Humeur de mars 2025

By CR

L’ajonc d’Europe, Ulex europaeus, est une espèce de plantes à fleurs dicotylédones de la famille des Fabaceae, sous-famille des Faboideae, originaire d’Europe occidentale, d’où son appellation.

Il un arbuste épineux, à feuillage persistant, qui pousse en formant des fourrés impénétrables. Il est une espèce très compétitive, capable si bien établie de déplacer les plantes cultivées ou spontanées indigènes grâce à sa capacité de fixer l’azote et d’acidifier le sol.

Originaire des régions maritimes Atlantiques d’Europe, il fut largement introduit, notamment pour former des haies, dans toutes les régions tempérées du monde où il s’est naturalisé. Il s’est également installé dans certaines îles tropicales en altitude. Il porte d’autres noms vernaculaires, dont l’ajonc, l’ajonc épineux, le jonc marin, le grand ajonc, le bois-jonc, le jan, le lande, le landier, le genêt blanc, le genêt épineux, l’argelat, le dorne, le sainfoin d’hiver, le thuie, le touye, le vigneau ou le vignon.

Cet arbuste buissonnant mesure de 1 à 2 mètres de haut. Ses branches hérissées d’épines de 2 à 5 cm de long forment un ensemble très touffu. Ses petites feuilles alternées en écailles en faible quantité sont aussi très piquantes. La photosynthèse s’effectue ainsi pour la plus grande partie par les épines qui sont des feuilles modifiées. Ses fleurs sont axillaires et solitaires, mais très nombreuses sur les rameaux. De couleur jaune d’or, elles mesurent de 12 à 15 mm de diamètre exhalant en plein soleil un fort parfum de noix de coco. Son fruit est une gousse de 2 centimètres de long, brun violacé foncé, contenant 2 à 3 petites graines noirâtres qui sont libérées lorsque la gousse se fend par temps chaud.

Son habitat type est parmi les fourrés arbustifs médioeuropéens, planitiaires-collinéens, thermophiles. Il est une plante indicatrice d’un sol sec et très acide pouvant évoluer en lande à pin.

Originaire de l’ouest de l’Europe, de l’Écosse au Portugal, l’espèce est présente dans la moitié ouest de la France, notamment en Bretagne et en Vendée, dans les landes ou les forêts claires.

La plante fut introduite en Amérique, en Australie, à La Réunion, en Nouvelle-Zélande et à Hawaii, où elle est devenue très invasive, une plante hémérochore. Elle fut classée parmi les trente plantes les plus envahissantes dans le monde selon l’IUCN. Le charançon, Exapion ulicis, fut implanté comme agent de lutte biologique depuis les années 1930, mais son efficacité est limitée de par sa reproduction qui n’a lieu qu’au printemps, alors que la plante peut produire des gousses dès l’automne.

En Nouvelle-Zélande, les collines du Canterbury, en particulier, sont couvertes de cette plante, appelée gorse par les fermiers. Bien que l’ajonc donne une magnifique couleur jaune au paysage lorsqu’il fleurit, il ralentit de 20 ans la régénération du bush.

Idem dans le sud du Chili où elle est devenue envahissante. Elle fut introduite par les colons allemands à la fin du 19è siècle pour clôturer leurs propriétés. Dans cette région, elle porte le nom commun de « chacai », à ne pas confondre avec le « chacay », Discaria serratifolia, étant une plante à petites feuilles et fleurs blanches, décrit comme espèce native dans la zone centrale du Chili.

L’ajonc d’Europe est ainsi utilisé comme haies défensives ou clôture pour le pacage des animaux, grâce à ses épines formant des buissons quasiment impénétrables.

Autrefois, il était séché. Devenant alors fortement inflammable, il servait de combustible dans le four ou la cheminée domestique, souvent associé à la bruyère, chez les paysans pauvres ; la chaleur obtenue, de 800°C environ dans un four, étant quasi comparable à celle du charbon. Même frais ou humide, il peut être utilisé comme du petit bois pour démarrer un feu.

Il servit, notamment en Bretagne, de fourrage pour les vaches ou autres herbivores, après avoir été pilé ou écrasé entre deux rouleaux faisant office de presse afin de faire éclater ses épines pour qu’elles ne blessent la bouche des animaux. Cette technique fut propagée par l’agronome breton Gabriel Calloet-Kerbrat.

Ses fleurs sont employées pour la composition d’un sirop, d’une liqueur ou d’un vin, mais avec une consommation réduite car elles contiennent en petite quantité des alcaloïdes toxiques, surtout présents dans les graines, comme la lupinine, l’ulexine et l’anagyrine, dont cette dernière est très connue pour engendrer des maladies congénitales chez les vaches consommant les rameaux feuillés.

L’agriculteur et agronome britannique Arthur Young rapporta la réalisation de la semence volontaire de l’ajonc, de Valognes à Cherbourg, en Normandie. L’agronome et historien français François Sigaut écrivit que « l’ajonc a été pendant plusieurs siècles le sainfoin ou la luzerne des terres acides ».

De cette plante est extraite une lectine (groupe de protéines végétales se retrouvant dans les graines) se combinant spécifiquement avec la substance saccharidique (relatif aux glucides) « H » présente dans les globules rouges, en particulier. Par une simple réaction d’agglutination, cette lectine permet de distinguer un groupe sanguin « O » portant de la substance H d’un groupe hh*, dit « Bombay », et de différencier un sous-groupe A2 (H positif) d’un sous-groupe A1 (H négatif).

Comme toutes les légumineuses, l’ajonc enrichit le sol en azote, mais ne doit pas pour autant être utilisé dans ce but car, parallèlement, il appauvrit le sol en calcium, magnésium, manganèse et zinc, quatre des nutriments essentiels pour les plantes. Il abaisse aussi beaucoup le pH des sols où il pousse. Il pourrait servir en tant que source de biocarburant, mais en veillant à limiter son expansion.

L’ajonc d’Europe produit des quantités relativement modestes de nectar. Cependant, de par l’abondance particulière de sa floraison à la fois précoce et prolongée dans le temps, il est fréquemment visité par les abeilles qui récoltent sur ses fleurs le nectar et le pollen, produit en grande quantité. Il constitue ainsi une source de nourriture intéressante à tout moment de la vie de la colonie. En proportion variable, il peut rentrer dans la composition de miels polyfloraux.

Concernant ses parasites, des colonies d’acariens, Tetranychus lintearius, s’y établissent, construisant des toiles atteignant 1 m3 qui le recouvrent presque entièrement, et lui prélèvent sa sève.

Enfin, sa période de floraison est de février à juin.

Cf. Wikipédia.

*Le hh, dit « Bombay », est un groupe sanguin très rare. Le phénotype de ce groupe fut découvert en 1952 à Bombay. En Inde, ce groupe sanguin se retrouve effectivement le plus souvent que dans le reste de la population humaine. Celui-ci pose des problèmes pour les transfusions sanguines car les seuls donneurs compatibles sont ceux du même groupe.

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