En Inde, la "ferme à bébés"
Un fait divers récent a ressorti en plein jour cet effroyable trafic d'enfants en Inde. Pire ! Le trafic de bébés !
Les bébés concernés, fruits de grossesses non voulues,
issus de relations hors mariage ou de viols ont été au cœur d'un odieux trafic.
Et c'est la police de l’État du Madhya Pradesh,
en Inde, qui a révélé cette sombre affaire.
Une clinique privée de la région, après avoir
persuadé les jeunes femmes de ne pas avorter, les a ensuite incitées à vendre
leur bébé. Surnommée la "ferme à bébés" par les médias, la clinique
comptait une trentaine de lits impliqués dans cet ignoble trafic.
Une machination bien rodée. Les administrateurs
de la clinique, véritables manipulateurs, convainquaient les jeunes femmes
arrivant au terme de leur grossesse de garder leur bébé jusqu'à la naissance,
puis les vendaient jusqu'à 1 500 $ chacun ! Et ce qui donne aussi froid dans le
dos ! Les bébés non vendus étaient échangés ! Un couple l'a d'ailleurs fait ;
il a échangé l'un de ses deux fils contre une fille !
Selon la police, une jeune femme, ou les parents
de celle-ci, qui se rendait à cette clinique était reçue par les médecins qui
lui servaient alors deux arguments infaillibles afin de la convaincre de garder
son bébé, un accouchement dans la totale discrétion et la garantie d'une
bienveillance assurée à l'enfant par la suite. Un officier de police a ainsi
confié dans l'anonymat au Times of India : "Une fois
que le bébé est livré et la mère déchargée, les autorités hospitalières
commencent la chasse aux couples crédules qui pourraient vouloir les
acheter." Et la clinique engageait même des personnes à la recherche
de femmes tombées enceintes de manière involontaire.
De plus, l'enquête menée par la police a conduit
à un autre sordide constat, celui qui avait déjà été établi en 2007 par
l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le crime. Ce bilan avait révélé
que la majorité du trafic d'être humains avait pour but l'exploitation sexuelle
dans 53% des cas et le travail forcé dans 40%, démontrant ainsi que la volonté
d'adoption par amour et pour cause d'impossibilité de procréer ne
représentaient qu'un très faible pourcentage.
Le directeur de la clinique ainsi que plusieurs
parents ayant acheté des bébés ont donc été arrêtés. Le directeur de la
clinique a été entendu par la police. Ce dernier a prétendu ne pas connaître
l'origine des nouveau-nés retrouvés dans les chambres. Quoi qu'il en soit, il
est poursuivi pour esclavage d'êtres humains, commerce d'esclaves et vente de
mineurs destinés à la prostitution ; des charges très lourdes qui pèsent sur
lui.
L'enquête est toujours en cours afin d'identifier
toutes les personnes compromises dans ce trafic et les autorités craignent que
des opérations équivalentes se soient déjà produites dans cette zone.
Affaire à suivre...
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