Mon premier coup d'humeur 2015
Docteur Denis Mukwege |
Les comptes de l'hôpital de Panzi ont été saisis par le pouvoir congolais. Cet hôpital basé à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, province qui voisine celle du Nord-Kivu au nord, le Maniema à l'ouest, le Katanga au sud et à l'est, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie et qui totalise trois villes, Bukavu, le chef-lieu donc de la province, Baraka et Uvira, a été fondé en 1998 par le Docteur Denis Mukwege, gynécologue connu pour son combat contre les barbaries sexuelles faites aux femmes dans l’Est de la République démocratique du Congo, pour soigner ces femmes tant sur le plan physique que psychique ainsi qu'une entière prise en charge autant sur le plan économique que juridique.
L’État de la République démocratique du Congo a lancé une véritable traque contre l'hôpital du Docteur Mukwege. La direction générale des impôts, notamment le bureau du Sud-Kivu, exige que l'hôpital paye des impôts sur la prime locale, dont une nouvelle taxation a été mise en place de plus de 40 000 euros par mois. De surcroît, les autorités de Kinshasa accusent l’hôpital de fraudes fiscales et lui réclament le paiement d’arriérés de près de 600 000 euros pour 2012 et 2013, en supplément du paiement d’un impôt professionnel sur les rémunérations de ses employés.
Madame Patient Bashombe, avocat-conseil de
l’hôpital, précise : "Le centre hospitalier de Panzi est un hôpital de
l’État. Et aucun hôpital public ne paie jusqu’à aujourd’hui les impôts en
République démocratique du Congo. Le fait de saisir les comptes de l’hôpital
est illégal et peut nous amener à parler d’un acharnement" De même
qu'elle "exige que les autorités cessent avec ces mesures
discriminatoires à l’endroit du seul hôpital de Panzi"
Le Docteur Denis Mukwege soigne depuis plus de
quinze ans les femmes victimes de violences sexuelles dans cette région
troublée, instable depuis deux décennies.
En 1989, malgré un travail bien rémunéré en
France, il retourne au Congo à l'hôpital de Lemera dont il devient le médecin
directeur.
En 1996, lors de la Première Guerre du Congo,
l'hôpital est détruit. De nombreux malades et infirmiers sont sauvagement
assassinés. Le Docteur Denis Mukwege s'en sort par miracle. Il se réfugie à
Nairobi.
En 1998, il retourne au Congo. Avec l'aide du
"Pingstmissionens Utvecklingssamarbete", organisme caritatif
suédois, il fonde donc l'hôpital de Panzi et découvre une nouvelle pathologie
qui marquera le restant de sa carrière : la destruction volontaire et planifiée
des organes génitaux des femmes. Il dévoile alors aux yeux du monde cette
sauvagerie sexuelle dont les femmes sont victimes dans l'Est du Congo où le
viol collectif sert comme arme de guerre.
En octobre 2010, reconnu comme l'un des
spécialistes mondiaux du traitement des fistules, il reçoit, à ce titre, un
doctorat honoris causa de l'Université d'Umeå en Suède. La
même année, il reçoit la médaille Valemeberg de l'Université du
Michigan.
Le 25 octobre 2012, il est victime d’une
agression. Alors qu’il se dirige vers sa maison en plein centre de Bukavu, le
gardien de sa maison est abattu à bout portant après l’avoir alerté d’un
danger, sa voiture est incendiée et il est ensuite ligoté. Grâce aux gens du
quartier qui lui portent secours, il est sain et sauf. Après quelques mois
d'exil en Belgique, il revient au Congo.
Voilà mon coup d'humeur. Un grand coup de rage
contre le pouvoir de cette soi-disant République démocratique, j'adore le terme
"démocratique", mais surtout un immense coup de cœur pour ce grand
Monsieur, le Docteur Denis Mukwege, qui se bat pour ces femmes, au-delà de leur
dignité, pour l'essence de l'Humanité.
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