L'absinthe

By CR

Artemisia absinthium L., aussi nommée Grande absinthe en opposition à la Petite absinthe, Artemisia pontica, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Astéracées.

Ses autres noms communs sont absin, aluyne, aluine, alvine, aloïne, armoise ou herbe de la Saint-Jean, herbe sainte, herbe aux vers, menu alvine et armoise amère.

Elle est un arbrisseau vivace mesurant entre 50 cm et 1 mètre. Elle est recouverte de poils soyeux blancs argentés et de nombreuses glandes oléifères. Sa tige de couleur vert argent est droite, cannelée, ramifiée et très feuillée. Ses feuilles sont alternes, gris verdâtre sur le dessus et presque blanches et soyeuses sur le dessous. Les feuilles basilaires pétiolées mesurent jusqu’à 25 cm de long. Les feuilles caulinaires sont brièvement pétiolées et moins divisées. Les feuilles au sommet peuvent être simples et sessiles, soit sans pétiole. Ses fleurs jaunes, tubulaires, réunies en capitules globuleux, penchés, à leur tour réunis en panicules feuillés, sont ramifiées. Ses fruits sont des akènes. La plante possède un rhizome dur.

Originaire des régions continentales à climat tempéré d’Europe, d’Asie et d’Afrique du Nord, elle fut naturalisée ailleurs. Elle y pousse sur les terrains incultes et arides, sur les pentes rocheuses, au bord des chemins et des champs. Son habitat type est les friches vivaces xérophiles, médio-européennes ; son aire de répartition est donc eurasiatique.

Cette plante est peu exigeante, se contentant de sols meubles, peu humides et ensoleillés. Elle est à placer en exposition chaude sur sols fertiles et semi-lourds. Elle préfère les sols calcaires et riches en azote. Elle se reproduit par éclat des vieux pieds à l’automne ou au printemps, éventuellement par semis en mars, avril. Une taille courte au printemps permet de régénérer la touffe et d’augmenter la durée de vie de la plante.

Dans un jardin naturel, l’extrait fermenté de la plante possède des propriétés insectifuges. Elle repousse les femelles pondeuses de piéride du chou et de carpocapse. Elle a également des propriétés fongicides, notamment sur la rouille du groseillier.

Dans le principe des cultures associées, elle exerce un effet inhibiteur sur la croissance des plantes environnantes et des adventices, de par ses sécrétions racinaires d’absinthine. Il est donc préférable de ne la planter que sur les bords des planches de culture.

Elle était et est encore utilisée par la pharmacopée traditionnelle.

En usage interne, sous forme de poudre, décoction ou infusion, parfois avec du vin ou de la bière, elle est utilisée comme vermifuge, contre les maladies de l’estomac, les coliques et maux de ventre. En tisane, elle est employée pour la digestion, provoquer les règles, contre la fatigue, le mal de mer et ses nausées. Dans la région de Bagnes, où le patois local la dénommait ahvaino ou alwainyo, au début du 20è siècle, elle servait encore contre « l’anémie, les vers, la bile, les rougeurs, les enflures, la faiblesse des yeux ». Elle était aussi souvent donnée au bétail.

En usage externe, elle était appliquée en cataplasme chaud ou directement sous forme de décoction.

Au Moyen Âge, elle était réputée comme un remède général à tous les maux. Au 17è siècle, elle servait d’insecticide. En bouquet sec, elle éloigne les insectes. Son purin peut agir en tant que répulsif pour les pucerons et éloigne les acariens.

La recherche médicale confirma certaines propriétés pharmaceutiques découvertes par les médecines traditionnelles et en a aussi trouvé d’autres.

Elle fut l’une des plantes qui, après une étude de criblage à haut débit, à être retenue comme candidate pour produire un possible médicament contre le SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19.

Elle est contre-indiquée chez les personnes souffrant d’obstruction des voies biliaires, soit des calculs, d’inflammation de la vésicule biliaire ou de maladie du foie. Elle est également contre-indiquée chez les personnes souffrant d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, de reflux gastro-œsophagien, ainsi que chez les personnes épileptiques.

Ses effets indésirables sont liés à la présence de thuyone qui, au-delà de 3 mg par jour, peut provoquer des vomissements, de la diarrhée, des vertiges et des convulsions. L’emballage des produits contenant de l’absinthe doit indiquer leur teneur en thuyone. Son huile essentielle, pouvant contenir jusqu’à 18 % de thuyone, ne doit jamais être consommée.

Dans le langage des fleurs, l’absinthe symbolise l’absence.

Enfin, sa floraison a lieu de juillet à septembre.

Cf. Wikipédia.

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