Une étoile dans la nuit...


Une étoile dans la nuit...

Hier, rendez-vous avec ma coiffeuse habituelle. Depuis plus deux ans nous nous connaissons maintenant et un lien tout naturellement amical s'est ainsi créé entre nous. C'est une jeune femme d'une vingtaine d'années, très gentille, vraiment courageuse, pleine d'ambition et surtout super heureuse d'être devenue récemment une jeune maman d'un petit garçon de presque de deux mois ; son compagnon, tout autant ravi, comme les familles des deux côtés puisque c'est le premier petit-fils né.

Je lui demande donc évidemment des nouvelles de son petit bout. Là, son regard noir me transperce d'une tristesse assez indescriptible et elle me répond avec une voix remplie de douleur que son bébé est mort la semaine dernière.

Ressentant alors un violent coup au cœur, telle la lame d'un puissant poignard venant s'y enfoncer, je ne trouve aucun mot à dire sur le moment, j'ai le souffle littéralement coupé. Quelques secondes semblant interminables s'écoulent, notre regard figé l'un dans l'autre, nos corps complètement immobilisés, nous nous tombons ensuite dans les bras l'une de l'autre.

Puis, reprenant notre attitude, je lui présente mes profondes et sincères condoléances en sachant qu'elles sont fort bien futiles vis-à-vis d'un tel drame et qu'elles n'effaceront une si grande peine. En retour, elle me dit qu'elle se retient de pleurer car elle ne pourra plus s'arrêter sinon. Elle m'explique brièvement qu'un virus s'est propagé dans les poumons de son bébé, lesquels se sont par la suite remplis d'humeur très rapidement et malgré une prise en charge en urgence et tous les efforts médicaux engagés, les médecins n'ont pas réussi à le sauver.

Ne voulant s'étendre davantage sur cette incommensurable souffrance, elle reprend alors une discussion banale que je suis en toute compréhension. Nous n'abordons aucun sujet en relation avec les fêtes de fin d'année et encore moins celle qui approche, Halloween, fête très prisée par les Anglais et devenue traditionnelle qu'aucun ne manque de célébrer.

Le rendez-vous se termine et nous nous quittons chaleureusement.

Que dire de plus ?

C'est injuste ! C'est une fille si plaisante, qui ne lésine pas sur les heures supplémentaires pour mieux gagner sa vie, qui est honnête et régulière dans son travail. C'est une jeune femme adorable qui se donne les moyens afin d'évoluer dans son métier, qui se déplace même à domicile le dimanche, jour autorisé au travail en Angleterre, mais pas obligatoire.

Oui, c'est injuste ! C'est une fille qui était tellement heureuse d'être maman, qui a été si joyeuse durant toute sa grossesse qu'elle a vécue avec tant d'enthousiasme, sans jamais se plaindre de quoi que ce soit, au contraire, elle se réjouissait des désagréments de sa grossesse en disant qu'au moins elle sentait la vie en elle et que le plus grand bonheur de porter son petit garçon lui faisait largement oublier tous les petits inconvénients de sa grossesse...

Quand j'entends les informations locales à la radio où tant d'autres jeunes mères sont mauvaises, brutalisent leur bébé, le noient, pire, l'enterrent même vivant parce qu'elles ne supportent plus leurs cris... où il est vraiment à se demander si l'humain n'est pas qu'une bête sauvage indigne même de cette bête, c'est injuste !

Et encore davantage, lorsque des individus me bassinent les oreilles avec leur Dieu plein d'amour, de compassion, leurs baratins à la guimauve sur la miséricorde, le pardon et blablabla... alors que leur soi-disant Dieu permet de telles injustices ! Je ne suis donc définitivement pas prête à croire en un quelconque Dieu !

Enfin, ce qui est certain, ce sera un bien triste Noël pour elle. L'étoile en haut du sapin ne brillera pas cette année, elle scintillera dans le ciel de la nuit parmi tant de ses sœurs, ces âmes innocentes parties beaucoup trop tôt.

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