La page blanche


La page blanche1

Qu'est-ce de plus terrible, pour un écrivain que la page blanche ?
?

Cette terrifiante page blanche ! Ce vide sidéral d'une luminosité opaque qui nous éclate les yeux. Ce blanc qui s'affiche autant devant soi qu'en soi. Cet instant tant redouté où rien ne s'imprime ni sur le papier ni dans le cerveau. Ce moment de profonde solitude. Ce temps qui semble durer indéfiniment. Cette attente interminable que nous souhaitons arrêter au plus vite.

Nous cherchons, nous creusons les méninges au plus profond d'elles. Nous tentons de regrouper tous nos neurones au maximum, de repérer éventuellement celui qui se serait perdu en cours de route afin de pouvoir le récupérer et le mettre avec les autres, en se disant que peut-être c’est lui, le petit neurone égaré, qui serait responsable de notre manque d’inspiration. Mais, rien n'y fait ! Nous restons figés devant cette affreuse page blanche !

Le pire, c'est de penser à tout sauf à ce que nous devons écrire ou de ne pas trouver le moyen de l'écrire ! Et toutes les couleurs utilisées pour traduire nos émotions y passent. D'une peur bleue, nous mangeons notre pain noir, sans être noir pour autant. Nous devenons rouge de colère, en riant jaune. Nous sommes verts en refusant de nous mettre au vert. Nous finissons par être chocolat ou marron. Nous sommes incapables de nous servir de notre matière grise.

Et tout cela se termine en page blanche !

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