Soudan du Sud : le droit de violer des femmes comme salaire


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Le Soudan du Sud, à la suite du référendum d'autodétermination en janvier 2011, s'est séparé de la République du Soudan en juillet de la même année. Dès 2013, il sombre dans une guerre civile sanglante entre les partisans du président Salva Kiir et les forces rebelles du vice-président Riek Machar, limogé et accusé par cet actuel président d'avoir alimenté un coup d’État. Ce conflit a provoqué des milliers de morts et l'exode de plus de 2 millions de personnes. La République du Soudan du Sud se trouve à nouveau mis au premier plan pour ses actes de barbarie sur les femmes.

Malgré des tentatives d'apaisement, les forces rebelles et le gouvernement poursuivent le combat ; ces deux opposants créant ainsi une véritable guerre meurtrière dans cette région où les civils ne sont plus que des dommages collatéraux. Et le régime, afin de gagner ce conflit, a recruté des miliciens aux méthodes abominables. Méthodes dénoncées par les Nations Unies dans un récent rapport affirmant que ces miliciens ont été autorisés à violer des femmes en guise de rétribution, dont le seul mot d'ordre est "faites ce que vous pouvez et prenez ce que vous voulez."

Se basant sur les récits des rescapés de ces affrontements entre les forces rebelles et celles du gouvernement, l'ONU a donné un constat terrible de cette situation.

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En 2015, en plus des pillages et meurtres en nombres considérables, 1 3000 viols auraient été recensés, et seulement pour la région nord, l’État d'Unité.

Une femme interviewée a rapporté qu'elle a été forcée d'être témoin du viol collectif de sa fille de 15 ans par 10 miliciens après l'assassinat de son mari.

Une autre femme a été dévêtue et violée par 5 miliciens sur le bord de la route devant ses enfants.

D'autres témoins ont confié aux enquêteurs des Nations Unies que des femmes avaient été enlevées puis enfermées dans des baraquements pour servir d'esclaves sexuelles aux miliciens.

Une Sud-Soudanaise a également rapporté avoir vu une dizaine de miliciens à la recherche des plus jolies filles pour les violer ensuite et celles qui résistaient ou regardaient leurs agresseurs étaient tuées.

Et ces témoignages ne seraient qu'une maigre représentation de la réalité.

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Le haut-commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, de l'ONU aux droits de l'Homme a déclaré : "Il s'agit d'une situation des droits de l'Homme parmi les plus horribles dans le monde, avec une utilisation massive du viol comme instrument de terreur et comme arme de guerre […] L'échelle et le type de violences sexuelles - qui sont principalement le fait des forces gouvernementales SPLA (Armée Populaire de Libération du Soudan) et des milices qui leur sont affiliées - sont décrits avec des détails épouvantables et dévastateurs, tout comme l'attitude - presque désinvolte mais calculée - de ceux qui ont massacré les civils et détruit des biens et des moyens de subsistance."

En réponse à ces accusations, le gouvernement a démenti l'autorisation à ses miliciens de viser les civils en assurant qu'une enquête allait être menée.

Or, ce n'est pas le premier rapport de l'ONU qui dénonce ce genre d'exactions et ainsi les multiples violations des droits de l'Homme perpétrés par les deux camps opposés, puisque pas plus tard que juillet 2015, un rapport de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, MINUSS, rendait compte des cas de viol sur des femmes ainsi que des femmes brûlées vives dans leur maison.

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