Humeur de février 2025

By CR

Le romarin, Salvia rosmarinus, est une espèce d’arbrisseaux de la famille des Lamiacées ou des Labiées. Originaire du bassin méditerranéen, il pousse ainsi à l’état sauvage sur le pourtour méditerranéen, en particulier dans les garrigues arides et rocailleuses, sur terrains calcaires.

Il est également connu sous l’appellation de Rosmarinus officinalis qui en est devenu le synonyme lors du reclassement de l’espèce dans le genre Salvia en 2017.

Estimé comme une herbe condimentaire fraîche ou séchée appartenant à la cuisine méditerranéenne, il est une variété cultivée dans les jardins. Cette plante mellifère nommée de même le miel de romarin ou « miel de Narbonne » était l’un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au 18è siècle. Elle est aussi un produit utilisé en parfumerie.

Le terme « romarin » serait issu du latin ros marinus, « rosée de mer », ou du grec rhops myrinos, « buisson aromatique », ou du latin rhus marinus, « sumac de mer ». Appelé également « herbe-aux-couronnes », il signifie en provençal « encensier ».

Selon une légende, le romarin serait à l’origine une plante à fleurs blanches. Avant de donner naissance à l’enfant Jésus, Marie aurait déposé sa cape de couleur bleue sur un romarin planté devant l’étable. La cape aurait alors déteint sur l’arbrisseau et depuis le romarin fleurit bleu. Certains apportent à cette légende une autre origine possible au nom à savoir « Rose de Marie », dont le nom en anglais est d’ailleurs Rosemary, sans que cette origine soit étayée.

L’eau de Hongrie, alcoolat à base de romarin servant à se parfumer ou à boire, viendrait de la reine de Hongrie Élisabeth de Pologne qui l’aurait utilisée en 1378 à l’âge de 72 ans.

Le romarin était l’une des plantes recommandées dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis à la fin du 8è siècle, début du 9è siècle.

Se trouvant principalement dans les terrains arides et ensoleillés, comme les garrigues, les maquis et les rocailles, il n’apprécie pas une sécheresse trop importante et se contente de l’humidité du littoral, d’où son nom pourrait provenir de « rosée de mer » en latin. Il est répandu entre le niveau de la mer et 650 mètres, parfois jusqu’à 1 500 mètres d’altitude.

Il se cultive ainsi dans un endroit ensoleillé, dans un sol calcaire et bien drainé. Bien qu’il soit une plante aimant les climats chauds, il supporte les gelées si le sol ne conserve pas l’humidité et à idéalement un pH compris entre 7 et 7,5. Sa zone de rusticité se situe entre 8 et 10. Assez résistant aux nuisibles, il craint toutefois le rhizoctone brun en cas d’humidité trop importante.

Une légère taille au printemps après sa floraison peut l’aider à lui conserver une forme harmonieuse. Son feuillage persistant et sa tenue favorise l’emploi de certaines variétés touffues à une utilisation en topiaire.

Il se multiplie facilement au printemps et à l’automne par bouturage ou marcottage, mais l’est plus difficilement en été par semis dû à sa germination lente.

Il est cultivé à large échelle en Espagne, en Tunisie, au Maroc, en Italie, en France, en Algérie et au Portugal, principalement pour en extraire de l’huile essentielle. En Inde, la CIMAP (Central Institute of Medicinal and Aromatic Plants) a introduit la production de romarin à la fin des années 1980 qui s’est développée au cours des années 1990. Cette production est concentrée dans le sud, dans les Nîlgîri et autour de Bangalore. La production mondiale d’huile essentielle de romarin a atteint 200 à 300 tonnes en 2005.

Ses fleurs ont une saveur plus douce et se consomment crues, saupoudrées, pour parfumer un plat ou un dessert.

Ses branches feuillues s’utilisent de préférence fraîches, mais peuvent être séchées en servant comme aromate par infusion dans les ragoûts, les civets, les soupes et les sauces. Ses branches sont également utilisées dans la confection d’une marinade pour parfumer les grillades. Ses branches déposées sur les charbons ou en petite quantité dans un fumoir sont employées pour fumer la viande ou le poisson.

Une branche peut de même servir de pinceau pour enduire la pièce à griller de marinade ou de broche pour des légumes avant leur cuisson.

Le romarin est aussi parfois utilisé en infusion pour parfumer des desserts comme les flans, les crèmes ou certaines confitures.

Quant à son utilisation en parfumerie, elle est très ancienne. Le premier parfum alcoolique connu est ainsi l’eau de Hongrie, alcoolat fréquemment utilisé au 17è siècle, pouvant dater du 14è siècle, dont le romarin était l’un des principaux composants. L’essence est obtenue par la distillation des branches, de préférence uniquement avec les sommités fleuries. Elle contient notamment du bornéol, du 1,8 cinéol ou eucalyptol, du camphène et du pinène. Le romarin entre dans la composition de parfums masculins, surtout, hespéridés aromatiques, comme les eaux de Cologne, boisés et fougères aromatiques.

La plante contient plusieurs agents actifs, notamment :

  • Huiles essentielles : 1,8 cinéole, alpha-pinène, camphre de romarin, bornéol, camphène ;
  • Flavonoïdes : lutéoline, apigénine, quercétine, diosmine ;
  • Diterpènes : acide carnosique, rosmadial ;
  • Triterpènes et stéroïdes : acide oléanolique, acide ursolique ;
  • Tanins ;
  • Lipides : n-alcanes , isolalcanes , alcènes ;
  • Rosmaricine ;
  • Acide rosmarinique.

Des études modernes montrent les effets du romarin :

– cholérétique et hépatoprotecteur. Il fut longtemps utilisé empiriquement comme tel. Ces effets furent montrés expérimentalement. Le romarin permet donc d’activer les fonctions digestives, en particulier le travail de la vésicule biliaire ;

– antimycosique et antibactérien. Les substances du romarin limitent le développement de certains agents pathogènes. L’huile essentielle de romarin à cinéol permet de lutter contre le rhume, bronchites et sinusites ;

– sur le système nerveux. L’administration d’huile de romarin, à la fois par inhalation et par voie orale, stimule l’activité du système nerveux central, respiratoire et locomotrice chez la souris. L’extrait alcoolique du Rosmarinus officinalis montra une activité antidépressive sur la nage forcée et les tests d’immobilité de la souris. Le romarin serait donc recommandé pour traiter les divers cas d’asthénie ;

– sur la circulation sanguine. L’utilisation d’huile de romarin dans un bain stimule la circulation dermique et améliore l’hémodynamique pour les problèmes d’occlusion artérielle ;

– sur les muscles lisses. L’huile ou l’extrait aqueux des feuilles permettent d’inhiber certaines contractions induites chez les lapins et les cochons d’Inde. Le romarin aurait donc des effets antispasmodiques ;

– antitumorigénique et antioxydant. De nombreuses études indiquent que le romarin permettrait de prévenir et de limiter la progression de certains types de cancers ;

– anticoagulant. Les extraits de la plante ont des activités anticoagulantes pouvant diminuer le risque de la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins.

Cependant, l’huile essentielle de romarin peut avoir des effets neurotoxiques, déclencher des crises d’épilepsie ou des convulsions. Par voie orale, et à part l’utilisation en cuisine, il est déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes.

Plus de 150 variétés de romarin sont recensées. Elles se différencient par leur taille maximale, d’une dizaine de centimètres à deux mètres, leur tenue verticale ou rampante, la couleur de leurs fleurs violettes, bleues, blanches ou roses et de leurs feuilles ainsi de leur rusticité, entre autres.

L’espèce n’est donc pas considérée comme menacée en France. Elle est classée Espèce de préoccupation mineure (LC) par l’UICN.

Sa taille peut atteindre 1,50 mètre de hauteur, voire jusqu’à 2 mètres en culture. Il est reconnaissable en toute saison à ses feuilles persistantes sans pétiole, coriaces, beaucoup plus longues que larges, aux bords légèrement enroulés, vert sombre luisant sur le dessus, blanchâtres en dessous. Leur odeur, très camphrée, évoque aussi l’encens d’où il doit son nom d’ « encensier » en provençal.

Enfin, sa floraison commence dès le mois de février, parfois en janvier, et se poursuit jusqu’en avril-mai. Certaines variétés peuvent fleurir une deuxième fois en début d’automne. La couleur de ses fleurs, qui se présentent en grappes assez semblables à des épis, varie du bleu pâle au violet. La variété à fleurs blanches Rosmarinus officinalis albiflorus se trouve aussi, mais plus rarement. Leur calice est velu, à dents bordées de blanc. Elles portent deux étamines ayant une petite dent vers leur base. La lèvre inférieure de la corolle est profondément divisée, faisant penser au labelle de certaines orchidées. Comme pour la plupart des Lamiacées, le fruit est un tétrakène, dont ce dernier est de couleur brune.

Cf. Wikipédia.

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