40 +++
De
retour sur la planète Internet que j'ai quelque peu délaissée depuis un
certain temps, absorbée par l'écriture de la suite de mon prochain
bouquin, j'ai 43 ans aujourd'hui.
Rien d'exceptionnel, me diriez-vous. Un chiffre
quelconque parmi tous les autres. Il ne représente ni un passage d'une dizaine
vers une autre, ni n'évoque davantage quelque chose de transcendantal. Il est
banal.
Alors, pourquoi en parler ? Pourquoi en faire un
article ?
Peut-être faut-il avoir passer le cap des
quarante ans pour comprendre ? Peut-être faut-il être dans cette peau de la
femme de la quarantaine plus, plus, etc. pour saisir la nuance ?
Alors que certaines femmes se délectent de leur
vie avec mari ou compagnon, enfants, vie familiale comblée, vie professionnelle
établie, etc., d'autres s'interrogent…
Pour une partie des femmes, 40 ans signifient
l'accomplissement de la vie. Le passage dans une vie stable où tous les
efforts, sacrifices et autres trouvent désormais leur récompense. C'est un âge,
selon certaines, qui serait le plus beau. La vie professionnelle est installée,
les enfants grandissent à leur rythme, les prochaines vacances sont
programmées, la liste des courses est collée sur la porte du réfrigérateur, le
réveille-matin est branché à la même heure du lundi au vendredi et
éventuellement le samedi, les repas de la journée sont fixés, les rendez-vous
de contrôle divers chez les différents médecins sont pris, les programmes de
télévision sont souvent les mêmes, bref, le quotidien chaleureux d'un bon foyer
va bon train, la vie suit son cours.
Pour une seconde partie, 40 ans représentent le
changement de vie, désiré ou non voulu, tant sur le plan professionnel que
personnel.
Pour une troisième catégorie, 40 ans ne représente
rien. C'est un âge comme un autre. Aucune question ne se pose.
Mais pour la dernière catégorie des femmes de la
quarantaine passée qui ne sont dans aucune de ces situations, des
interrogations viennent à l'esprit.
À vingt ans, la vie est devant soi. Les succès
sont sublimés. Les échecs sont pris avec philosophie où nous nous disons que ce
n'est pas grave, demain sera un autre jour. Nous nous relevons de ces échecs
pour mieux repartir. Nous découvrons tout simplement la vie.
À trente ans, l'avenir est toujours devant soi.
Les succès trouvent leur considération dans l'apprentissage de savoir les
conserver. Les échecs sont toujours atténués en espérant encore qu'ils ne
seront que de courte durée. Nous entrons désormais dans le vif de la vie.
Et quarante ans sonnent. Les succès sont de moins
en moins présents. Les échecs, eux, persistent. Cependant, nous restons
philosophiques en pensant que nous avons encore de belles années devant nous
pour enfin réussir à nous accomplir. Nous continuons le combat de la vie.
Arrive ensuite le 1 après 40, celui qui marque
définitivement le passage accompli de cette dizaine, suit le 2, puis le 3...
Là, nous nous posons un instant. Nous faisons le bilan.
Presque la moitié de la vie est passée. Sans
enfant, sans amour pour nous réconforter, juste une accommodation du quotidien
assurée en échange d'une solitude à combler, un pacte conclu afin de garantir
une vieillesse à venir qui ne se fera plus dans la survie mais dans la vie d'un
confort mérité. Une prise de conscience d'avoir peut-être fait plus de mauvais
choix que de bons. Une prison que nous avons construite et dans laquelle nous
nous sommes mises nous-mêmes en ayant jeté après la clef...
Mais qu'importe, aujourd'hui, c'est mon jour et
celui de ma tendre aimée sœur, c'est le jour où je prends le droit de me
laisser aller à ma nostalgie. C'est la journée où je me permets pour une fois
de ne penser qu'à moi, c'est ma journée où je m'accorde la remémoration de mes
souvenirs qu'ils soient bons ou mauvais...
Aujourd'hui, je pose les armes à terre, défais
mon armure, quitte mon esprit de guerrière, je fais une trêve. Demain, je
reprendrai mon combat dans la vie et pour la vie, poursuivrai inlassablement la
lutte pour un mieux à venir et dans l'espoir d'un monde meilleur, je me battrai
encore contre vents et marées, continuerai ma route en solitaire en gardant au
plus profond de moi cet incommensurable optimisme que j'ai toujours su
conserver au fil du temps avec mon sourire et ma bonne humeur qui me
caractérisent tant.
Demain sera un autre jour...
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