USA : l'administration Trump, l'ennemie de l'environnement


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L'administration Trump veut supprimer les normes environnementales sur les voitures particulières qui avaient été aménagées sous la présidence de Barack Obama. Elle veut également marquer son pouvoir en empêchant les États de définir leurs propres règles plus strictes, à l'image de la Californie, État à la pointe en matière de voitures "propres" qui va cependant tout mettre en œuvre pour se défendre.

"Un pas en avant, deux pas en arrière", voilà la direction que ce gouvernement américain a choisie de prendre. Après le retrait de l'Accord de Paris sur le climat, c'est au tour du gel des normes environnementales d'être le nouveau fer de lance de l'administration Trump.

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La Environmental Protection Agency (EPA), agence fédérale américaine de protection de l'environnement (agence indépendante du gouvernement des États-Unis), et La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière (agence dépendante du Département des Transports des États-Unis), ont annoncé le 2 août dernier la suspension des normes environnementales contraignantes imposées à l'industrie automobile, visant plus spécifiquement les voitures particulières, sous l'administration Obama. Décision que l’État de Californie a qualifiée de "stupide".

Les normes établies jusqu'ici prévoyaient des augmentations graduelles de l'automobile en carburant des véhicules en vue d'atteindre les 54,5 miles pour 1 gallon d'essence, soit 4,32 litres aux 100 kilomètres, en 2025. Ces normes n'étaient pas fixées par voiture mais pour l'ensemble de la gamme de chaque constructeur ; 1 modèle consommant beaucoup d'essence contre 1 modèle en consommant peu ou pas du tout (voiture électrique) et c'est la moyenne qui devait répondre à la norme en vigueur.
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Selon l'EPA, ces normes "ne sont plus adaptées", a-t-elle déclaré dans un communiqué. Les deux agences ont ainsi suspendu l'injonction donnée aux constructeurs automobiles par l'ancienne administration de construire davantage de véhicules moins polluants et plus économes en carburant, tels les véhicules hybrides et électriques.

D'après aussi ces deux agences, ces normes auraient contribué à l'augmentation du prix moyen des voitures, se trouvant actuellement à 35 000 $, soit 2 340 $ de plus, poussant les consommateurs à ne pas changer de véhicule. De ce fait, ces derniers se priveraient des dernières technologies de sécurité dont les nouvelles voitures sont équipées. Ces deux agences ont donc estimé que la suppression de ces normes permettra aux Américains une économie conséquente et une réduction du nombre de morts sur les routes.

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Les nouvelles normes délimiteront alors l'objectif à 37 miles pour 1 gallon, soit 6,34 litres aux 100 kilomètres, après 2021. Leur entrée en vigueur est prévue fin de cette année. Et elles concordent avec la volonté de Trump d'anéantir la majeure partie du "plan climat" mis en place par son prédécesseur. Bien évidemment les lobbies de l'automobile, Auto Alliance et Global Automakers, se sont réjouis de cette décision considérant qu'elle "va sauver des emplois".

Mais également ces nouvelles normes visent en parallèle à retirer le privilège accordé à certains États, comme la Californie, d'affermir des règles encore plus drastiques que le reste du pays dans ce domaine. Concernant cette exemption, le Gouverneur de cet État important de l'ouest américain, Jerry Brown, a commenté sur Twitter : "La Californie va combattre cette décision stupide avec tous les moyens à sa disposition". 12 États ont déjà instauré des règles plus sévères que celles de Washington, en incitant les constructeurs automobiles à s'aligner sur les normes plutôt que sur les règles fédérales pour pouvoir y vendre leurs voitures. La chef démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a aussi réagi en désignant une "attaque injuste et illégale" de la part de l'administration Trump, qui "va asphyxier nos communautés avec un nuage de pollution".

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En réponse à ces vives réactions, la porte-parole de la maison Blanche, Sarah Sanders, s'est défendue : "Nous prendrons la décision finale en fin d'année".

De son côté, Daniel Baker de l'ONG environnementaliste Safe Climate Campaign a ajouté : "Trump essaie de justifier avec cynisme ce retour en arrière avec une parade d'horreurs inventées. Les nouvelles règles vont conduire à davantage de véhicules polluants, à plus de coûts pour les consommateurs et ça ne sauvera aucune vie".

Enfin, suite à la baisse des prix de l'essence de ces dernières années, les consommateurs américains ont recommencé à racheter des véhicules plus gros et plus polluants.

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