Le Portugal pénalise le harcèlement de rue !
Un
vrai bon point pour le Portugal, dont son gouvernement a légiféré le 27
décembre 2015 contre le harcèlement de rue en condamnant les propos
insultants et à caractère sexuel adressés aux femmes dans la rue.
Depuis un certain moment, le Portugal est atteint, comme beaucoup de pays, du triste phénomène du harcèlement de rue. Les autorités portugaises ayant énormément de mal à enrayer ce problème subi par les femmes de tout âge, tant le jour que la nuit, les mettant alors dans un sentiment d'insécurité constante, le gouvernement du pays agit d'une manière radiale. Le parlement a donc voté un amendement à l'article 170 du Code Pénal en y intégrant le harcèlement de rue, dorénavant passible de 1 an à 3 ans de prison.
Cet
amendement, transposition locale de la Convention européenne d'Istanbul
contre les violences faites aux femmes, ratifié par le Portugal
caractérise le "harcèlement sexuel" ainsi : "Tout comportement non
désiré à connotation sexuel, sous forme verbale, non verbale ou
physique, avec pour but ou pour effet de violer la dignité d'une
personne, en particulier lorsqu'il crée un environnement intimidant,
hostile, dégradant, humiliant ou offensant."
Bien
que cette mesure soit passée inaperçue au niveau international, elle
avait suscité un vif débat national. Dans une société où le machisme est
très présent culturellement, ce texte avait été rejeté à maintes
reprises, sous le prétexte donné que la victime pouvait répondre, et
qualifié même "d'excessif, d'une atteinte à la liberté d'expression, d'entrave à la séduction et d'hystérie féminine..." Beaucoup
s'étaient même interrogés à savoir s'il relevait du gouvernement
d'intervenir et de criminaliser un phénomène aussi banal.
Or, ce qui a permis à cette loi d'être amendée
fut l'argument des adolescentes pouvant se trouver dépourvues face à ces
propos, comme l'a déclaré Carla Rodrigues, membre du Parti Social Démocrate et
coordinatrice du groupe de travail parlementaire sur le projet, dans le journal
Diaro de Noticias : "Un homme qui se permet d'embêter une
jeune fille de 15 ans, de l'effrayer, ne commettait aucun crime."
Enfin, maintenant, grâce à cet amendement, les
adolescentes ainsi que toutes les femmes sont protégées contre le harcèlement
de rue, dès lors bien sûr qu'elles le dénoncent, ce qui n'est pas une mince
affaire dans une société où l'homme reste le maître.
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