Pour le meilleur... surtout pour le pire !


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"Moi, machine déclare te prendre, toi bidule pour truc légitime, à partir de ce jour, pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et dans la pauvreté, dans la santé et dans la maladie, pour t'aimer et te chérir jusqu'à ce que la mort nous sépare..." bla-bla, bla-bla-bla...

Et tout le monde y croit avec sincérité, naïveté, ferveur, bonheur...

Après, ça se corse ! Même avec un Français ou un Néerlandais...

Avec ou sans engagement devant Monsieur le Curé ou le Pasteur ou tout autre représentant religieux correspondant à sa foi ou tout simplement, juste, devant Monsieur le Maire pour les non-croyants, après l'euphorie des premiers instants, le ciel s'obscurcit, les éclairs éclatent et s'éclatent aussi d'ailleurs, le tonnerre gronde et la grosse averse vient à tomber !

Au début, pour certains, c'est : "Ma chérie", "mon petit cœur", "ma puce", "ma beauté"... Pour d'autres : "Mon canard", "ma dinde", "mon cochonnet", "ma poulette"... Hé, oui ! Il y a des hommes comme ça, ils aiment les animaux de la ferme !

Après, le "ma chérie" est remplacé par le prénom et pour les autres, les insultes en tout genre, les injures élégantes, plus les unes que les autres, prennent le relais, dévoilant la faculté de l'autre à trouver des expressions très imaginatives, où là, l'autre fait preuve de trouvailles intellectuelles assez recherchées.

Ainsi, une copine me donne un exemple de son "après", sachant qu’en général, me dit-elle, l'autre s'en prend toujours à vous le jour où votre humeur est au beau fixe.

Un dimanche matin d'été, elle se lève, le soleil brille, les oiseaux chantent. Elle allume son poste de radio où passe à ce moment l'une de ses chansons préférées. Elle prend son petit déjeuner à la terrasse de sa maison de bonne humeur, toute seule, puisque son compagnon dort encore et même dans le cas contraire, puisqu'il ne prend jamais de petit déjeuner. Et elle n'a pas non plus l'intérêt de rester auprès de lui dans le lit, puisqu'il y a fort longtemps que l'époque de la nuit de noce est révolue. Profitant donc de ce moment merveilleux, elle se prélasse à la terrasse, elle est en super forme, elle se sent d'humeur joyeuse et pense alors qu'une belle journée va se dérouler...

Que nenni !

Son compagnon se lève de mauvaise humeur, comme à son habitude, mais ce jour-ci, son humeur est plus mauvaise que d'habitude. Il s'approche vers elle, lui hurle dessus parce qu'elle a oublié d'appuyer sur le bouton de la cafetière pour faire couler le café. Et là, les neurones de la gentillesse s'allument. La journée se poursuit sur le même ton. Le midi, il lui crie après pour une fourchette posée dans le mauvais sens, l'après-midi, parce qu'elle fait trop de bruit et lui empêche de faire sa sieste tranquille, le soir, parce qu'elle prend trop de place dans le lit, etc., etc.

Et durant ces moments de mauvaises humeurs, tout au pluriel, car ils sont nombreux ces moments, me dit-elle, il lui crache au visage des mots doux emplis de tendresse : "Va à la gare !", "Je vais de renvoyez dans ton pays de m... par le premier train !", "Tu es c... à bouffer du foin !", "Tu es une nulle à ch... ma pauvre fille !", "Tu ne sers à rien, même pas pour être la bonne du curé !", "Même un aveugle te trouverait moche !", "Même un sourd trouverait débile ce que tu dis !", Etc. Mais, afin d'éviter d'envenimer sa rage, elle ne lui dit absolument rien et elle pense qu'elle ne croyait pas avoir signé pour le pire à ce point, quant au meilleur ?

L'entendant raconter cela la gorge serrée et voyant les larmes dans ses yeux, je pense alors que je ne suis pas prête de signer pour ce soi-disant meilleur et encore moins pour ce pire ! Et à ce moment précis, je pense : "Vive le célibat !"

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