France : un principal de collège mis à pied pour avoir dénoncé un viol entre élèves


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Rapportée par le journal Le Parisien, cette histoire a de quoi nous faire bondir.

Paul Gobillot, 62 ans, principal du collège Saint-Joseph à Saint-Ambroix dans le Gard, une institution catholique, a été suspendu de ses fonctions pour avoir signalé un viol collectif entre élèves auprès de la gendarmerie. Il a été convoqué ce lundi 11 juin par la direction diocésaine de l'enseignement pour un entretien préalable à son licenciement. Celle-ci lui reproche de ne pas avoir respecté "le protocole hiérarchique". D'après elle il aurait dû prévenir "directement le procureur selon la procédure administrative" au lieu de contacter les gendarmes.

Interrogé par Le Parisien, l'avocat du principal Philip de Lumley-Woodyear a déclaré : "Il s'agit d'une véritable chasse à l'homme car ce directeur a prévenu les gendarmes dès sa connaissance des faits. Rien n'a été caché. Bien au contraire. Qu'est-ce qui dérange tant dans sa démarche ? Eh bien comme la loi le stipule les officiers de police judiciaire sont tenus d'informer le procureur. La meilleure preuve en est la mise en examen de ces adolescents".

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Les faits remontent en mars dernier au cours d'un voyage scolaire à Malte. Deux garçons en classe de 4e âgés de 13 ans ont violé un élève de leur classe étant le souffre-douleur de l'un des deux depuis la rentrée scolaire. Pendant que les deux le violaient, un troisième élève filmait la scène. La vidéo a été ensuite relayée sur les réseaux sociaux. Le principal du collège absent lors de ce voyage a pris connaissance des faits le 28 mars à la suite d'un nouvel incident d'agression sexuelle. Le principal a expliqué au journal : "Dès que j'ai été informé des faits, j'ai accompagné la famille pour qu'elle dépose plainte au plus vite auprès de la gendarmerie. Je pense avoir fait ce qu'il était de mon devoir de faire dans l'urgence".

Les deux présumés coupables ont été mis en examen pour "viol en réunion", "violences" et "harcèlement moral". Ils sont désormais placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'approcher la victime. Quant au principal, suspendu de ses fonctions depuis mars par la direction diocésaine, il reçoit aujourd'hui le soutien d'un grand nombre de personnes du corps enseignant de l'établissement dans lequel il exerçait, des parents d'élèves ainsi que de citoyens lambdas outrés par cette décision injuste et incompréhensible.

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De son côté, Jérôme Martine, 50 ans, directeur diocésain de l'enseignement a répondu : "Il y a divers griefs qui sont formulés. Une procédure est en cours et avant toute décision, il ne m'appartient pas de m'exprimer plus avant en avant". Il a refusé de détailler ces griefs.

"Peut-être lui reproche-t-on surtout sans l'avouer d'avoir mis en place une classe pour les enfants déscolarisés ou de sans papiers pour les intégrer dans le milieu scolaire... !" a conclu l'avocat du principal du collège.

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