Afrique du Sud : vente aux enchères de cornes de rhinocéros


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Photo de CATERS / SIPA

De ce 21 au 24 août, une vente aux enchères de cornes de rhinocéros devant se dérouler en ligne est prévue par le plus important éleveur de rhinocéros au monde, le richissime sud-africain John Hume. Les autorités du pays tentent de bloquer cette vente coûte que coûte. De leur côté, les associations de protection des animaux craignent que cette vente alimente le commerce international illégal de cornes de rhinocéros.

Bien que cette vente ne soit pas illégale selon la loi sud-africaine suite à une modification législative, le commerce international reste totalement interdit. En effet, en avril dernier, après une longue bataille judiciaire, l'éleveur obtint la levée moratoire sur le commerce intérieur de cornes de rhinocéros en vigueur depuis 2009. Donc en théorie, les cornes vendues ne devront pas quitter le pays.

Pas moins de 500 kilos de cornes sur les 6 tonnes que l'homme d'affaires possède avec soin dans des banques et compagnies de sécurité privées sont attendus sur le marché.

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Cependant, les autorités sud-africaines, seules compétentes à délivrer le permis de vente, ont refusé de dispenser ce permis pour empêcher cette vente à l'intérieur même du pays.

En conséquence de ces mesures, John Hume a saisi ce 18 août la Haute Cour de Pretoria. Il souhaite que la Justice oblige le gouvernement à "physiquement remettre le permis de vente qu'elle a déjà approuvé", a déclaré son avocat, Izak du Toit. À titre exceptionnel, le juge devra se prononcer ce dimanche à quelques heures à peine l'ouverture de ces enchères.

"Actuellement, les rhinocéros sont tués pour répondre à la demande […], alors que leurs propriétaires pourraient approvisionner le marché avec de la corne d'animaux qui n'ont pas été braconnés. […] Cette vente aux enchères représente une solution pour sauver les rhinocéros", a affirmé John Hume qui propose à la vente des cornes découpées à la scie sauteuse sur des rhinocéros anesthésiés. Ce procédé est indolore, selon les vétérinaires, et ces cornes composées de kératine comme les ongles repoussent si la pratique a été bien réalisée.

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En parallèle, le site internet de la vente a été succinctement piraté par des hackers qui dénoncent "le manque de compassion pour les animaux". Joseph Okori, Président pour l'Afrique australe de l'IFAW (International Fund for Animal Welfare, fond international de protection des animaux) a estimé que "cela va approvisionner le marché noir". Celui-ci apporte même la preuve que John Hume "ne vise pas le marché africain", puisque ce site internet est en anglais, mandarin et vietnamien. Les cornes se retrouveront ainsi sur le marché asiatique malgré l'interdiction de cette transaction. Et Dex Kotze, un autre riche homme d'affaires défenseur de la cause animale a rapporté que la vente "ne va pas réduire le braconnage, elle va au contraire l'exacerber".

Quoi qu'il en soit ou en sera la décision du juge, John Hume a déjà planifié une seconde vente en septembre prochain physique et dans un lieu ultra sécurisé.

Enfin, 3 rhinocéros en moyenne sont abattus chaque jour en Afrique du Sud qui abrite 80 % de la population mondiale. 1 kilo de cornes vendu au marché noir représenterait plus de 60 000 $, soit 51 000 €, plus cher que l'or ou la cocaïne. Les premiers acheteurs sont le Vietnam et la Chine pour des vertus médicinales non prouvées scientifiquement.

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Bon dimanche !

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