Île de Berder

By CR

Plus couramment appelée Berder ou île Berder, elle est une située dans le département du Morbihan, en Bretagne, et dépent de la commune de Larmor-Baden.

Au 18è siècle, elle s’appelait « Île de Brede ». Le nom de « Berder » vient de Berdic, « frères et sœurs d’une même famille », en breton, par modification phonétique.

Histoire :

Ainsi que d’autres îles du golfe du Morbihan, elle fut fréquentée par les hommes du Néolithique. Les vestiges de deux dolmens s’y trouvent. Un, complètement bouleversé dont il ne reste que de gros blocs de pierre, situé au nord entre la chapelle Sainte Anne et la mer. Et le dolmen « Er Roch », dont il ne reste aussi que quelques pierres éparses et quelques blocs un peu plus volumineux au sud. Un cairn assez bien conservé s’y trouve également au sud. Une dépression ou creux topographique semblant correspondre à une chambre circulaire assez vaste est localisé ainsi que l’emplacement du couloir encore visible à l’est.

En 1750, l’île appartenait à une demoiselle Dubreuil-Jarno et à ses frères et sœurs.

En 1879, elle fut achetée par le comte Arthur Dillon qui y fit construire un manoir aux fenêtres ogivales, une chapelle et des dépendances. Après un voyage en Italie, sa femme lui fit ajouter au manoir une tour hexagonale de cinq étages qui depuis sert d’amer dans le Morbihan. Elle s’effondra partiellement le 31 janvier 2021.

En 1920, ruiné, il la vendit à la duchesse d’Uzès qui la vendit ensuite aux Oblats de Marie-Immaculée et en 1937, les Petites Sœurs de saint François d’Assise en devinrent propriétaires jusqu’en 1991. À partir de 1984, elle fut louée à l’association sans but lucratif, loi de 1901, Loisirs, Vacances et Tourisme.

En 1991, le groupe Yves-Rocher l’acquiert en maintenant l’activité de l’association jusqu’en 2013.

En mars 2016, elle fut vendue au groupe immobilier rennais Giboire qui projeta d’y construire un hôtel 4 étoiles à l’horizon 2020, avec des premiers travaux paysagers dès 2016. Après de nombreux contentieux administratifs ayant eu lieu de 2018 à 2023, le 14 novembre 2023, le Conseil d’État met enfin un terme au projet d’aménagement du groupe Giboire.

En avril 2024, le président du conseil départemental du Morbihan exclut l’achat l’île par le département.

En raison de la puissance des courants marins, l’implantation d’hydroliennes au large de l’île fut prévue dès 2012 par le conseil général du Morbihan. Deux sites identifiés en 2018 entraînèrent l’inquiétude des plaisanciers et pêcheurs. Le préfet du Morbihan autorisa leur implantation en janvier 2023, mais dans la foulée, six associations recoururent contre sa décision.

Géographie :

Elle se situe ainsi dans le golfe du Morbihan au sud de Port-Blanc, au nord de l’île de la Jument, à l’ouest de l’île aux Moines, à l’est de l’île Longue et du continent à Larmor-Baden.

D’une superficie de 23 hectares, sa longueur est d’environ 1 200 mètres du nord au sud et sa largeur de 300 mètres au maximum. L’île culmine dans sa partie centrale à 13 mètres d’altitude.

Sa pointe sud est baignée par un courant de marée, le courant de la Jument, qui peut atteindre 9 nœuds, soit près de 17 km/h, constituant le deuxième plus fort courant de marée d’Europe après celui du raz Blanchard pouvant atteindre les 22 km/h.

Véritable île à marée haute et presqu’île à marée basse, elle est reliée par une chaussée submersible de 80 mètres à Larmor-Baden.

Le « Passage », découvert à marée basse, est à marée montante submergé par un courant de marée encore plus violent, accéléré par son étroitesse et les enrochements effectués. Des touristes sont régulièrement surpris et se retrouvent coincés dans l’île jusqu’à la marée descendante suivante puisqu’il n’y a plus de passeur depuis 2013.

Des noyades s’y produisent parfois, certaines personnes tentent la traversée alors que le « Passage » est déjà submergé et que le sol est rendu glissant par les algues. Le 29 mars 2021, un couple fut emporté par le courant, un touriste alsacien de 56 ans se noya et sa femme fut secourue à temps. D’autres accidents y eurent lieu précédemment en 2004, 2006 et 2019.

Enfin, le pourtour de l’île accessible aux promeneurs permet la découverte d’une végétation de type méditerranéen peu commune dans la région.

Cf. Wikipédia.