Humeur de Pâques 2025

By CR

La Pâquerette, Bellis perennis, est une espèce de plante à fleurs de la famille des Astéracées.

Plusieurs théories expliquent l’origine du nom scientifique de la plante. La plus fréquente et probable serait le dérivé du latin bellus, « joli, élégant », évoquant sa beauté. Une étymologie populaire l’associe au latin bellum, « guerre », faisant référence à sa pousse fréquente sur les champs de bataille ou à sa capacité à traiter les ecchymoses et les blessures profondes ; usage indiqué en vertu de la théorie des signatures. Et selon un mythe romain rappelé par le poète latin Ovide, Bellis provient d’une Dryade nommée Belides poursuivie par Vertumne et qui se métamorphose en pâquerette afin d’échapper aux assiduités de ce dieu. Le nom est également associé à Belenos, dieu de la mythologie celtique.

L’épithète latin perennis signifie pérenne, de per annos, « à travers les années », sous-entendu, « vivant plusieurs années », tout en indiquant aussi son aspect rustique.

Son nom vernaculaire de « pâquerette » viendrait de la floraison de la plante essentiellement à la période de Pâques, bien que dans les faits, elle fleurit toute l’année.

Elle porte plusieurs noms vernaculaires, dont la petite marguerite, la pâquerette des prés, la fleur de Pâques, la petite consyre, la fleur de tous les mois, la tro-heol en breton soit littéralement « tournesol ». Son nom anglais daisy est issu de l’anglo-saxon daeges eage, day’s eye, littéralement « œil du jour », allusion à la fleur qui s’ouvre le matin et se ferme complètement le soir ; phénomène de nyctinastie. Elle a ainsi la particularité, comme certaines autres fleurs de plantes herbacées, de se fermer la nuit et de s’ouvrir le matin pour s’épanouir au soleil. Elle peut aussi se fermer pendant les averses, voire un peu avant, ce qui permettrait dans les campagnes de prédire la pluie légèrement à l’avance. Ses fruits s’envolent grâce au vent, anémochorie, et dégagent des odeurs qui attirent les insectes.

Cette plante herbacée, vivace, haute de 4 à 20 centimètres, est une plante très rustique formant des touffes denses. Elle est une espèce commune, héliophile, acidicline à calcicline, fleurissant toute l’année, mais surtout de mars à novembre. Hémicryptophyte, elle est présente sur des sols un peu humides et compacts toute l’année. Elle est toujours dans des végétations très rases, riches, souvent piétinées, le plus souvent dans des prairies nitrophiles pâturées grâce à sa tolérance aux herbivores par une rosette plaquée au sol et une capacité de régénération rapide de sa tige florifère, puis s’étant adaptée aux bords de chemins, dans les pelouses urbaines ou les gazons tondus. Cette espèce eurasienne, présente jusqu’à 2 500 mètres d’altitude est ainsi très commune en Europe.

Ses feuilles sont comestibles crues. Ayant un léger goût de noisette, un peu poivré, avec un arrière-goût un peu âcre, il est recommandé de les mélanger à d’autres plantes dans des salades composées. Elles peuvent aussi se préparer lactofermentées, comme le chou, ou être finement hachées et mélangées dans de la crème fraîche pour former une sauce qui accompagne le riz ou le poisson. En Sicile et en Toscane, elles entrent dans la composition de la soupe lorsque d’autres plantes plus appréciées ne sont pas de saison. Ailleurs en Italie, elles servent à la préparation des farces pour la focaccia, version italienne de la fougasse, ou des sauces pour la viande. Ses boutons floraux peuvent être utilisés crus dans des soupes, des ragoûts ou des sandwichs. Ils peuvent se conserver dans du vinaigre et servir comme les câpres, ou être revenus dans un peu d’huile et de vinaigre à la poêle. Ses fleurs à demi-ouvertes, aussi au léger goût de noisette, sont comestibles. Lorsqu’elles sont complètement ouvertes, elles deviennent, pareilles aux feuilles, légèrement amères, et sont alors consommées en salade. Comme celles de la marguerite, plus aromatiques, elles peuvent être macérées, avec des feuilles, dans du vin blanc, pour l’aromatiser et l’utiliser pour ses propriétés médicinales.

En phytothérapie, la pâquerette (utilisation des fleurs et des feuilles) est cueillie à l’échelle industrielle pour l’obtention d’une teinture mère homéopathique de la plante fraîche. Ses fleurs contiennent des saponines principalement, (bayogénine), des tanins (substances amères et astringentes), des flavonoïdes (anthoxanthine, apigétrine), des huiles essentielles riches en polyactylènes et des mucilages.

Ses fleurs sont couramment utilisées en Autriche comme un thé-médicament pour ses vertus gastro-intestinales et respiratoires. Ce thé se prépare en infusion avec une cuillère à café de plante sèche par tasse d’eau bouillante, un temps de pause de 10 minutes. 3 tasses par jour sont conseillées.

La pâquerette est réputée pour être un stimulant hépatique, un remède contre la toux, les maladies de peau douloureuses (eczéma, psoriasis, etc.), les maux de tête, l’hypertension, les étourdissements, l’insomnie et l’absence de menstruations, dont ensemble des symptômes pouvant être attribués à un syndrome de blocage de l’élément Bois en Médecine Traditionnelle Chinoise.

À l’image de son rôle écologique, elle permettrait de même de réguler les déséquilibres du calcium dans le corps, comme les nodules calciques, l’arthrose, la décalcification, l’artériosclérose, etc. Elle est aussi astringente et hémostatique. Son jus était utilisé massivement par les légions romaines pour soigner les blessures.

Des recherches ont révélé des effets antimicrobiens et hypolipidémiant (ou hypolipémiant, médicament dont l’action thérapeutique vise à diminuer les lipides (triglycérides et/ou cholestérol) circulant dans le sang) de la pâquerette. Son action sur la toux serait principalement attribuable à la teneur en saponines, l’efficacité n’a pas été documentée.

Il y a un risque de confusion avec la pâquerette des bois (plante à floraison automnale ayant un port plus robuste, des feuilles au limbe progressivement atténué à trois nervures bien visibles) ou la pâquerette annuelle (plante hispide aux feuilles d’aspect un peu crassulescent) qui poussent toutes deux en région méditerranéenne, l’Aster fausse-pâquerette (plante des bois montagneux, également pubescente) et la pâquerette des murailles (tige feuillée très ramifiée). Une confusion ne serait pas grave car aucune de ces plantes n’est toxique.

Si certains plants de pâquerette peuvent pousser sur les murs, la pâquerette dite « des murailles » est une espèce très différente du genre Bellis. Elle est Erigeron karvinskianus et se distingue facilement par sa toge portant des feuilles alternes et pousse ainsi sur des murs humides et verticaux.

Dans la culture populaire, les pâquerettes survivant très bien aux tontes répétées même très rases dans un gazon, où elles sont particulièrement visibles, ont donné lieu à l’expression « au ras des pâquerettes », signifiant « au ras du sol », et métaphoriquement « sans intelligence ».

La pâquerette est parfois utilisée pour le jeu d’effeuillage de la marguerite. Victor Hugo y fait référence d’ailleurs dans Les Misérables.

Selon plusieurs légendes :

La pâquerette est née des larmes versées par Marie Madeleine lorsqu’elle ne trouva pas Jésus dans son tombeau au jour de sa résurrection.

La pâquerette était complètement blanche à l’origine. Le jour de la naissance de Jésus, un petit berger, qui ne possédait rien, lui offrit une pâquerette qui baisa du bout des lèvres. Depuis ce jour, le cœur de la fleur est jaune d’or et le bord est marqué de rose à l’endroit du baiser.

Un jour l’enfant Jésus se piqua avec une épine et son sang coula. Pour le consoler, sa mère lui cueillit une pâquerette. Une goutte de sang coula alors sur la corolle et les pétales de cette fleur sont teintés de rose dès lors.

Concernant les cultivars, les fleurs de la Pâquerette sont souvent pourprées en dessous et au bord des pétales. Cette coloration est due à la présence de pigments de type anthocyane (colorants naturels des feuilles, des pétales et des fruits, situés dans les vacuoles des cellules, solubles dans l’eau, allant du rouge orangé au bleu pourpre dans le spectre visible), composés osmotiquement actifs. La concentration de ces pigments responsables de la teinte rose à purpurine peut améliorer l’état hydrique des plantes en cas de stress hydrique ou lutter contre le froid en cas de températures basses. Cette coloration est sélectionnée dans plusieurs variétés cultivées, notamment chez la Pâquerette pomponnette, dont les fleurs doubles sont donc en forme de pompon aux pétales tuyautés plus ou moins violets.

Enfin, dans le langage des fleurs, la pâquerette symbolise l’attachement.

Cf. Wikipédia.

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