À boire et à manger !
La
France rejoindra la Belgique, l'Israël et l'Espagne, lesquels ont déjà
pris des mesures judiciaires pour combattre le grave problème de
l'anorexie chez les mannequins, à condition qu'elle légifère les deux
amendements au projet de loi santé de Marisol Touraine qui ont été
déposés à l'Assemblée nationale le 16 mars dernier par le député Olivier
Véran, également neurologue au CHU de Grenoble. Ces deux amendements
visent à interdire le recours aux mannequins trop maigres ainsi que
l'apologie de l'anorexie.
Le
premier amendement propose ainsi une modification du code du travail
obligeant les agences de mannequins à attester de l'IMC, Indice de Masse
Corporelle, de leurs modèles par un certificat médical. Les agences qui
ne respecteraient pas cette règle se verraient encourir une amende
allant jusqu'à 75 000 euros assortie d'une peine de six mois
d'emprisonnement. Le député a déclaré : "cette valeur d’IMC n’est
pas encore déterminée. Elle devra faire l’objet de débats. Je propose
que la Haute autorité de santé se prononce à son sujet […] En France, on
considère que l'on est maigre en dessous de 18,5. L'OMS retient un
indice en dessous de 18 pour commencer à parler de dénutrition. En
dessous de 17, c'est une dénutrition sévère. En dessous de 16, c'est
considéré comme un état de famine."
Le second amendement, déposé conjointement avec la délégation représentant les droits des femmes, souhaite établir un "délit de valorisation de maigreur excessive" ; il consiste à interdire les sites internet faisant "l'apologie de l'anorexie",
ceux notamment qui expliquent aux jeunes adolescentes de 12-13 ans
qu'un écart de 15 centimètres entre les jambes serait l'idéal pour être
belle, en référence à la mode du thigh gap. Le député a de même déclaré :
"vouloir faire rentrer des mannequins d’1,80 m dans des vêtements taille 34, ce n’est pas normal." Il
a également mentionné que l'anorexie mentale touche entre 30 000 et 40
000 personnes en France, dont 90% étaient des adolescents, en soulignant
que "l’impact social de cette image que véhicule la mode, où des
femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et
défiler, est très fort." Le député a aussi rappelé la première
tentative en 2008 de Roselyne Bachelot, ministre de la santé de
l'époque, avec sa création d'une charte sur l'image du corps.
Il
ne reste plus maintenant qu'à attendre le dénouement de cette seconde
tentative, 7 ans après la première, en espérant que, cette fois-ci, il
n'est pas l'effet d'un coup d'épée dans l'eau afin qu'en France le réel
problème de l'anorexie soit enfin pris au sérieux.
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