L'Ambroisie

By CR

Plus précisément l’Ambroisie à feuilles d’armoise, Petite herbe à poux ou Ambroisie élevée, Ambrosia artemisiifolia L., est une espèce de plantes à fleurs dicotylédones de la famille des Asteraceae, sous-famille des Asteroideae, originaire des Amériques. En Amérique du Nord : Canada, Terre-neuve et du Nouveau-Brunswick au Manitoba et à la Saskatchewan. Aux États-Unis : du Maine au Texas et de la Floride au Wisconsin. Son biotope primaire est les dunes de sable des déserts de cette écorégion.

Cette plante herbacée annuelle pousse dans ses régions d’origine dans les champs cultivés, les pâturages et terres en friche, s’agissant de l’espèce pionnière, ainsi que sur le bord des routes et les terres non cultivées, concernant la plante rudérale.

L’espèce fut introduite en Europe à partir de la fin du 19è siècle, ainsi que dans la plupart des régions tempérées ou tempérées chaudes du monde, où elle s’est souvent naturalisée, notamment en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Australie. Elle est devenue indésirable car elle est une espèce pionnière, nitrophyte et envahissante, dont le pollen peut provoquer des allergies graves chez les personnes sensibles.

Ses autres noms vernaculaires, pouvant désigner éventuellement d’autres espèces, sont l’ambroisie à feuilles d’armoise, l’ambroisie élevée, ambroisie annuelle ; petite herbe à poux, en particulier au Québec, par opposition à la grande herbe à poux, Ambrosia trifida. Elle est également nommée absinthe anglaise ou simplement ambroisie en français de Guadeloupe et Martinique. L’Herbe de Saint-Prim semble être aussi une appellation courante dans l’ex-région Rhône-Alpes.

Elle est ainsi une plante rudérale adventice des cultures de printemps pouvant mesurer jusqu’à 2 mètres de haut.

Ses feuilles de couleur vert foncé sont distinctives. Les feuilles de la plantule sont opposées et plus précisément décussées, c’est-à-dire décrivant un croisement en X. Quant aux feuilles et aux rameaux supérieurs, ils sont alternes. Les rameaux sont rougeâtres et le dessous de la feuille est du même vert que le dessus. Les cotylédons à la base sont courts et disparaissent rapidement, avant deux ou trois étages de feuilles. Au stage végétatif, elle adopte un port buissonnant large.

Lors de la floraison, les fleurs adoptent un port en chandelles aussi caractéristique, les sujets jeunes pouvant pousser rapidement une tige droite avec une seule chandelle, avec un espace entre les feuilles proche de 10 cm.

La petite herbe à poux a la particularité d’être monoïque, ce qui signifie qu’elle porte les deux sexes sur un même plant, sur des fleurs différentes, d’où la facilité avec laquelle la plante peut se reproduire. Elle produit de juillet à septembre des fleurs vertes. Le pollen, transporté par le vent, peut causer des allergies, dont la rhinite allergique appelée également « rhume des foins ». Le fruit est un akène.

L’ambroisie à feuilles d’armoise ne doit pas être confondue avec l’armoise commune ou l’armoise annuelle, qui s’en distingue par la teinte grise de la face inférieure des feuilles.

Ses fruits épineux se dispersent facilement dans les friches et les jachères, ainsi que le long des routes, chemins, chemins de berge ou de halage, d’autant plus facilement que le sol a été retourné, désherbé ou qu’il ne présente pas de flore naturelle qui concurrencerait son avancée. Des études de 2018 confirment l’aspiration et la propagation des graines d’ambroisie le long des routes par les courants d’air provoqués par les voitures et les camions là où le trafic routier est intense. La distance parcourue par les graines d’ambroisie est largement augmentée, jusqu’à 70 mètres en 48 heures pour l’une des graines marquées, au lieu d’1 mètre environ dans un contexte non routier, et jusqu’à 40 mètres sur une route peu fréquentée. Les nouveaux plants sont deux fois plus nombreux dans le sens de la circulation. Ces résultats pourraient inciter certaines communes à désherber et tondre les bords de routes avant la maturité des graines, sinon ce sont les tondeuses ou faucheuses qui les projettent ou les dispersent plus loin encore.

Cette plante peut non seulement profiter des stress écologiques comme la sécheresse mais aussi rester en dormance de très nombreuses années dans le sol. Elle a une stratégie de colonisation exceptionnelle en l’absence de concurrence sérieuse sur sol découvert.

Elle n’est pas toxique, mais son pollen est, pour les Européens, très allergisant. Chaque pied libère quotidiennement plusieurs millions de minuscules grains de pollen, certains avancent même le chiffre de 2,5 milliards. Dans la région lyonnaise, les troubles allergiques les plus graves rencontrés d’août à octobre sont essentiellement dus à ce pollen. Selon l’association Stop ambroisie dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, « la population allergique a doublé en douze ans ».

Son pollen est un allergène très étudié. Un individu allergique peut développer une réactivité croisée, une allergie à un allergène pour lequel il n’est pas sensibilisé, avec :

– les pollens d’autres espèces : armoise, pissenlit, chrysanthème, cyprès, bouleau, fléole des près etc. ;

– certains aliments : ail, céleri, carotte, fenouil, artichaut, banane, melon, pastèque etc. ;

– le latex d’hévéa ;

– les particules issues de moteur diesel très fines qui peuvent s’agglomérer avec des pollens ou débris de pollens et stimuler la synthèse des IgE et des cytokines impliquées dans l’allergie ;

– le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone mais surtout l’ozone et le dioxyde d’azote, peuvent aussi, cette fois directement en tant qu’irritants respiratoires, fragiliser les muqueuses et préparer ou renforcer l’inflammation allergique.

Il semble aussi que l’augmentation du taux de CO2 de l’air, le CO2 étant le gaz à effet de serre émis en plus grosse quantité, augmente la production de pollen, soit + 130 % chez l’ambroisie par rapport à un taux atmosphérique pré-industriel, par exemple.

La présence d’huiles volatiles dans la plante peut conduire à des irritations chez des sujets sensibles lors de l’arrachage.

Ces dernières années, elle est devenue un problème de santé publique dans différentes parties de la Hongrie, en Slavonie, dans la région de Vienne et la Plaine du Pô, en Italie. Selon les informations du Jardin botanique de Meise, en Belgique, cette plante est encore considérée comme plante adventice, car elle n’y pousse que de façon sporadique et ses graines n’ont aucun pouvoir germinatif. Mais un réchauffement climatique pourrait provoquer des changements.

Majoritairement présente dans la vallée du Rhône où ses effets coûtent entre 12 et 20 millions par an à l’assurance maladie, elle voit son aire de répartition s’élargir d’année en année.

En 2018, une étude démontra que l’isabeline, l’un des composants de la plante, serait active contre le champignon unicellulaire Candida albicans et des souches de bactéries multirésistantes du staphylocoque doré.

Divers moyens existent pour lutter contre l’ambroisie, qu’il s’agisse de techniques préventives, pour éviter l’établissement de nouvelles populations, ou curatives, pour limiter le développement des plants déjà établis.

La lutte a un double objectif. Celui d’empêcher l’ambroisie de produire du pollen, avant la phase de floraison, afin de limiter les allergies, et celui d’éviter à l’ambroisie de produire des graines, avant la phase de grenaison, afin de limiter les nouveaux plants.

Enfin, au niveau mondial l’International Ragweed Society (IRS) est une association soutenant les connaissances concernant l’ambroisie à large échelle. Elle a également comme objectifs de promouvoir la recherche, la collaboration et l’échange d’informations entre les différentes personnes, sociétés, associations et institutions concernées par cette problématique.

Chaque année, depuis 2012, la journée internationale de l’ambroisie se tient le premier samedi de l’été. Cet événement initié par l’IRS vise à sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques causées par l’ambroisie.

Au niveau européen, SMARTER est un réseau interdisciplinaire d’experts européens impliqués dans le contrôle de l’ambroisie impliquant des professionnels de la santé, des aérobiologistes, des écologues, des économistes et des spécialistes de la modélisation atmosphériques et agricoles.

Cf. Wikipédia.

Sa période de floraison est entre le mois de juillet et le début de l’automne.

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