le plus en vue de ces Jeux en remportant 4 médailles d'or, sur
le 100 m, le 200 m,
le saut en longueur et le relais 4 × 100m. Il égale à cette occasion
l’exploit de Jesse Owens en 1936 à Berlin. Durant sa carrière, il
remporta 10 médailles olympiques dont 9 en or.
La mascotte fut "Sam, l'aigle", un pygargue à tête blanche, ainsi l'animal symbolique de l'Amérique.
Enfin, la torche olympique reprend l'inscription "Games of the XXIII Olympiad Los Angeles 1984", "Jeux de la 23è Olympiade Los Angeles 1984", ainsi que la devise olympique Citius Altius Fortius.
Les Jeux de la XXIVe Olympiade de l'ère moderne en 1988 à Séoul en Corée du Sud,
du 17 septembre au 2 octobre, se déroulèrent pour la deuxième fois sur
le continent asiatique après ceux de Tokyo en 1964. Bien évidemment,
qu'auraient été les Jeux Olympiques sans encore un petit boycott pour
les animer. Cette fois-ci, sans grande surprise, ce fut la Corée du Nord
qui souhaitait être de la partie au niveau de l'organisation au même
titre que sa sœur ennemie. En 1985, la Corée du Nord demanda au CIO un
partage équitable des Jeux en organisant sur l'ensemble de la Corée les
compétitions et en ne faisant concourir qu'une seule délégation. Le CIO
refusa à cause de la pauvreté de ses infrastructures. La Corée du Nord
décida donc de boycotter ces Jeux. Par solidarité, Cuba, L’Éthiopie et
le Nicaragua se joignirent à elle ainsi que d'autres délégations, mais
pour des raisons demeurant encore mystérieuses. 23 sports, dont le
Tennis et le Tennis de table furent officiellement déclarés Jeux
Olympiques, 3 sports furent en démonstration, le Badminton, le Baseball
ainsi que le Taekwondo (sport inconnu jusqu'alors qui se fit connaître
aux yeux du monde et devint par la suite un sport olympique), 237
épreuves, 8 391 athlètes (6 197 hommes et 2 194 femmes) et 159 pays
participants, malgré le boycott, battant le record de pays participants
aux Jeux précédents, dont 7 nouveaux (Aruba, Îles Cook, Guam, Maldives,
Samoa américaines, Vanuatu et République démocratique populaire du
Yémen) firent leur entrée. L'Afrique du Sud ne fut toujours pas
autorisée.
Or,
ce ne fut pas réellement l'évènement du boycott qui marqua ces Jeux,
mais plutôt le contrôle positif aux tests d'antidopage. 10 cas furent
recensés, mais le plus significatif fut celui du sprinter canadien Ben
Johnson après sa victoire sur le 100 m le 24 septembre, réalisant même
un record du monde. Après avoir retrouvé dans ses urines des traces d'un
stéroïde anabolisant, produit strictement interdit, le CIO le
disqualifia en l'obligeant à rendre sa médaille et son record mondial
fut également annulé par International Association of Athletics Federations (IAAF), Association Internationale des fédérations d'athlétisme.
Surtout, il fut suspendu deux ans de toute compétition. Ce fut non
seulement le premier athlète à avoir été reconnu coupable de dopage mais
qui reçut de surcroît une telle sanction. Deux ans plus tard, de retour
à la compétition, il fut de nouveau contrôlé positif, mais à la
testostérone, et fut alors radié à vie.
La
mascotte fut "Hodori, le tigre", animal traditionnel de l'Aise et très
présent dans de nombreuses légendes coréennes. Quant au logo, il
représenta le samtaeguk, symbole tout autant traditionnel de la Corée, signifiant "la
réunion des peuples du monde entier (à l'occasion des Jeux olympiques),
mais également la progression vers la paix mondiale." et accompagné des 5 anneaux olympiques.
Les Jeux XXVe Olympiade de l'ère moderne en 1992 à Barcelone (Catalogne) en Espagne,
du 25 juillet au 9 août, furent les premiers organisés sur le
territoire espagnol et surtout les premiers depuis longtemps à se
dérouler sans boycott. Malgré un environnement politique international
quelque peu troublé, tous les comités nationaux olympiques
participèrent. 23 sports, dont le Baseball, le Badminton et le Judo
féminin entrèrent officiellement comme Jeux Olympiques, 257 épreuves,
9 356 athlètes (6 652 hommes et 2 704 femmes) et 169 pays participants.
L'année 1991 fut marquée par plusieurs évènements politiques majeurs,
notamment le démantèlement de l'Union soviétique (d'où plusieurs de ses
nations comme l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, comités reconnus en
1991, firent leur retour aux Jeux et les autres, reconnues en mars
1992, participèrent sous le nom d'une équipe réunifiée, la Communauté
des États Indépendants, la CEI, dont ses athlètes défilèrent sous la
bannière olympique), la fin de l'apartheid en Afrique du Sud (bien que
sa présence était encore effective dans le pays (massacre de 45 noirs à
Johannesburg), le CIO reconnut son comité olympique en juillet 1991 à
titre officiel en demandant toutefois aux dirigeants la fin de la
discrimination dans le sport. L'Afrique du Sud fit ainsi son retour
après 28 ans d'absence se présentant tout de même avec une équipe dans
laquelle figurait une minorité d'athlètes noirs), la guerre en
ex-Yougoslavie (la Yougoslavie sanctionnée au plan international par
l'ONU ne put participer aux Jeux) et la chute du mur de Berlin (9
novembre 1989) résultant d'une seule délégation allemande qui se
présenta aux Jeux. Enfin, l'Albanie, libérée de sa dictature, fit aussi
son retour après 20 ans d'absence et 4 autres pays ayant obtenu leur
indépendance entre 1990 et 1992 (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Namibie et
la Slovénie) firent leur première apparition dans les Jeux Olympiques.
Le
grand symbole fut celui de la fraternité qui se dégagea par
l’Éthiopienne Derartru Tulu, première femme d'Afrique noire championne
olympique et la Sud-africaine blanche Elana Meyer, sa dauphine sur le 10
000 m, l'une des images fortes de ces Jeux.
Pour
la première fois, des joueurs américains de Basket-ball de la NBA
furent autorisés à participer, alors qu'auparavant l'équipe était
représentée par des joueurs universitaires. Par ce biais, ces Jeux
marquèrent un tournant plus professionnel où de grandes stars telles que
Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird, Patrick Ewing ou encore
Charles Barkley purent affirmer leur talent. Surnommée la Dream Team,
cette équipe ne rencontra guère de difficulté pour s'imposer. Elle
reste comme la plus grande équipe de Basket-ball de tous les temps. Et
pour son grand retour, après 12 ans d'absence, l'équipe de Cuba domina
dans les épreuves de boxe en remportant 7 des 12 médailles d'or (la boxe
étant estimée comme une pratique en amateur selon un décret national de
Fidel Castro en 1962 interdisant donc le professionnalisme sportif) et
totalisant 9 médailles.
La
mascotte fut "Cobi, le chien", un chien berger catalan et le logo
symbolisait un athlète en plein effort au-dessus d'un obstacle ; la
couleur bleue évoquant la mer Méditerranée, le rouge, le symbole de la
vie et les bras ouverts en jaune comme signe d'hospitalité.
Les Jeux de la XXVIe Olympiade de l'ère moderne en 1996 à Atlanta aux États-Unis,
du 19 juillet au 4 août, se déroulèrent pour la 4è fois dans ce pays.
Des polémiques eurent cours sur la légitimité de la sélection de la
ville d'Atlanta au détriment d'Athènes pour le centenaire des Jeux
Olympiques. Le CIO justifia son choix par les meilleures conditions des
infrastructures à Atlanta par rapport à celles d'Athènes. 26 sports, 271
épreuves, 10 318 athlètes (6 806 hommes et 3 512 femmes) et 197 pays
participants. Parmi 24 délégations, 11 furent du bloc soviétique de
l'ex-URSS concourant avec l'équipe unifiée des Jeux de 1992 (Arménie,
Azerbaïdjan, Biélorussie, Burundi, Cap-Vert, Comores, Dominique,
Géorgie, Guinée-Bissau, Kazakhstan, Kirghizistan, Macédoine, Moldavie,
Nauru, Ouzbékistan, Palestine, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie,
Sao Tomé-et-Principe, Slovaquie, Tadjikistan, République tchèque,
Turkménistan et Ukraine) et firent ainsi leur première apparition aux
Jeux.
Les
héros de ces Jeux furent notamment les athlètes Michael Johnson, Carl
Lewis et Marie-José Pérec, les nageurs Michelle Smith et Alexander Popov
ou encore l'haltérophile Naim Suleymanoglu.
Ces
Jeux furent également frappés par l'explosion d'une bombe en pleine
foule dans le parc du Centenaire à Atlanta causant 2 morts et 112
blessés.
La
mascotte fut "Izzy", première mascotte n'étant inspiré d'aucun animal
et qui changea d'apparence à nombreuses reprises durant les Jeux.
Les Jeux de la XXVIIe Olympiade de l'ère moderne en 2000 à Sydney (Nouvelle-Galles du Sud) en Australie,
du 15 septembre au 1er octobre furent les premiers du millénaire et les
deuxièmes à se dérouler en Australie. 28 sports, dont le Taekwondo et
le Triathlon devinrent officiellement Jeux Olympiques, 300 disciplines,
300 épreuves, 10 651 sportifs (6 582 hommes et 4 069 femmes) et 199 pays
participants, dont 4 nouveaux (Érythrée, Micronésie, Palaos et le Timor
oriental, dont ses athlètes pour ce dernier participèrent en tant
qu'athlètes internationaux olympiques) firent leur entrée. La majorité
des épreuves comme le village des athlètes furent concentrés dans le
Parc olympique de Homebush Bay, près du centre-ville de Sydney et les
compétitions se répartirent sur 36 sites. La particularité de ces Jeux,
comme tous ceux organisés dans l'hémisphère sud, sauf ceux de Melbourne,
ne se déroulèrent pas réellement en été, mais plutôt à l'extrême fin de
l'hiver austral et début du printemps. Par ailleurs, la sprinteuse
américaine Marion Jones qui obtint 5 médailles au cours de ces Jeux fut
contrainte quelques années plus tard à les remettre au CIO, suite au
scandale de dopage lié au laboratoire Balco et à son aveu en 2007 de la prise de substances interdites durant ces Jeux.
Autre
particularité fut celle des mascottes "Olly", diminutif de Olympique,
un kookaburra, martin-chasseur géant, espèce d'oiseau présent en
Australie et oiseau mythique dans la culture aborigène, symbolisant la
générosité et l'universalité, "Syd", diminutif de Sydney, un
ornithorynque, symbolisant l'environnement ainsi que l'énergie du peuple
australien, et "Millie", diminutif de millénaire, un échidné,
symbolisant la technologie de l'an 2000. Quant au logo, il représenta un
athlète aux symboles et couleurs en rapport aux paysages australiens ;
les jambes rouges dessinées en boomerang symbolisant la couleur de la
terre de l'intérieur du pays, les bras et la tête jaunes comme le
soleil, et la silhouette portant la torche olympique dont la flamme
bleue qui s'en échappe évoquant les plages et la baie de Sydney.
Les Jeux de la XXVIIIe Olympiade de l'ère moderne en 2004 à Athènes en Grèce,
du 13 au 29 août, se déroulèrent dans cette capitale désignée pour la
deuxième fois ville hôte de cet événement après avoir accueilli les
premiers Jeux Olympiques modernes de l'histoire en 1896. Athènes fut
ainsi choisie en grande partie grâce à la volonté des organisateurs de
faire appel à l'histoire et au rôle joué par la Grèce dans
l'émancipation du mouvement olympique. Cette nomination fut également
perçue comme une compensation à sa non qualification pour accueillir les
Jeux Olympiques célébrant son centenaire, ce qui aurait dû lui revenir
de droit ; Athènes étant le berceau de l'olympisme. 28 sports, 37
disciplines, 301 épreuves, 10 625 athlètes (6 296 hommes et 4 329
femmes) et 201 pays participants, dont 2 nouveaux (Kiribati et le Timor
oriental, dont ses athlètes pour ce dernier participèrent cette fois
sous leur propre bannière, non en tant qu'athlètes internationaux
olympiques) firent leur entrée. La Yougoslavie concourut sous la
bannière de la Serbie-et-Monténégro. Les États-Unis se présentèrent avec
le plus grand nombre de sportifs, soit 536. Et pour la première fois
depuis 1996, tous les Comités internationaux olympiques furent
représentés. La plupart des épreuves se déroulèrent au complexe
olympique d'Athènes, OAKA, d'autres compétitions eurent lieu dans divers
sites urbains, notamment au Pirée, dans la région de l'Attique, à
Salonique, Volos, Patras ou encore Héraklion. Les sportifs qui
marquèrent ces Jeux furent le nageur américain Michael Phelps, la
gymnaste roumaine Cătălina Ponor, la canoéiste allemande Birgit Fischer
et l'athlète marocain Hicham El Guerrouj.
Par
ailleurs, ce fut dans un contexte géopolitique particulier que
l'organisation des Jeux se fit. Suite aux attentats du 11 septembre 2001
aux États-Unis et du 11 mars 2004 à Madrid, la sécurité pris une
ampleur considérable. D'autant plus que plusieurs attentats à la bombe
s'étaient produits en Grèce quelques semaines précédant les Jeux. 1,2
milliard € fut ainsi consacré à la sécurité des athlètes, des médias,
des dirigeants et des spectateurs ; une somme colossale jamais atteinte
jusqu'alors et jamais égalée, même par le budget relatif à la sécurité
des Jeux Olympiques de Londres en 2012 qui ne dépassa pas les 700
millions €. Pas moins de 100 000 membres des forces de l'ordre furent
déployées à travers l'ensemble du pays et 1 000 caméras de sécurité
surveillèrent la cité athénienne. L'OTAN participa même au dispositif en
déployant des avions AWACS pour sécuriser l'espace aérien ainsi que 7
navires de guerre et 1 sous-marin. Un dirigeable survola Athènes tout au
long des Jeux. Aucun incident sérieux ne fut déploré, hormis le petit
coup de chaud que le Brésilien Vanderlei de Lima eut lorsqu'un
déséquilibré le ceintura et la retarda de plusieurs secondes alors qu'il
était en tête du marathon. L'agresseur fut de suite arrêté par la
police. Après les Jeux, le ministre grec de l'Ordre public, Georges
Voulgarakis, déclara avec fierté et tout à son honneur d'ailleurs : "la capacité de la Grèce à organiser les Jeux fut largement sous-estimée"
Les
mascottes de ces Jeux, comme les précédentes aux Jeux de Sydney furent
tout autant significatives. Prénommées "Athiná" et "Phévos", elles
représentèrent Athéna, la déesse de la sagesse et protectrice de la cité
d'Athènes et Phoibos Apollon, le dieu de la lumière et la musique.
Elles symbolisèrent le lien entre l'histoire de la Grèce et l'Olympisme.
Leurs couleurs bleu et orange symbolisèrent la mer et le soleil de la
Grèce. À la
différence de ces dieux dans la mythologie, ces mascottes
représentèrent des jumeaux afin de symboliser la fraternité entre tous
les participants. Concernant l'emblème, une couronne de laurier sur fond
bleu, il fut directement lié à l'histoire de la Grèce et de l'Olympisme
; le rameau d'olivier, kotinos, récompensait les vainqueurs des Jeux
Olympiques Antiques. Le kotinos est d'ailleurs l'arbre sacré de la ville
d'Athènes. Enfin, le bleu et le blanc sont les couleurs du drapeau et
des paysages de la Grèce.
En
outre, le retour des Jeux Olympiques dans leur berceau d'origine après
108 ans donna lieu à un parcours incroyable de la flamme olympique dans
tous les pays où les Jeux d'été comme d'hiver de l'ère moderne ont été
organisés ainsi que sur tous les continents et les sous-continents. Elle
partit du sanctuaire d'Olympie dans la péninsule du Péloponnèse.
Les Jeux de la XXIXe Olympiade de l'ère moderne en 2008 à Pékin en Chine,
du 8 (6 pour le football) au 24 août, eurent lieu aussi dans 6 autres
villes chinoises. Les compétitions se déroulèrent sur 37 sites. 28
sports, 302 épreuves, 11 028 athlètes (nombre d'hommes et de femmes non
définis) et 204 pays participants. Depuis 2006, le Monténégro et la
Serbie sont des nations souveraines et indépendantes, elles ont donc
leur propre délégation aux Jeux Olympiques.
Pour
la première fois dans l'histoire des Jeux Olympiques, 2 athlètes
qualifiés pour les Jeux paralympiques participèrent aux Jeux Olympiques.
Ce fut la nageuse sud-africaine Natalie du Toit, amputée de la jambe
gauche qui concourut au marathon féminin en eau libre (10 km) et la
joueuse de Tennis de table polonaise Natalia Partyka, née sans
avant-bras droit.
Ces
Jeux permirent également de révéler un véritable talent, l'athlète
jamaïcain Usain Bolt qui remporta le 100 m, le 200 m et le relais 4 x
100 m, en battant à chaque fois le record du monde.
Ils
furent de même marqués par les performances du nageur américain Michael
Phelps qui remporta 8 médailles d'or en battant le record détenu
jusqu'alors par Mark Spitz avec 7 médailles d'or aux Jeux de 1972. Ces
jeux totalisèrent alors 43 records du monde et 132 records olympiques
battus.
Les
mascottes prénommées "Les Fúwá", les enfants de bonne fortune,
marquèrent ainsi le 1 000e jour précédant l'ouverture des Jeux
Olympiques. Au nombre de 5, Bèibei, Jīngjing, Huānhuan, Yíngying et
Nīni, signifièrent en reprenant la première syllabe de chaque nom
donnant une prononciation proche de "Běijīng huānyíng nǐ", c'est-à-dire
"Bienvenue à Pékin" et représentèrent chacun une couleur olympique. Au
sujet du logo de couleur rouge, il symbolisa le bonheur, la vitalité et
transmit les sentiments de bonheur et d'amitié de la ville de Pékin au
monde entier. Le slogan de ces jeux "Un monde de rêve", "One World, One Dream" fut sélectionné pour "inviter le monde entier à se joindre à l'esprit olympique et à construire un avenir meilleur pour l'humanité."
Le parcours de la flamme connut certains incidents liés aux manifestations pro-tibétaines.
Les Jeux de la XXXe Olympiade de l'ère moderne en 2012 à Londres au Royaume-Uni,
du 27 juillet au 12 août. La capitale britannique fut la première ville
à accueillir pour la 3è fois les Jeux Olympiques. 26 sports, 302
épreuves, 10 568 sportifs (5 892 hommes et 4 676 femmes) et 204 pays
participants. En 2011, le Soudan du Sud obtint son indépendance, mais
son athlète Guor Marial défila sous les couleurs olympiques puisque le
nouveau pays ne possédait pas encore son propre comité olympique.
Pareillement pour Curaçao et Saint-Martin ayant changé de statut assez
récemment, en raison de la dissolution des Antilles néerlandaises le 10
octobre 2010.
Au
niveau sécurité, 24 000 personnes furent embauchées, les forces armées
britanniques déployèrent 7 000 militaires, 17 000 employés G4S
(entreprise britannique de services de sécurité présente dans 120 pays à
travers le monde) recrutés et près de 10 000 employés temporaires
(agents de sécurité, stewards, placiers, etc.) furent mobilisés pour les
Jeux.
Pour
la première fois dans l'histoire olympique, chacune des 204 délégations
participantes envoya une femme. Ces Jeux furent aussi les premiers à
autoriser les femmes à concourir dans l'ensemble des 26 sports
olympiques. Et la boxe féminine fit également son entrée.
Les
mascottes futuristes prénommées "Wenlock" et "Mandeville"
représentèrent les 2 dernières gouttes d'acier utilisées pour la
construction du stade olympique de Londres. La lumière jaune sur la tête
fut inspirée des taxis londoniens.
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